• LE PRESIDENT - JEAN GABIN BOX OFFICE 1961

    LE PRESIDENT

    1er mars 1961

     

     

    LE PRESIDENT - BOX OFFICE JEAN GABIN 1961

     

     

     

    • Réalisation : Henri Verneuil
    • Scénario : D'après le roman homonyme de Georges Simenon
    • Adaptation : Henri Verneuil, Michel Audiard
    • Dialogue : Michel Audiard
    • Images : Louis Page
    • Musique : Maurice Jarre
    • Pellicule : 35mm - noir et blanc
    • Ratio : 1,66:1
    • Enregistrement : Poste Parisien, Western Electric Système sonore
    • Tirage : Laboratoire C.T.M de Gennvilliers
    • Tournage : studios Franstudio de Saint-Maurice et Joinville
    • Production : Cité Films - Terra Films - Fidès (Paris), Gesi Cinematografica (Rome) Franco-Italienne
    • Distribution : U.F.A-Comacico
    • Directeur de production : Paul Joly
    • Chef de production : Jacques Bar
    • Genre : drame politique
    • Durée : 110 minutes

     

    • Jean Gabin : Émile Beaufort, l'ancien président du Conseil
    • Bernard Blier : Philippe Chalamont, son chef de cabinet indélicat, lié aux puissances de l'argent
    • Renée Faure : Mlle Millerand, la secrétaire-gouvernante de Beaufort
    • Alfred Adam : François, le chauffeur de Beaufort
    • Henri Crémieux : Antoine Monteil, le ministre des Finances
    • Louis Seigner : Henri Lauzet-Duchet, le gouverneur de la Banque de France

     

     

     

    SYNOPSIS

     

    Retiré de la politique depuis des années, Emile Beaufort partage ses loisirs entre la promenade et la rédaction des mémoires qu'il dicte à Mademoiselle Milleran, sa secrétaire-gouvernante ; il suit cependant toujours les événements. Vingt ans plus tôt en effet, Beaufort a dirigé un long moment la politique française. Président du Conseil, il a dû se résigner à une dévaluation de la monnaie. Préparée dans le plus grand secret, la mesure provoque cependant une manoeuvre d'un groupe financier et l'épargne française y perd trois milliards. Le Président du Conseil n'a pas tardé à comprendre qu'une fuite s'est produite par son propre chef de cabinet, Philippe Chalamont, gendre du banquier Etienne Vollard, allié au groupe spéculateur,et il lui fait signer l'aveu de sa forfaiture. Quelques années plus tard, de nouveau au pouvoir, Beaufort est attaqué sur son projet d'Etats-Unis d'Europe. Son principal adversaire, c'est le député Philippe Chalamont ; le Président réfute l'argumentation spécieuse de celui-ci, mais ne sachant battu par une coalition d'intérêts, il dit leur fait aux parlementaires et quitte la vie publique. Et il se retrouve désespérément seul. Même la fidèle Milleran le trahit, de connivence avec la police, en essayant de récupérer le document signé par Chalamont. Dans le pays en crise ministérielle, on parle de lui pour la Présidence du Conseil. Beaufort attend la visite de son ancien collaborateur, dont il est résolu à barrer le chemin, car il n'a pas pardonné le tort fait au peuple de France : président pressenti, Chalamont vient solliciter son pardon. Entre temps, Beaufort a brûlé les documents mais, après l'entrevue, les journaux annoncent le retrait de celui qu'on regardait déjà comme Premier. Et le vieillard, cardiaque et épuisé, peut bien finir sa vie.

     

    ANALYSE ET BOX OFFICE

     

    Toujours sous contrat avec Jacques BAR ce qui lui garantit un cachet fixé à l’avance (on imagine le bénéfice de Jacques BAR) la petite entreprise Jean GABIN fonctionne à merveille et les tournages vont bon trains. Bien qu’étant désavoué par les réalisateurs de la nouvelle vague, l’acteur est une machine à entrées, et le passage aux années 60 ne semble pas avoir d’influence sur les entrées.

    L’équipe habituelle qui entoure GABIN décide d’adapter un roman de Georges SIMENON extrêmement célèbre à l’époque. Henri VERNEUIL très solide réalisateur va mettre en scène le film et va adapter le livre avec Michel AUDIARD naturellement, tant l’auteur sait faire parler GABIN. L’acteur accepte de se faire vieillir mais pas trop, pas plus de 73 ans ! Il répond à Audiard qu’il voudrait bien interpréter CLEMENCEAU. En fait le scénariste va créer une sorte de mix de plusieurs personnalités tels Léon BLUM ou Edouard HERRIOT. La gestation du scénario est pénible et VERNEUIL motive AUDIARD et l’aide à répéter des scènes, des dialogues. L’auteur se documente énormément et pond dans la difficulté un de ses plus grands scénarios.

    Parce que dans les faits le film est peu spectaculaire. Le film est une amère réflexion sur la politique, l’Europe qui se développe, l’amitié et les trahisons à travers les derniers exploits d’Emile BEAUFORT ancien Président du Conseil qui souffre d’avoir eu à dévaluer le franc des années plus tôt. Le clou du film est une joute verbale extraordinaire entre BEAUFORT et CHALAMONT son ex chef de cabinet devenu entretemps député. Cette joute verbale se déroule dans un Palais Bourbon reconstitué avec 400 figurants.

    Mais Bernard BLIER ne se contente pas d’écrire une fameuse tirade que n’aurais pas renié Marlon BRANDO dans son fameux « Jules César », mais truffe le film de jeux de mots, répliques, phrases assassines sur le français et la vie en général. Du très grand art.

    Mais pour cela il faut un acteur de haute volée. Jean GABIN craint la scène du Palais Bourbon, elle n’est pas facile, surtout que VERNEUIL désire qu’elle soit tournée d’un seul trait, la même journée car il sent qu’il faut acculer l’acteur dans ses derniers retranchements pour sortir une scène exceptionnelle. L’anecdote veut qu’après de nombreux essais GABIN parvient enfin à conclure la scène, mais qu’un opérateur distrait sabote en oubliant de recharger une caméra. Furieux, GABIN insulte le technicien et doit reprendre la scène qui est magnifique. Mais il faut être deux pour un dialogue, et c’est le grand Bernard BLIER qui donne la réplique à GABIN, une nouvelle fois. Les deux acteurs s’entendent tellement que GABIN le sollicite de plus en plus régulièrement. Ils deviennent les Darry COWL et Francis BLANCHE des dramatiques françaises. Mais BLIER est comme d’habitude énorme. A la fois veule, agressif et finalement petit dans ce qu’il représente, il est encore parfait. L'occasion va être donnée de constater le talent des deux acteurs. dans la scène finale du film. Chez lui, Beaufort reçoit Chalamont qui vient lui demander son assentiment pour être chef du gouvernement. A bout de force, il engage un bras de fer avec celui qui l'a trahi. Il ne l'aime pas mais Chalamont semble légitime pour la charge. Beaufort doit prendre une pause dans sa cuisine avant de retourner au combat. Dans cette partie de poker menteur, il fait croire qu'il possède toujours les documents compromettants ce qui affaiblit Chalamont qui perd sa contenance face à l'agressivité du vieux lion qui lui jette à la figure qu'il le méprise. Impressionné, Chalamont montre son vrai visage, celui d'un lâche impressionnable. Beaufort a gagné à l'esbrouffe, au combat.

    Film qui peut sembler vieillot sur bien des aspects, il reste quelques passages fulgurants dont les fameux dialogues d’ AUDIARD en pleine forme. Hélas, près de 50 ans après la sortie du film, le discours de GABIN sur l’Europe semble encore tellement d’actualité. Quand à GABIN il prouve encore une fois que malgré l’arrivée de nouveaux jeunes talents, il est encore le meilleur. La mise en scène de VERNEUIL est efficace et donne la part belle aux acteurs comme d’habitude.

    C’est de la belle ouvrage qui prend la tête des exclusivités parisiennes à sa sortie avec plus de 60 000 entrées dans trois salles seulement (Le Paris, Berlitz, Wepler Pathé). Le film reste deux semaines entête des exclusivités et établit un résultat solide. Il sera encore numéro un dans les quartiers à la rentrée 61 et réalise plus de 600 000 entrées à Paris intra-muros au final. En FRANCE le film approche les 3 millions d’entrées. Encore un très beau succès pour GABIN à sa collection et un très bon film.

    Tout est au beau fixe. Quitte à friser l'overdose, GABIN et BLIER vont se retrouver dès la rentrée 1961 dans la comédie policière "Le cave se rebiffe" promis à un beau succès.

     

    Quelques extraits de la tirade du Palais Bourbon et autres perles dont l’intégralité se trouve sur le site dédié à Michel Audiard. :

     

    *) Messieurs, Monsieur le Député Chalamont vient d'évoquer en termes émouvants les victimes de la guerre... Je m'associe d'autant plus volontiers à cet hommage qu'il s'adresse à ceux qui furent les meilleurs de mes compagnons...Au moment de Verdun, Monsieur Chalamont avait dix ans... Ce qui lui donne, par conséquent, le droit d'en parler... Étant présent sur le théâtre des opérations, je ne saurais prétendre à la même objectivité... On a, c'est bien connu, une mauvaise vue d'ensemble lorsqu'on voit les choses de trop près !... Monsieur Chalamont parle d'un million cinq cent mille morts, je ne pourrais en citer qu'une poignée, tombés tout près de moi...
    J'ai honte, Messieurs... Je voulais montrer à Monsieur Chalamont que je peux, moi aussi, faire voter les morts... Le procédé est assez méprisable, croyez-moi !...
    Messieurs, j'ai devant moi un très joli dossier, très complet, très épais, trois cents pages de bilans et de statistiques que j'avais préparé à votre intention... En écoutant Monsieur Chalamont, je viens de m'apercevoir que le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs... on lui fait dire c'que l'on veut !... Les chiffres parlent mais ne crient jamais... C'est pourquoi ils n'empêchent pas les amis de Monsieur Chalamont de dormir. Vous me permettrez donc de préférer le langage des hommes. Je le comprends mieux !...
    Durant des années, à travers le monde, j'ai visité des mines, des camps de personnes déplacées... j'ai vu la Police charger les grévistes, je l'ai vue aussi charger des chômeurs... j'ai vu la richesse de certaines contrées, j'ai vu l'incroyable pauvreté de certaines autres... Durant toutes ces années, je n'ai jamais cessé de penser à l'Europe... Monsieur Chalamont a passé une partie de sa vie dans une banque à y penser aussi... Nous ne parlons forcément pas de la même Europe…..

     

    *) Il y a aussi des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre.
    Un député/J.Gabin

     

    *) Il y a une chose plus grave que la trahison, c'est la bêtise.

     

          *) On est gouvernés par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis.

     

     

    CATEGORIE RANG ENTREES SALLES
    ENTREES FRANCE   2 785 528
     
    1ère semaine FRANCE
    10 62 335
    3
    2ème semaine FRANCE 2 119 046
    14
    3ème semaine FRANCE 1 258 408
    46
    4ème semaine FRANCE 1 193 906
    41
    5ème semaine FRANCE 2 239 705
    54
    6ème semaine FRANCE 1 155 720
    51
    7ème semaine FRANCE 3 128 199 42
    8ème semaine FRANCE 6 79 464 37
    9ème semaine FRANCE 4 136 619 44
    10ème semaine FRANCE 6 78 920 37
    ENTREES PARIS BANLIEUE   862 912
     
    1ère semaine 1 62 335
    3
    2ème semaine 1 55 297
    3
    3ème semaine 2 41 160
    3
    4ème semaine 2 36 780
    3
    5ème semaine 2 42 262
    3
    Cote du succès   * * * *
     

     

     

     LE FAMEUX DISCOURS DE GABIN DANS LE PRESIDENT -DU GRAND AUDIARD

     

     

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    LE PRESIDENT - JEAN GABIN

     

     

    LE PRESIDENT - JEAN GABIN

     

     

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    LE PRESIDENT - JEAN GABIN

     

     

    LE PRESIDENT - BERNARD BLIER

     

     

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    LE PRESIDENT - BERNARD BLIER

     

     

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    LE PRESIDENT - JEAN GABIN

     

     

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    BERNARD BLIER ET JEAN GABIN - LE PRSIDENT

     

     

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    AFFICHE FRANCAISE DU "PRESIDENT "

     

     

     

    LE PRESIDENT - BOX OFFICE JEAN GABIN 1961

     

     

    AFFICHE AMERICAINE DU "PRESIDENT "

     

     

    LE PRESIDENT - BOX OFFICE JEAN GABIN 1961

     

    AFFICHE ESPAGNOL DU "PRESIDENT "

     

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    AFFICHE ITALIENNE DU "PRESIDENT "

     

    LE PRESIDENT - BOX OFFICE JEAN GABIN 1961

     

     

    AFFICHE DANOISE DU "PRESIDENT "

     

     

    PRESIDENT-copie-1

     

     

     

     

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