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BOX OFFICE 1955 TOP 10
La majorité des films étant sortis en 1955, ils ont été pour les premiers tout du moins régulièrement réédités, les chiffres France proviennent donc de la source Simon SIMSI quia été recueillie au CNC. Pour les chiffres France de la première exploitation il conviendra d'attendre que le travail de défrichage qui a débuté pour l'année 1962 se poursuive.
C'est la même chose pour les chiffres parisiens.
C'est pour cela que j'ai choisi un classement par les chiffres de l'exclusivité et continuation parisienne car l'ensemble des données est diponible. Certe c'est un peu réducteur, "la belle et le clochard" n'est resté que deux semaine s en exclusivité, mais à réuni près de 2 millions de spectateurs en 50 ans.
Ceci dit quelques très belles exclusivité ont été réalisées.
FILM
France
TOTAL
PARIS
EXCLU
PARIS
TOTAL
SEM
SAL
1erS
REALISATEUR
ACTEUR
ACTEUR
Continent perdu,le
2 367 397
574 350
905 742
12
3
104 021
BONZI
DOCUMENTAIRE
Diaboliques,les
3 674 380
509 154
1 185 242
8
3
104 461
CLOUZOT
SIGNORET
CLOUZOT
Strada,la
4 483 518
477 997
1 179 551
32
1
17 417
FELLINI
QUINN
MASINA
Main au collet,La
3 341 910
413 467
1 010 215
17
6
93 218
HITCHCOCK
GRANT
KELLY
Grandes manoeuvres, Les
5 301 504
400 828
1 167 234
15
2
43 328
CLAIR
PHILIPE
MORGAN
Napoléon
5 405 252
395 934
1 037 179
14
3
81 431
GUITRY
MARAIS
GABIN
French cancan
3 963 928
379 878
1 090 874
10
3
56 957
RENOIR
GABIN
FELIX
Du rififi chez les hommes
3 284 666
368 561
848 185
20
5
83 275
DASSIN
SERVAIS
MOHNER
Autant en emporte le vent
365 142
11
3
60 246
FLEMING
GABLE
LEIGH
Vingt mille lieues sous les mers
9 619 959
363 391
1 695 202
7
3
109 365
FLEISHER
DOUGLAS K.
MASON
.
En 1955, plus de 394 millions de spectateurs sont allés dans les salles de cinéma, soit un résultat supérieur de plus de 200 millions d'entrées par rapport à aujourd'hui. Une autre époque donc, où la télévision est encore un objet luxueux que peu de familles d'ouvriers peuvent s'offrir. Le cinéma est encore tranquille pour trois ans environ, avant que l'objet redouté par les exploitants commence inéxorablement à grignoter le public des salles sombres.
HORS CONCOURS
Le Cinérama est un procédé de projection cinématographique qui a été créé en 1952 avec le film This is cinerama . C'est en quelque sorte l'ancêtre du CinemaScope. Il s'agit d'une technique de prises de vues par trois caméras synchronisées (fonctionnant avec des pellicules 35 mm et projetées sur un écran « extra large » et courbe d'une ouverture de 146° improprement appelé « projection sur trois écrans ». Le mot est une contraction de cinéma et de panorama.
Le premier film du genre fut donc ce fameux this is cinerama qui sort aux USA en septembre 1952 et qui va triompher durant deux ans. A l'instar des salles IMAX ce sont des documentaires spectaculaires qui sont projetés, avec de beaux paysages entre autres. Ce film sort en mai 1955 à Paris sous le titre "Place au cinérama" et va rester plui aussi près de deux ans à l'affiche et totaliser 1 207 917 entrées, un triomphe qui sera suivi par d'autres films du même genre avant que le célèbre "la conquête de l'Ouest" soit le premier film de fiction tourné en cinérama.
Si on avait dit aux créateus du cinérama que 50 ans plus tard les gens préfèreraient regarder des films sur leurs téléphones portables, ils seraient tombé par terre. Remarquez que si on leur avait dit que les gens auraient des téléphines grands comme des tickets de métro pour téléphoner dans la rue, ils seraient tombés par terre également.
Le continent perdu profite de l'absence de documentaires à la télévision pour proposer une fresque très célèbre à l'époque sur l'Indonésie, un continent encore inconnu pour le public Français qui n'a pas encore l'habitude de voyager hors des frontières françaises et pour qui les hommes de race asiatique ne sont pas encore présents dans tous les cafés de France et de Navarre. Cette découverte de l'inconnu, d'autres rites, d'exotisme fascine le public qui réserve un accueil triomphal du film à Paris. De nombreux livres seront adaptés du film et connaîtront de grands succès en librairie.
Avec plus de 500 000 spectateurs en exclusivité, "les diaboliques" confirme que CLOUZOT est bel et bien le plus grand cinéaste français de l'époque. Alors que son "salaire de la peur" a triomphé dans le monde entier, le réalisateur se livre à une expérience des plus sadique en huis clos. La femme et la maîtresse du directeur d'un pensionnat de Province, décide de se débarrasser de lui. Après l'avoir occis elles le jettent dans la piscine, mais le cadavre semble apparaître de temps à autres, ce qui va aller crescendo jusqu'à la mort de la femme officielle d'une crise cardiaque bien compréhensive. CLOUZOT brouille les pistes jusqu'au bout dans ce jeu du quel est pris qui croyait prendre. Le film peut compter sur une distribution formidable dont uen Simone SIGNORET en très grande forme et qui conforte son statut de star du cinéma français. Véra CLOUZOT formidable de fragilité et Paul MEURISSE complètent cette galerie de salauds qui va triompher sur les écrans parisiens après un début fulgurant à plus de 100 000 entrées. Après une telle doublette, CLOUZOT aura bien du mal à se renouveler.
Frederico FELLINI est déja un réalisateur connu en Italie avec "les Vitelloni" mais le réalisateur va réaliser un coup de maître avec " la strada" un film qui va connaître un succès mondial retentissant en obtenant toutes les récompenses existantes dont bien sûr l'Oscar du meilleur film étranger pour ses deux producteurs "Dino de LAURENTIS" et 'Carlo PONTI" qui vont devenir deux producteurs surpuissants durant les deux décennies suivantes avec les millions récoltés par le film. FELLINI va avoir bien du mal à se remettre d'un tel succès qui conte, rappelons le pour la forme, les rapports entre un forain quelque peu brute, génialement interprété par un Anthony QUINN qui accède à la gloire internationale et une jeune naÏve, non moins génialement interprétée par la femme de FELLINI, Giuletta MASINA. A la mort de la jeune fille, la brute s'aperçoit qu'il l'aimait et est ravagé par le chagrin. Pour Anthony QUINN qui a galéré dans de nombreuses productions pour devenir un acteur reconnu aux USA, il est troublant qu'il accède à la gloire avec un film Italien. Pas chien, il reviendra en Europe pour tourner "Notre dame de Paris" ce que l'on peut appeler "avoir du flair" !
Comme partout dans le monde, le film sort doucement à Paris avant de connaître un implacable maintien dans le top du fait de l'inévitable bouche à oreille positif envers le film. Sans doute le plus accessible des films de FELLINI et le plus célèbre.
Alfred HITCHCOCK est chaud bouillant, et nous assène des classiques du cinéma à la cadence d'un métronome. Pas moins de trois films pour le public français : "La main aucollet", "fenêtre sur cour" et "le crime était presque parfait" . Sorti en décembre, "la main au collet" est celui qui prend le départ le plus spectaculaire, aidé sans aucun doute par les fêtes de fin d'année. Film léger et classieux par la forme il bénéficie des paysages de la Côte d'Azur, dont Grace KELLY, pas encore Grace de MONACO deviendra une des résidentes les plus fameuses.
Si Simone SIGNORET est l'actrice française numéro un de l'année, Gérard PHILIPE confirme avec un nouveau triomphe qu'il est bien l'incroyable chouchou du public français , en particulier du public féminin qui le trouve tellement romantique. Alors quand l'acteur partage l'affiche avec Michèle MORGAN en pleine gloire, le résultat est explosif au box Office. Alors que "le rouge et le noir" est encore à l'affiche, Gérard PHILIPE remet le couvert avec ce film joyeux, mis en scène par le grand René CLAIR avec qui il avait déjà signé deux sacrés succès comme "la beauté du diable" et "belles de nuit", rien que ça ! Dans le film, Gérard PHILIPE, jeune officier prend le pari qu'il peut séduire n'importe quelle femme, quitte à se brûler les doigts. En dehors de ce pari, le filme critique légèrement le climat provincial où cette garnison évolue dans un milieu mondain, léger et quelque peu superficiel, tout cela avant la fameuse guerre de 1914. Avec plus de 400 000 entrées en exclusivité et continuation, le film triomphe en France où il totalise plus de 5 millions d'entrées. Un sacré classique.
Sacha GUITRY est un auteur démesuré qui décide de s'attaquer à l'histoire de France. Alors qu'il compte déjà de nombreux succès au cinéma, et on ne parle même pas du théâtre, il décide de raconter la vie de Napoléon, le tout avec un grand budget et une distribution française qui compte ni plus ni moins que tout le gratin du cinéma français, dont Jean GABIN, pourtant peu enclin à tourner ce genre de film, où il ne fait qu'une apparition, c'est dire ! Une distribution totalement hallucinante, où le réalisateur se réserve en passant le rôle de Talleyrand, celui de Napoléon étant joué par Daniel GELIN et BONAPARTE par Raymond PELLEGRIN , choix curieux, mais pas pire que Christian CLAVIER par exemple. Le tout est filmé avec la légèreteé habituelle de Sacha GUITRY qui plus est omniprésent dans le film, que ce soit dans ses dialogues, dans ses commentaires, dans son idée de comparer Napoléon à Jules César. Un film qu'on aime ou que l'on déteste, mais en tout cas, un exemple de cinéma qui n' existera plus. En ce qui concerne Napoléon, nous en avons une petite réincarnation à la Présidence de la Républqie actuellement, mais je m'égare.... Sans aucun problème, le film approche les 400 000 entrées en exclusivité, mais va réellement triompher en France qui semble avoir bien du mal à oublier son empereur préféré...
Et Jean GABIN dans tout cela ? Et bien après avoir triomphé dans "Touchez pas au grisbi" il est redevenu un des acteurs les plus sûrs de l'histoire du cinéma français. A 50 piges, il enchaîne les tournages comme jamais et connait une période dorée. äs moins de 10 millions d'entrées en trois films, et pas n'importe quels films. Témoin ce "french cancan" de haute volée. L'acteur a hésité un moment avant de tourner avec RENOIR avec qui il était brouillé, sans compter une appréhension à retrouver le milieu du music-hall où il a été une petite vedette dans les années 20. Mais l'acteur se jette à corps perdu dans une oeuvre maîtrisée par le réalisateur. RENOIR filme les péripéties de ce propriétaire de cabaret qui est entourées de femmes plus belles que les autres (ARNOUL et FELIX rien que cela) qui les aime toutes, sans en aimer aucune. Haut en couleur, c'est le premier film de RENOIR en technicolor, le film est rempli de seconds rôles fantastiques (dont Philippe CLAY) forts bien écrits. Bref, sans surprise finalement le film cartonne avec près de 400 000 entrées en exclusivité et près de 4 millions en France. Pour GABIN, c'est l'entame d'une décade prodigieuse.
Le grand Jules DASSIN connait de graves problèmes aux USA où il est poursuivi pour sympathies communistes. Il se réfugie en Europe, mais là encore les USA font pression pour que le réalisateur ne tourne plus. Mais en France, qui fut un pays de liberté, les producteurs se font un plaisir de lui proposer de tourner un film de gangsters, dont le scénario est de Auguste LE BRETON. Ce n'est pas le genre de DASSIN qui prouvera plus tard qu'il est capable de triompher dans tous les genres, mais le réalisateur s'acquitte de sa tâche au delà de la conscience professionnelle. Moralité, nous assistons à un des meilleurs films du genre dominé par une séquence de cambriolage de haute volée qui dure pas moins d'une demi-heure... le film peut compter sur Jean SERVAIS et une pléiade de seconds rôles (dont un interprété par lui-même) pour donner un accent authentique au film qui se termine mal, comme il se doit. Un film qui a influencé bon nombre de réalisateurs, dont au moins Quentin TARENTINO, c'est certain. Le film devient un mètre étalon du genre et passe lui aussi sans coup férir le cap des 3 millions d'entrées en France. Le film obtiendra également une récompense à Cannes. Jules DASSIN en sera reconnaissant à la France continuera de tourner en France, malgré sa rencontre avec Melina MERCOURI qui le conduira vers la Grèce.
Sorti en 1950, "Autant en emporte le vent" remporte en France, un succès très important, sans commune mesure avec la sortie du film aux USA en 1939, mais suffisant pour être un des plus grands succès de l'année. Le film y gagne ses galons de film culte et sa réputation reste légendaire. De faitn sa réédition en 1955 suscite un engouement tout aussi important, surtout à Paris, puisque le film connait encore une exclusivité des plus fameuses avec plus de 350 000 entrées au compteur. Cela ne fait que rajouter à la légende du film qui sera encore exploité plusieurs fois, jusqu'au mileiu des années 80, constituant un cas assez unique dans les annales de l'exploitation cinématographqiue en France, à l'instar de Blanche Neige et les 7 nains. D'ailleurs le film aurait pu s'appeler "Autant en rapporte le blé" qu'il n y aurait pas eu scandale !
Lorsque que le grand WALT DISNEY décide de produire une adaptation mémorable de "20 000 mieues sous les mers" et qu'il y met le paquet de fric nécessaire, il vaut mieux avoir les reins solides pour réaliser son voeu. C'est le grand Richard FLEISHER qui relève le défi et de quelle manière. A la fois un film d'aventure fidèle au roman de Jules VERNE et un film emprunt de fantastique, c'est un ravissement pour les petits et grands qui sont émerveillés par la représenation du Nautilus, par les fonds marins, par l'attaque du Nautilus par des sauvages et une pieuvre géante et la folie destructrice du Capitaine NEMO génialement interprété par un James MASON. Le capitaine NEMO semble insensible dans sa haine de l'humanité, mais sera contrecarré par un petit groupe d'amis mené par Ned LAND, remarquablement interprété par un Kirk DOUGLAS plus énergique que jamais. Avec des effets spéciaux et des décors éblouissants pour l'époque, le film rencontre un triomphe dans le monde entier et sera réédité plusieurs fois, dont une dernière en 1984 avec encore un très bon succès. Un immense classique.
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