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Z - YVES MONTAND BOX OFFICE 1969
Z
26 FEVRIER 1969
Réalisation
Constantin COSTA GAVRAS
Scénario
Constantin COSTA GAVRAS
Jorge SEMPRUN
Photographie
Raoul COUTARD
Musique
Mikis THEODORAKIS
Bernard GERARD
Production
Jacques PERRIN
Eric SCHLUMBERGER
Ahmed RACHIDI
Distribution
VALORIA FILMS
Durée
127 minutes
Tournage
23/07/68-05/10/68
Z
Yves MONTAND
Le juge
Jean-Louis TRINTIGNANT
Hélène
Irène PAPAS
Le journaliste
Jacques PERRIN
Manuel
Charles DENNER
Le procureur
François PERIER
Le général de gendarmerie
Pierre DUX
Nick
Georges GERET
Matt
Bernard FRESSON
Vago
Marcel BOZZUFFI
Le Colonel de gendarmerie
Julien GUIOMAR
Yago
Renato SALVATORI
La soeur de Nick
Magali NOEL
Dans la Grèce contemporaine, l'histoire d'un assassinat politique camouflé en accident et l'enquête menée par un jeune juge d'instruction, qui a décidé d'accomplir loyalement sa tâche...
"Z" qui signifie "Il est vivant" en grec ancien est un film qui prouve que la prise de risque financière doublée d'une audace cinématographique peuvent être récompensés au centuple.
Constantin COSTA-GAVRAS depuis le demi- succès de "Compartiment tueurs" s'est consacré à une riche carrière d'assistant réalisateur très demandé sur les plateaux de cinéma. Il a pu au cours de ces années se constituer un sacré carnet d'adresse et lier de bonnes amitiés avec des acteurs.
Très sensible à la culture grecque, il cherche à financer une histoire très inspirée de Grégorios LAMBRAKIS un député Grec tué lors d'un meeting pacifique en 1963.
A cette époque la Grèce est sous le régime dit "des colonels" et il évident que le film ne pourra se tourner en Grèce. il faudra donc trouver un autre pays méditerranéen pour le tournage et surtout trouver un financement. Le scénario démonte en effet tous les rouages du meurtre de Lambrakis et cite explicitement toutes les states du pouvoir qui ont participé à celui-ci. Pas de quoi motiver qui que ce soit à financer le film à commencer par United Artist qui s'est vite retirée du projet malgré la présence assurée d'Yves MONTAND au générique.
Jacques PERRIN décide de se lancer dans la production et va cofinancer le film. Ce futur grand producteur français trouve un financement algérien pays qui n'a pas peur de se frotter au régime grecque. Le film sera distribué par Valoria. Jacques PERRIN convainc tous les acteurs de ne pas se faire payer au cachet, mais de percevoir un intéressement sur les recettes du film. L'ensemble des acteurs est d'accord. Le carnet d'adresse de COSTA-GAVRAS lui permet d'obtenir un casting très intéressant, à commencer par Jean-Louis TRINTIGNANT qui se réserve le rôle du "petit juge".
Le tournage peut donc se dérouler en Algérie avec des décors qui ne sont pas sans rappeler ceux de la Grèce, cousine méditerranéenne.
Le film raconte précisément les circonstances et les conséquences de l'assassinat de "Z".
Le ton est donné dès le début du film. Des vieilles badernes sont réunies dans une salle pour évoquer les problèmes lié au mildiou sur les vignes. Mais le vrai message est caché. Le Général de la gendarmerie invoque la vraie maladie à combattre: le communisme incarné par un député de l'opposition dangereux qui vient faire un meeting dans la ville. Mais il aura des bâtons dans les roues à commencer par la difficulté de trouver quelqu'un qui louera une salle assez vaste.
Le procureur hypocrite donne au député une petite salle de 200 places enclavée en plein centre ville. Une aubaine pour que des "casseurs" interviennent pilotés par les autorités. Posté sur un triporteur l'un des casseurs fracasse le crâne de "Z" sorti de son meeting pour calmer la foule.
Hélène, la femme de Z ainsi que tous les membres du comité de "Z" se rendent à l'hôpital où sont déjà présents l'ensemble des représentants de la Police. "Z" décède de ces blessures et l'enquête conclue à un accident. "Z" serait tombé la tête la première sur la chaussée, heurté par un chauffard. Un juge d'instruction plutôt maniaque mène son enquête en dépit des relations fortes entre pouvoir et justice. Il manque de preuves d'autant plus que les témoins gênants sont tous menacés par les autorités. C'est Manuel un proche de "Z" qui se rend chez le juge en risquant sa vie. Il donne les éléments au juge afin qu'il comprenne le déroulement exact du meurtre de "Z".
En dépit d'une énorme pression du Palais et du Ministre de la Justice, il accomplit sa mission et inculpe d'homicide tous les hauts gradés. Le clan de l'opposition crie victoire. C'est la porte ouverte à la liberté, mais hélas "Les colonels" prennent le pouvoir. Le juge disparaitra de la circulation, les partisans de "Z" seront assassinés et les coupables du meurtre libérés. La Grèce s'enfonce dans une longue période de dictature et de censure.....ou l'emploi de la lettre "Z" sera interdit....
COSTA GAVRAS réussit l'exploit de donner vie au premier thriller politique français. Le film qui dénonce le régime totalitaire Grec n'en est pas moins passionnant par le suspense qui entoure le déroulement de l'enquête. Qui plus est le fil ne manque pas d'être assez drôle, surtout dans la dernière partie où les grosses légumes inculpées tentent de sortir par une porte dérobée et tombent nez à nez avec les journalistes...
Le film bénéficie de l'implication sans faille de ses brillants acteurs.
Yves MONTAND n'est présent que 10 minutes dans le film, mais représente la caution artistique du film. Toujours impliqué il incarne un homme déterminé non exempt de reproches du coté de sa vie intime. C'est un homme "normal" mais porté par sa foi de libérer son pays du joug qu'elle subit de la part d'un gouvernement hanté par la peur du communisme.
Jean-Louis TRINTIGNANT compose un juge d'instruction inoubliable. Pourtant il parait assez anodin au début du film. caché par de grosses lunettes aux verres fumés, il est bien invisible au milieu de tous les représentants de l'Etat. Qui aurait pu penser dans les arcanes du pouvoir que le "petit juge" était armé d'une détermination rare et sans aucune concession d'appliquer la justice, quelque soit la personne en face de lui. Jean-Louis TRINTIGNANT apparait sec, cassant, déterminé, joue de sa voix pour impressionner son interlocuteur. Il incarne la justice impartiale et déterminé, une composition magistrale.
Irène PAPAS interprète la veuve digne de "Z". Une composition solide et classe.
Les seconds rôles sont épatants.
Pierre DUX, François PERIER et Julien GUIOMAR interprètent les représentants de la Police et de l'armée. Droits dans leurs bottes, ils n'en seront que plus décontenancés lorsque les inculpations tomberont. Le visage de la Droite dure dans toute sa splendeur.
Du coté des "voyous" mention très bien à Marcel BOZZUFFI qui interprète une canaille "gay", assez sympathique au premier abord, mais une sacrée canaille, comme son compère incarné par un excellent Renato SALVATORI.
Du coté du clan des partisans de "Z" c'est du très bon avec Bernard FRESSON, Jean BOUISE et le toujours très grand Charles DENNER.
COSTA GAVRAS livre donc un petit bijoux du genre, malgré un tournage très difficile dans une atmosphère très chaude dans tous les sens du terme.
La critique accueille avec enthousiasme le film au festival de Cannes 1969. Le film est tout proche d'obtenir la Palme d'Or, mais c'est "If" le film britannique qui l'emporte, mais le film obtient le Prix du Jury et Jean-Louis TRINTIGNANT obtient le prix d'interprétation qui est absolument mérité sans aucune contestation. Le film est déjà sorti sur les écrans et bénéficie d'un maintien exceptionnel dans le top 10 parisien au prix d'un bouche à oreille élogieux. Le film est une des surprises de l'année au Box Office où il obtient un succès massif sur la durée.
Grâce à son prix et à la présence d'Yves MONTAND au générique le film sort aux Etats-Unis où petit à petit il gagne des entrées. Au bout de 32 semaines de présence, il intègre le top 10 et atteint même la première place du box office hebdomadaire, une performance unique à l'époque. le film obtient l'Oscar du meilleur film étranger...pour l'Algérie.
Le pari est réussit et Jacques PERRIN a récupéré sa mise au centuple. Il entame une carrière solide de producteur qui sera émaillée de nombreux succès.
Yves MONTAND est totalement relancé et va entamer avec COSTA GAVRAS une carrière fructueuse. Les deux lutteront contre les différents régimes totalitaires en réalisant de beaux films.
Jean-Louis TRINTIGNAT confirme qu'il est un grand acteur et une incontournable tête d'affiche.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
3 952 913
ENTREES PARIS
934 042
ENTREES BANLIEUE
298 626
ENTREES PARIS BANLIEUE
1 232 668
1ère semaine
8
22 660
3
2ème semaine
4
24 390
3ème semaine
7
25 220
4ème semaine
6
25 410
5ème semaine
4
31 407
6ème semaine
4
29 411
7ème semaine
5
28 175
8ème semaine
4
28 615
9ème semaine
6
27 745
10ème semaine
4
28 307
11ème semaine
5
23 528
12ème semaine
3
26 455
13ème semaine
3
31 178
14ème semaine
5
27 783
15ème semaine
7
24 963
16ème semaine
7
19 607
17ème semaine
6
22 879
18ème semaine
6
20 445
19ème semaine
6
18 508
20ème semaine
5
17 395
21ème semaine
8
11 029
Nombre de semaines Paris
33
Moyenne salles Paris 1ère sem
1er jour Paris
Budget
Rentals US
7 M$
Nombre de semaines top 10 US
9
Meilleur classement top 10 US
1
Recettes Mondiales
Box office annuel Allemagne
Box office annuel Espagne
966 757
Box office annuel Italie
Box office UK
Cote du succès
* * * *
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Tags : Z BOX OFFICE, YVES MONTAND BOX OFFICE
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Commentaires
1Bounouara KevinMercredi 29 Mai 2013 à 02:42Un des meilleurs films politiques avec L'Aveu du même Costa Gavras L'Attentat d'Yves Boisset et I comme Icare d'Henri Verneuil
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Z est LE FILM qui m'a le plus "impressionné" parmi tous les films que j'ai pu voir pendant mon adolescence ( j'avais 17 ans ) . Le film a réussi à tenir l'affiche dans un nombre restreint de salles d'exclusivité de Paris ( entre 3 et 6 salles durant 30 semaines ! ) .
Le choix des acteurs est excellent , avec une mention particulière pour Jean Louis Trintignant dans le role du juge d'instruction , et la fin du film où les militaires défilent devant le juge .
Costa Gavras tournera l'année suivante L'aveu , excellent réquisitoire contre le régime russe des années 50 .