Marie a trente-neuf ans. Séparée de son mari, elle vit avec leur fils Martin, qui a maintenant une quinzaine d'années. Depuis longtemps elle connaît Serge et ils s'entendent bien; mais chacun conserve son indépendance. Un jour que Serge est absent de Paris, Marie se fait avorter. Serge retrouve Marie dans un café où elle déjeune avec son amie Gabrielle, et Marie lui annonce ce qu'elle n'a pu lui écrire: l'avortement et la rupture. Après un petit esclandre nocturne, Serge finit par comprendre et accepte la situation. Il est maintenant attiré par Anna, une autre amie de la bande. Marie continue sa vie entre son travail de dessinatrice de mode, son fils et ses amis. Elle rencontre à nouveau Georges, son mari, qui travaille désormais dans la même maison. Un soir, Jérôme, le mari de Gabrielle, qui vient de recevoir une lettre de licenciement, tente de se suicider. Marie demande alors à Georges, dont elle est retombée amoureuse, d'intervenir pour empêcher ce licenciement. Mais Georges abandonne vite Jérôme et celui-ci se tue. Dans la belle maison que Gabrielle est obligée de vendre, les amis se retrouvent une dernière fois. Jérôme est mort. Georges est parti définitivement. Marie, heureuse, attend un enfant de lui. La vie continue.

Après l'échec surprenant mais logique de "Mado", Claude SAUTET revient aux valeurs sûres. Produit par Claude BERRI le film se doit de reconquérir le public habituel du cinéaste. C'est donc le grand  Jean-Loup DABADIE qui est de retour au scénario et aux dialogues, avec la participation de SAUTET lui-même.

Dans "Mado" la principale erreur a été de donner un second rôle à Romy SCHNEIDER et le rôle principal à Ottavia PICCOLO, gentille starlette italienne sans réel talent. Ce sera réparé et c'est bien Romy qui prend le premier rôle et qui sera présente ,et bien présente , dans un film construit autour d'elle. Evidemment on joue désormais dans la cour des grandes.

Toujours à l'affût de l'air du temps, SAUTET propose un film sur les femmes en général et une femme en particulier, Marie, interprétée par une Romy SCHNEIDER des plus remarquable comme d'habitude, dont le talent est de jouer sur les regards, les attitudes, les silences.

C'est une femme moderne qui travaille et qui va décider de faire un bébé toute seule, sereinement. Car, le portrait des hommes n'est pas très reluisant. D'abord les deux acteurs choisis ne sont pas les plus charismatiques du genre, Bruno CREMER et Claude BRASSEUR ne possèdent pas le charme et surtout le talent de Michel PICCOLI ou de Yves MONTAND, sans leur faire insulte. Serge ne possède pas trop d'envergure et Georges est un peu faux derche quand il laisse tomber Jérôme, qui vient de perdre son boulot et va se jeter d'une fenêtre. Car le film se déroule à l'orée des années 80, et chose nouvelle, le chômage va toucher les cadres supérieurs coupables d'avoir gagné très généreusement leur vie, avant que la crise et les jeunes loups ne les foutent dehors. Sujet encore d'actualité.

Film féministe dans l'air du temps, la distribution féminine permet d'apercevoir Eva DARLAN qui ne parviendra jamais à percer au cinéma malgré une nomination au César pour le film et la sympathique Sophie DAUMIER, trop tôt disparue, dans un rôle de fofolle et une apparition de la grande Madeleine ROBINSON.

Claude SAUTET fait du SAUTET, on aime ou on est agacé par ses tics: scènes de groupe, scène de pluie, etc...

Revenu aux valeurs sûres le film a tout pour plaire au public, surtout avec Romy SCHNEIDER incontestablement la star du moment.

Sorti en concurrence avec "Les bronzés" et "La grande menace", le film s'empare de la première place du box office parisien en passant le cap des 100 000 entrées. La seconde semaine, si révélatrice montre le film progresser sensiblement et conserver la première place, signe d'un beau bouche à oreille.

Le film résiste très bien les semaines suivantes et devient un des grands succès de cette fin d'année. Le film passe largement les deux millions d'entrées en France et connait un beau succès en Europe. Romy confirme avec ce beau rôle sa côte d'amour avec le public. D'ailleurs le film est nommé 11 fois aux Césars 1979 et le film n'obtient qu'une seule récompense, celle de la meilleure actrice pour Romy, déjà sa deuxième récompense en 4 ans au César.

Clause SAUTET termine la décennie comme il l'a débuté. Devenu le réalisateur incontournable des années 70, comment va-t-il aborder les 80's ? 

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