• SUPERMAN IV

    (SUPERMAN IV – THE QUEST FOR PEACE)

     24 JUILLET 1987 (USA)

    28 OCTOBRE 1987

     

     

     

    Réalisation

    Sydney J.FURIE

    Scénario

    Lawrence KONNER

    Mark ROSENTHAL

    Directeur de la photographie

    Ernest DAY

    Musique

    Alex COURAGE

    Production

    Menahem GOLAN

    Yoran GLOBUS

    Distribution

    CANNON France

    Durée

    90  minutes

    Tournage

    15 septembre 1986 / 29 janvier 1987

    Superman

    Christopher REEVE

    Lex LUTHOR

    Gene HACKMAN

    Lois LANE

    Margot KIDDER

    L’homme atomique

    Mark PILLOW

    Lucy WARFIELD

    Muriel HEMINGWAY

     

     

     

    Après un long voyage interplanétaire, Superman reprend son poste au « daily planet » sous les traits de Clark KENT. Perry WHITE le patron du journal a été obligé de le vendre à un magnat, David Warfield, qui veut transformer le quotidien en journal à sensation et en confie la direction à sa fille, la belle LUCY. Celle-ci s’éprend peu à peu de Clark KENT au vu et au su de Loïs LANE.

    Bien qu’il se soit juré de ne plus se mêler des affaires humaines, il cède aux prières d’un petit garçon qui le supplie d’arrêter la course aux armements nucléaires. Son ennemi Lex LUTHOR, dont les services sont utilisés par les fabricants d’armes, fabrique un androïde dans la seule matière qui résiste à Superman.  Mais cet homme nucléaire ne vit que par l’énergie solaire ; c’est cette faiblesse qui le perdra dans le combat de géants qui se déroule sur la Lune. Le « Daily Planet » redeviendra un journal respectable.

     

    Comment flinguer une belle franchise ? Comment faire d’un personnage qui nous a fait rêver un pantin navrant ? Comment faire un des plus beaux nanars de l’histoire ? Tous ces défis, Menahem GOLAN et Yoran GLOBUS les relèvent avec une belle prestance.

    Après quelques succès avec des films de séries B (et je suis gentil)avec Chuck NORRIS, Charles BRONSON et compagnie, les deux compères rêvent de grandeur et ouvrent le carnet de chèque. Les productions deviennent coûteuses : Tobe HOOPER obtient un budget délirant pour une grosse bouse, Sylvester STALLONE est embauché contre 10 millions de dollars de l’époque pour tourner deux beaux films oscillant entre le mauvais film avec « Cobra » et le franc nanar avec « over the top ». Ce dernier est d’ailleurs un beau bide,mais les deux copains ne voient pas le mur se rapprocher dangereusement. Il faut dire qu’ils ont tout pour être rassurés. Ils viennent de racheter à la Warner BROS les droits de la franchise « Superman ». Il faut dire que la Warner n’avait pas l’intention de relancer la suite d’un troisième épisode qui avait montré que le public donnait des signes de lassitude envers l’homme d’acier. Qui plus est le médiocre Richard LESTER avait fait l’exploit de livrer un film plombant d’ennui. WARNER produit « l’arme fatale » ou « Beetlejuice »et n’a pas la tête à un nouvel exploit du héros. Donc elle cède les droit à nos deux producteurs qui heureux annoncent que le film va péter grave ! Christopher REEVE qui participe au scénario est convaincu d’endosser la cape à grands frais. Très bonne nouvelle, Gene HACKMAN et surtout Margot KIDDER rempilent. Autre bonne nouvelle, le film sera très orienté esprit comics, avec un vilain qui combattra Superman. Moins bonne nouvelle, le film traitera sur la volonté de REEVE du désarmement. Autre très mauvaise nouvelle, le film sera réalisé par Sidney J.FURIE auteur du sympathique « l’emprise » et il y a fort longtemps d’un western avec Marlon BRANDO. Mais depuis son « aigle de fer » de triste mémoire, on est un peu inquiet. Et puis surtout, ce sont les GOLAN / GLOBUS qui produisent. La très très mauvaise nouvelle, c’est que l’argent manque au cours du tournage et que le budget initialement prévu de 30 millions de dollars (on rappellera que les deux premiers ont coûté 100 millions de l’époque) chute vers les 15 millions, et cela va se voir salement.

    Sydney FURIE tente une imitation du style DONNER dans les scènes statiques. Même grain de pellicule, mêmes décors, même direction d’acteur, jusque là, il s’en tire pas trop mal. Dès que l’action s’en mêle on oscille entre le catastrophique et le désastreux, c’est selon. En tout cas, le manque de budget se fait sentir au fur et à mesure du film. Cela se comprend du fait que l’équipe des effets spéciaux a vu l’enveloppe fondre petit à petit ainsi que les délais de production. De production luxueuse le film est passé à un film cheap a boucler en quelques jours, avec les moyens du bord. Ils sont non seulement désastreux mais en plus le ridicule tue. La bande dessinée permet tout, mais là on explose les frontières du n’importe nawak.

    Dès le générique de début, les belles lettres du générique original font place à une police de lettre nettement plus discount sur fond de planète Terre. Le sauvetage de la navette par Superman crée encore l’illusion. Pas trop mal foutu, il n’annonce pas le désastre futur. Passé le premier quart d’heure où Superman est de retour sur terre, dont on se contrefout totalement, on assiste à un remake de la scène de l’hélicoptère du premier épisode. Là, Loïs est dans le métro, et le chauffeur subit une crise cardiaque. Le métro s’emballe, et Clark sur le quai entend le cri de Loïs. Il se change, et sur le coup d’une ignoble transparence à 3 centimes indigne d’un épisode du sérial des années 50, traverse le tunnel et coupe le courant en faisant masse. Ouahhhhh ! Le tout avec quelques éclairs dessinés à la main. Passé le deuxième quart d’heure dont on se contrefout totalement encore une fois, on assiste à une scène formidable du haut d’un building d’au moins 800 étages, Clark balance Loïs par la fenêtre. Comme nous sommes au 800ème étage, la chute dure tellement longtemps que LoÏs a le temps de se faire rattraper par Superman avec les lunettes de Clark, et oui, bande de céciteux !Vous ne l’aviez jamais remarqué mais Clark, c’est Superman ! Mais oui ! Passé la discutaille au cours de cette interminable chute, Superman et sa « belle » vont se promener aux quatre coins des Etats-Unis, Loïs raide comme un piquet comme si le pouvoir de voler se transmettait par la main. Les transparences d’une grossièreté rare ainsi que le ridicule entendu de la scène, où Sup lâche Loïs pour un petit vol en solo font comprendre que la suite du film va être difficile à supporter. En effet dès la scène suivante on entre dans la quatrième dimension du nanar : des russes envoient des missiles dans le ciel, mais Superman les attrape tous, et dans l’espace les emprisonne dans un filet en acier géant, style filet à provision mais en très très grand, sorti de sa poche probablement et tel un lanceur de marteau envoie le filet et son contenu dans le soleil, ce qui fait un jet d’environ 150 millions de kilomètres, soit largement le record olympique !

    Un peu plus loin dans le film, Superman intercepte un missile géant lancé par Luthor et l’envoie encore une fois dans le soleil, décidément c’est une habitude. Ajoutons qu’à la vitesse où le missile atteint sa cible, la vitesse de l’engin doit être de 100 fois la vitesse de la lumière, sacré Superman !

    De cette explosion géante, un être naît à la vie, dans des effets spéciaux dignes des « envahisseurs » à la télé : « l’homme nucléaire » est crée ! Et avec son costume ! Nous tairons par charité Chrétienne que c’est Mark « oreiller » Pillow qui interprète ce rôle…

    Donc nous arrivons au premier combat entre l’homme nucléaire et Superman chez Lex Luthor. Etre dénué d’intelligence, il est aussi fort que Superman, les deux cassent la rambarde en plâtre de la terrasse et après une chute de 2000 étages (oui Luthor aime habiter en hauteur) s’envolent dans l’espace, puis l’homme nucléaire casse un peu la muraille de Chine, un jeune garçon va s’écraser dans sa chute, mais Sup est là, et puis des rayons sortent de ses yeux et reconstruisent la muraille. Ah, bon …un nouveau pouvoir de Superman sans doute… ensuite il empêche une éruption volcanique, puis rattrape la statue de la liberté que l’homme nucléaire avait arraché, mais dans l’histoire les radiations dégagées par l’homme nucléaire affectent Superman qui va subir les affres d’une mort par radiations.

    A ce stade, le spectateur se demande où il se trouve. De plus ce spectacle ahurissant est plombé par des effets spéciaux d’une laideur inégalée et d’une rare faiblesse.

    Mais les GOLAN GLOBUS ont décidé d’enfoncer le clou, de dépasser « le justicier de New York », de proposer le nanar ultime, d’aller au-delà de l’entendement de la débilité, place au final !

    Pas plus inquiète que cela, Loïs laisse Clark en train de clamser bouffé par les radiations, les quelques cheveux lui restant étant tous blancs, mais celui-ci grâce à un cristal bienvenu recouvre la santé et la patate, ça va chier par Toutatis!

    Superman emprisonne Nuclear Man dans une cage d’ascenseur (il n’aime pas le manque de lumière) et l’emmène sur la Lune. Ensuite on assiste à une baston dans un décors sur fond de toile peinte en noir qui est un mix entre un (mauvais) épisode de « Cosmos 1999 » et de « l’homme qui valait trois milliards » : a coups de ralentis les deux hommes jouent un semblant de baston de cour d’école. Alors que Superman semble battu, Nuclear man, on ne sait pas trop pourquoi d’ailleurs, chope la fille du nouveau propriétaire du journal, et l’emmène dans l’espace à quelques milliers de kilomètres de la terre, ce qui ne semble nullement gêner la belle qui se débat tranquillement, dans un environnement sans oxygène, dans le vide quoi,  et à une température ambiante de – 200 degrés environ. C’est encore plus fort que la ballade en doudoune de Christophe Lambert dans « fortress 2 ».

    Histoire d’achever le spectateur hébété sous tranxène, les GOLAN GLOBUS font plus fort : Superman déplace la Lune (si si !) pour la pousser devant le soleil, ce qui provoque une éclipse, qui assomme ou tue, on ne sait pas trop, Nuclear man. Pas con le Sup, fallait y penser ! Bon, vous me direz il aurait pu l’envelopper d’un sac poubelle de 100 litres, mais cela aurait été moins spectaculaire, non ? Le temps de ramener la belle sur terre, parce qu’elle commence à se cailler les miches  la petite, Sup revient chercher Nuclear man pour le lancer dans la cheminée d’une centrale nucléaire (humour douteux de la part des GOLAN GLOBUS que ne renierai pas un Dieudonné des grands jours) où tombant direct dans le réacteur, il provoque l’illumination de toute la ville en se consumant. Ah ah ah !! On rigole !

    Bref, on l’aura compris, les GOLAN GLOBUS ont porté l’estocade finale à la franchise, un hallali cinématographique qui se verra conspué par le public qui lui réserve un bide total, un four (nucléaire, of course). Seul le public Français procure un petit succès au film, j’ajouterai que je faisais partie du public à l’époque, à ma grande consternation, entre rires et larmes.

    Ce massacre financier ajouté à celui de « over the top » va signer le déclin définitif de la CANNON. Dommage d’un certain coté. La nullité du film ajoutée à l’effrayant ratage des effets spéciaux va mettre un terme à la franchise. La Warner se concentre sur Batman concurrent de Superman chez DC, et le succès phénoménal du film va mettre Superman en sommeil pour 20 ans. Alors qu’on y croyait plus, en 2004, la WARNER annonce le chantier d’un nouveau Superman qui remettra les compteurs à zéro.

    Reste que les GOLAN GLOBUS ont signé ce qui, pour moi, est un, voire le plus grand nanar de tous les temps, et ce n’est déjà pas si mal !                

     

     

    ENTREES France

     

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    1ère semaine  n°4

    2ème semaine n°4

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    85 876(32)

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    NOMBRE DE SEMAINES PARIS

    8

    NOMBRE DE SALLES  Paris semaine de sortie

    32

    Moyenne entrées par salles 1ère semaine

    2 684

    1er JOUR Paris

    10 449

    Budget

    17 M$

    (32 M$ 2008)

    Recettes US

    (n°4 week-end de sortie)

    15.6 M$

    (30 M$ 2008)

    Recettes mondiales

     

     

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    COTE DU SUCCES

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