• SANS MOBILE APPARENT - JEAN-LOUIS TRINTIGNANT BOX OFFICE 1971

     

     

     

    SANS MOBILE APPARENT

    15 SEPTEMBRE 1971

     

     

     

    SANS MOBILE APPARENT BOX OFFICE 1971

     

     

     

     

    • Réalisation : Philippe Labro
    • Assistant réalisation : Patrick Millet (second assistant)
    • Scénario : Philippe Labro, Jacques Lanzmann et Vincenzo Labella, d'après le roman Dix plus un (Ten Plus One) de Evan Hunter, publié sous le pseudonyme Ed McBain
    • Photographie : Jean Penzer
    • Montage : Claude Barrois et Nicole Saunier
    • Musique : Ennio Morricone
    • Producteur : Jacques-Éric Strauss
    • Pays d'origine : Drapeau de la France France, Drapeau de l'Italie Italie
    • Distribution : Valoria Films
    • Genre : Film policier
    • Durée : 98 minutes

     

    • Jean-Louis Trintignant : L’inspecteur Stéphane Carella
    • Dominique Sanda : Sandra Forest
    • Sacha Distel : Julien Sabirnou
    • Carla Gravina : Jocelyne Rocca
    • Paul Crauchet : Francis Palombo
    • Laura Antonelli : Juliette Vaudreuil
    • Jean-Pierre Marielle : Perry Rupert-Foote
    • Stéphane Audran : Hélène Vallée
    • Gilles Segal : Di Bozzo
    • Pierre Dominique : Dourne
    • Erich Segal : Hans Kleinberg
    • Jean-Jacques Delbo : le supérieur
    • André Falcon : le sous-préfet

     

     

     

    En trois jours, trois cadavres: celui d'un riche industriel, Monsieur Forest, celui d'un jeune playboy, Monsieur Buroyer et celui de l'astrologue, Kleinberg. L'arme du crime est un fusil à lunettes: c'est le seul élément positif que possède l'inspecteur Carrella. Il décide de fouiller la vie des trois victimes, car il existe, il en est sûr, un lien entre elles. Grâce à la belle-fille de Forest, Sandra, il entre en possession du carnet de rendez-vous de l'industriel, sur lequel figure une liste de noms féminins. Parmi eux, celui d'une de ses amies, Jocelyne Rocca. Carrella l'invite chez lui et apprend qu'elle a connu les trois victimes à l'université. Il pressent qu'elle sera la 4° victime; mais il est trop tard, elle est tuée, elle aussi, en sortant du domicile de l'inspecteur... Carrella se dirige maintenant vers l'université. Le professeur Palombo est justement en train de répéter une pièce "Juliette", dont le personnage principal est joué par Sandra Forest. Ceci intrigue Carrela qui la suit alors qu'elle quitte la répétition. Il la surprend quelques minutes plus tard en train de voler un document. Celui-ci permet à l'inspecteur de découvrir ce qui unissait les victimes et de protéger l'éventuelle "cinquième"... Reste à trouver le mobile du crime et à rattraper l'assassin...

     

    Philippe LABRO est un touche à tout de talent. Ecrivain à succès, journaliste, Directeur de Chaîne de radio, réalisateur rien que ça. Il adore les USA où il a effectué ses études, il n y a donc rien d'étonnant qu'il réalise un polar français à "l'américaine". Pour ce faire il adapte un roman de Ed McBAIN un auteur de romans très coté. je me souviens d'ailleurs que durant des années ma mère achetait consciencieusement chaque nouveau livre de l'auteur dans la collection "Série noire".  L'auteur a créé le personnage de l'Inspecteur CARRELLA qui sera présent à de nombreuses reprises dans ses polars. Philippe LABRO adapte donc le personnage à la sauce française sous les traits de Jean-Louis TRINTIGNANT. Dès le début du film, l'acteur montre un CARRELLA nerveux et très obsédé par son pistolet . Il s'entraîne souvent à le sortir et semble être un as de la gâchette. L'enquête est transposée en France à Nice. LABRO s'évertue à filmer la ville à la manière d'un Don SIEGEL ou d'un WILLIAM FRIEDKIN. A bien des égards le film rappelle "L'inspecteur Harry" avec Clint EASTWOOD qui se déroule à San-Francisco. La ville est filmée en altitude ou des toits. C'est une tentative de se démarquer des polars habituels à la française, en choisissant des angles de vue innovants et en apportant de la vivacité aux film. Le film débute par CARRELLA qui débarque à Nice avec son amie Jocelyne. Aussitôt il doit résoudre une série de trois meurtres à priori non reliés entre eux et surtout sans mobile apparent. LABRO ne montre pas le visage du tueur, seuls des plans montrent son fusil à lunette dont il se sert pour tuer ses victimes d'une manière assez stylisée. LABRO prend un malin plaisir contemplatif à montrer les victimes fauchées en plein vol lors d'un saut dans une piscine, ou d'une balle qui vient silencieusement trouer leur crâne (la balle dans le coeur est tout aussi efficace).

    Pour mener son enquête CARRELLA est aidé par deux acolytes qui ont bien du mal à le supporter. Car TRINTIGNANT excelle dans la composition d'un flic assez étrange,  bourré de tics (il se regarde les dents, se lave régulièrement les mains) et assez cassant. TRINTIGNANT ne s'économise pas. Le quatrième meurtre concerne son amie Jocelyne assassinée elle aussi en sortant de chez lui. CARRELLA aperçoit le reflet de la lunette du tueur. Il dégaine son arme et se met en positiond de tireur d'élite et tire. Puis il court vers la cachette du tueur en courant à perdre haleine, et l'acteur ne truque pas, il y va à fond. Il constate qu'il a blessé le tueur, car il reste du sang sur le sol. C'est vraiment un as de la précision. on notera en passant que sa chemise est impeccable lorsqu'il revient sur ses pas. Il ne transpire même pas !

    C'est grâce à Dominique SANDA qu'il va comprendre le lien entre les protagonistes. Je laisse aux lecteurs la joie de le découvrir, car le lien n'est pas évident de prime abord. Evidemment CARRELLA saura jouer de son oeil de lynx pour éliminer le (ou la) coupable pour venger son amie.

    Jean Louis TRINTIGNANT est impeccable et apporte une vraie dimension à la psychologie compliquée de son personnage. Pas vraiment sympa, mais séduisant, c'est un ton nouveau qui tranche avec le flic "à la française" des années 60.

    Le casting est largement féminin. Carla GRAVINA joue l'amie de CARRELLA, l'occasion de la découvrir dans des tenues très 70's (bottes et minijupes au programme). Charmante comme toujours elle meurt assez rapidement et pourtant elle détient elle aussi un des maillons de l'intrigue.

    Dominique SANDA a 22 ans est de plus en plus demandée par les réalisateurs. Un peu distante, évaporée et pourtant déjà particulière, elle est cependant utilisée pour sa jeune plastique qu'elle découvre dans une scène du film. 

    L'inévitable Stéphane AUDRAN nous propose une apparition tout en couleur, en vert pomme ! Elle n'hésite pas à montrer à CARRELLA un atout assez impressionnant, une sacrée belle paire de doudounes, bien mise en valeur. Un rôle court, mais important pour l'enquête.

    Laura ANTONELLI est toujours aussi sublime dans un rôle fragile. Elle tourne beaucoup des deux cotés des Alpes et sera bientôt une vedette avec "Malicia". C'est un plaisir de la voir.

    Du coté du casting masculin, c'est du solide dans la tradition du cinéma français des 70's. Il y a Jean-Pierre MARIELLE qui apporte sa masculinité et son charisme habituel. Son rôle est assez court et il n'apporte pas tout son bagage habituel, mais c'est toujours sympathique de le voir.

    Paul CRAUCHET est un incontournable du cinéma français. Habitué de toutes les grosses productions, il est encore une fois impeccable.

    Sacha DISTEL tient le rôle d'un présentateur de jeu cynique. Beau gosse du film, il est un maillon de l'intrigue. Sa performance est correcte, mais il ne percera pas au cinéma.

    L'ensemble donne un très bon polar qui fleure bon les 70's. Philippe LABRO montre des compétences réelles et apporte un dynamisme qu'il aura un peu de mal à retrouver régulièrement avec ses autres films. 

    Le film peut compter sur une musique du grand Ennio MORRICONE qui est dans sa plus grande période. Le maestro enchaîne les musiques de qualité avec la régularité d'un métronome. Le petit thème sifflé reste bien dans toutes les mémoires.

    Si le film marche très bien sur les écrans parisiens, sa carrière est honorable sur la France, 1.3 millions d'entrées ce n'est pas rien pour un polar. Il manque de peu la première place du box office hebdomadaire barré par "Jo" avec louis de Funès, puis par "soleil rouge".  

     

     

     

    RANG

    NOMBRE

    SALLES

    ENTREES FRANCE

     

    1 290 572

     

    1ère semaine

    9

    54 310

     

    2ème semaine

    3

    93 250

     

    3ème semaine

    2

    114 043

     

    4ème semaine

    3

    104 992

     

    5ème semaine

    3

    90 066

     

    6ème semaine

    5

    67 813

     

     

     

     

     

    ENTREES PARIS

     

    326 411

     

    ENTREES BANLIEUE

     

    134 912

     

    TOTAL PARIS BANLIEUE

     

    461 323

     

    1ère semaine

    4

    35 049

    4

    2ème semaine

    3

    44 348

    7

    3ème semaine

    4

    34 333

    8

    4ème semaine

    4

    32 435

    14

    5ème semaine

    6

    26 594

    6

    Nombre de semaines Paris

     

    14

     

    Moyenne salles Paris 1ère sem

     

    8 762

     

    Box office annuel Espagne

     

    528 080

     

    Cote du succès

     

    * *

     

     

     

     

    SANS MOBILE APPARENT JEAN LOUIS TRINTIGNANT BOX OFFICE 1971

     

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    DOMINIQUE SANDA NUE

     

     

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    JEAN LOUIS TRINTIGNANT - SANS MOBILE APPARENT BOX OFFICE 1971

     

    DOMINIQUE SANDA ET SACHA DISTEL

     

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    SANS MOBILE APPARENT JEAN PIERRE MARIELLE

     

    STEPHANE AUDRAN BOX OFFICE

     

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    ...


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  • Commentaires

    11
    adda chentouf
    Lundi 26 Novembre 2018 à 11:02

    Bonjour chers Renaud et Didier. En effet les chiffres donnés concernent la 1ere exclusivité algéroise, les nombreuses ressorties des films à succès (généralement en été) ne sont pas comptabilisées. Exemple: "Peur sur la ville" (sorti initialement le 22 avril 1975 simultanément à Alger et Oran) avait fait l'objet d'une reprise tout aussi triomphale en juillet 1977 dans les 2 villes. A Oran il est resté 3 semaines à l'affiche au Régent, le Colisée et l'Escurial. J'ai eu l'occasion de le revoir dans ces 2 dernières salles qui étaient pleines à craquer à chaque séance. Je suppose qu'à Alger le film continuait à attirer encore des entrées qu'il faut bien sur ajouter aux plus des 100.000 enregistrés durant sa 1ere exclusivité. Ce fut le cas aussi pour d'autres succès d'ampleur comme " Il était une fois dans l'ouest", "Mon nom est personne", "Quand les aigles attaquent", "Le clan des siciliens", "Borsalino","L'aventure du poseidon" etc... 

    10
    Didier Noisy
    Jeudi 22 Novembre 2018 à 00:18

    @ Adda, 

    Merci pour ces nouveaux chiffres totalement inédits. cool

    Pour rebondir sur votre commentaire, il faut aussi peut-être remettre dans le contexte que ce ne sont très certainement "que" des résultats de première exclusivité. Comme partout ailleurs, tous ces films passaient ensuite dans les salles de quartiers, puis province, donc faisaient des entrées plus conséquentes. Mais, c'est sûr que les résultats des premières exclusivités donnaient quand même la "température" du succès ou de l'échec d'un film... 

    Vous parlez de 1972, mais en survolant les nombreux numéros des différents périodiques que j'ai récupéré sur l'exploitation en Afrique du Nord, pour la période des années de 1940's jusqu'au début des années 1960's, c'était déjà la même chose. Les gros films sortaient dans des combinaisons de 2-3 salles (rarement plus) et pouvaient rester entre 1 et 10 semaines (maximum) en exclusivité, pourtant sur la période 1952-1958, je n'ai trouvé que deux films (sur des centaines dont sont recensés les entrées/recettes) qui ont atteint/dépassés les 100 000 entrées à Alger : "Le petit monde de Don Camillo" et "Sous le plus grand chapiteau du monde" ! A mon avis, les films appartenant au "club des 100 000" doivent se compter sur quelques doigts seulement... 

     

      • Laurent
        Jeudi 22 Novembre 2018 à 09:15

        Ce sont effectivement des résultat d'exclusivité, comme l'a souvent souligné Adda. 

    9
    adda chentouf
    Mercredi 21 Novembre 2018 à 18:39

    "Sans mobile apparent" ne remporta pas de succès lors de sa sortie à Alger en 1972: seulement 26.266 entrées durant les 5 semaines oû il a tenu l'affiche. Un chiffre faible quand on sait qu'un film à succès à l'époque c'est à partir de 40.000 entrées, un grand succès c'est plus de 60.000 entrées et les très grands succès c'est au delà de 70.000 entrées. Quant aux films qui atteignent les 100.000 entrées ou les dépassent, ce sont des triomphes hors-norme qui sont très rares .

    8
    Bounouara Kevin
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    Bounouara Kevin

    Quelle bonne idée de commencer des fiches sur Trintignant

    Un des meilleurs acteurs des années 70 avec Montand Piccoli et Noiret pour ma part

    7
    fabrice ferment
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    fabrice ferment

    Un de mes films préférés de la décennie 70.

    Un vrai bijou.

    Merci !! 

    6
    renaud soyer
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    renaud soyer

    Merci ! Je dois avouer que c'est grâce aux encouragements de Fabrice que je m'attaque à la filmo de JL Trintignant. Cela va continuer tout en alternance avec la remise à neuf de mes anciennes fiches. Mais il est vrai que cela fait du bien de changer d'acteurs de temps à autres.

    5
    fabrice ferment
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    fabrice ferment

    Quelle classe ce Trintignant.

    La musique a quelque chose d'envoutant et colle bien à l'atmosphère du film.
    Une mention à l'actrice italienne Carla Gravina et a son look ultra 1971 !

    Stéphane Audran est capable de tout, on le sait et elle peut tout faire.
    Souvent employée dans des rôles de femme fatale et machiavélique dans les films de Chabrol, elle nous a prouvé par le Boucher, Violette Nozières, Coup de torchon, qu'elle pouvait aussi jouer les victimes.

    Son rôle court mais essentiel dans ce film est une sorte de "guest star VIp" mais ô combien truculent en bourgeoise sexy et nympho.

    Une très belle composition comme d'hab.   

    4
    renaud soyer
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    renaud soyer

    Je ne veux pas faire vieux onc, mais sans vouloir minorer le talents d'acteurs actuels comme CASSEL, MAGIMEL, CANET and Co, il faut quand même avouer que ces acteurs des années70 étainet quand même "taille patron" à coté d'eux. on ne boxait pas dans la même catégorie... 

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    3
    Bounouara Kevin
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    Bounouara Kevin

    Vous avez raison les acteurs de ces années là valent mieux que ceux d'aujourd'hui sans les insulter

    Le cinéma des années 60 70 est truffé de perles et de bons acteurs alors qu'aujourd'hui il n'y a que quelques bons acteurs (Auteuil Cluzet Cassel ....) et quelques rares perles 

    2
    Didier Noisy
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    Didier Noisy

    Quatre ans plus tard, Ennio Morricone reprendra le même style et la même "technique" du sifflé envoûtant avec sa partition de la B.O.F. de "Peur sur la ville" (à moins que ce ne soit Verneuil qui lui ait demandé une musique style "Sans mobile apparent".

     

    Un autre élément important contribu à la réussite du film : le montage très "cut" et haché, comme les affectionnait Philippe Labro à cette époque.

     

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