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MARGUERITE DE LA NUIT - BOX OFFICE YVES MONTAND 1956
MARGUERITE DE LA NUIT
18 JANVIER 1956
Réalisation
Claude AUTANT-LARA
Scénario
Pierre Mac ORLAN
Photographie
Jacques NATTEAU
Musique
René CLOEREC
Production
Cino DEL DUCA
SNEG
ALAIN POIRE
Distribution
GAUMONT
Durée
125 minutes
Tournage
13/06/55-03/08/1955
Marguerite
Michèle MORGAN
Méphisto
Yves MONTAND
Dr FAUST
Pierre PALAU
Georges FAUST
Jean François CALVE
Transposition du thème de Faust rajeuni par Méphisto. Dans le film, le vieillard assiste à une représentation de l'opéra et, en sortant, fait la connaissance d'un personnage grand et sec, en habit, qui fournit en drogue les acteurs, s'intéresse soudain au vieux docteur, le suit, lui offre une cigarette, du feu. Mais la cigarette brûle sans se consumer ; le vieillard pressent que le mystérieux personnage est plus qu'un mondain serviable. Il le cherche, le rejoint au Pigal's. Et lui, l'ascète qui vient de découvrir en une nuit le tabac et l'alcool, rencontre une danseuse, Marguerite. Il dit son regret. Offre de l'autre. Hésitations et contrat. A son réveil, le docteur a vingt ans. Au Pigal's, il retrouve Marguerite ; amour et promenade amoureuse où les projets s'échafaudent. Mais il y a l'ancien ami de Marguerite : bagarre. Soudain dur et mauvais, Faust tue. Les amants se réfugient chez le frère de Marguerite qui est prêtre. Faust se terre deux jours. Imperméable à la paix du lieu, Marguerite veut reprendre à Méphisto l'âme de son ami ; mais la réponse est nette : c'est âme pour âme, et âme pure pour âme pure. Marguerite cherche, va d'échec en échec, et rentre, découragée, se jeter dans les bras de son frère. Le prêtre affirme qu'elle trouvera la solution en son coeur. C'est alors que, pressée par le temps et rebutée par Faust, elle signe le pacte de son sang. Faust est délivré du maléfice. Méphisto vient chercher Marguerite. Et Faust, qui n'est pas délivré de lui-même, de sa médiocrité, la laisse monter dans ce train qui va l'emporter. Méphisto, vaincu par la générosité de Marguerite, déchire le pacte ; Marguerite s'est endormie, dans la joie sereine d'avoir su aimer l'autre pour lui-même.
Sur le papier, "Marguerite de la nuit" avait tout pour triompher. Un réalisateur connu qui sort du triomphe de son film précédent, "Le rouge et le noir", une actrice parmi les plus populaires des années 50 qui collectionne les succès, un acteur qui a triomphé avec "Le salaire de la peur" et "Des héros sont fatigués". Bref, le trio AUTANT-LARA / MORGAN / MONTAND, c'est du brutal.
Quatre ans après le grand succès de "La beauté du diable", le réalisateur prend le risque de traiter une nouvelle fois du thème de "Faust", le public ne risque-t-il pas de se lasser, surtout que le film de René CLAIR est un sacré bon film? AUTANT-LARA va surprendre le public par le ton du film, d'une part, et par le parti pris de réaliser un film onirique. Sur le fond, FAUST n'st pas très recommandable. A bien des égards, il justifie le choix de Méphisto de lui proposer un marché où il se révèlera bien plus veule que prévu. Méphisto sera très surpris par le choix de Marguerite, pourtant une simple danseuse du Pigal's, qui va sacrifier son âme pour Faust. Décontenancé, ébahi par tant de bonté désintéressée, Méphisto va choisir de faire un cadeau unique: déchirer le pacte qui le lie à Marguerite. Pas vraiment un portrait flatteur pour Faust.
Claude AUTANT-LARA a été décorateur a ses débuts et cela se voit dans le film. Le Paris des années 30 est représenté de manière naïve, les décors sont surréalistes ou expressionnistes. Tout évoque le rêve.
La gare est très impressionnante, et n'est pas sans rappeler celle du deuxième épisode de "Matrix". C'est donc une esthétique totalement inhabituelle, mais magnifique, dotée de couleurs chatoyantes ou froides qui peut déstabiliser le spectateur.
Le fond n'est pas très reluisant. Méphisto officie au Pigal's une boîte de nuit peu recommandable, où il vend de la dope aux faibles (étonnant qu'on y voit pas Daniel GELIN ou Henri VIDAL). FAUST goûte à l'alcool, puis Méphisto lui présente Marguerite qui deviendra l'objet de tentation de FAUST. Bref, pas vraiment de quoi attirer le public de "Fanfan la Tulipe".
Du coté des acteurs, Yves MONTAND s'en sort pas trop mal dans le rôle de ce Méphisto qui boîte (à cause de ses pieds fourchus). Très classe, beau gosse, les cheveux grisonnants. Il en fait parfois un peu trop, sans pour autant lorgner sur le cabotinage génial de Michel SIMON.
Jean François CALVE, déjà vu dans "Manina, fille sans voiles" avec Brigitte BARDOT prête son frêle physique dans un rôle romantique.
Michèle MORGAN, pas toujours éclairée à son avantage, parvient à attirer l'émotion du spectateur, il faut dire que c'est une actrice à la larme facile.
Pétri de qualités, au moins esthétiques, le film est trop risqué pour l'époque et ne rencontre pas son public. Le démarrage en exclusivité est poussif. Malgré un casting de haute classe et un réalisateur au fait de la gloire, le film dépasse à peine le million de spectateurs France. Autant dire, un échec. Devant celui-ci, le réalisateur va se tourner dans la hâte vers un film qui va redorer son blason dans un genre différend, "La traversée de Paris" avec GABIN et BOURVIL.
Si la carrière de Michèle MORGAN ne pâtira pas de cet échec, celle d' Yves MONTAND est plus sujette à interrogation.
Reste un merveilleux film méconnu à redécouvrir, et c'est bien le principal.
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
1 309 323
ENTREES PARIS
271 620
ENTREES PARIS EXCLUSIVITE
86 684
1ère semaine
10
29 728
2
2ème semaine
10
20 175
3ème semaine
11
14 467
4ème semaine
12
11 922
Nombre de semaines Paris
5
Moyenne salles Paris 1ère sem
Budget
Box office annuel FRANCE
Box office annuel Espagne
Box office annuel Italien
Cote du succès
* *
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