• LE SECRET - BOX OFFICE JEAN LOUIS TRINTIGNANT 1974

     

    LE SECRET

     

    09 OCTOBRE 1974

     

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    Réalisation

    Robert ENRICO

    Scénario et dialogues

    Robert ENRICO

    Pascal JARDIN

    Photographie

    Etienne BECKER

    Musique

    Ennio MORRICONE

    Production

    Jacques Eric STRAUSS

    Distribution

    VALORIA

    Durée

    100 minutes

    Tournage

    14/02/74-13/04/74

    David DAGUERRE

    Jean-Louis TRINTIGNANT

    Julia VANDAL

    Marlène JOBERT

    Thomas BERTHELOT

    Philippe NOIRET

     

    David, mystérieux prisonnier détenteur d'un secret qui pourrait nuire à l'ordre de l'Etat est séquestré dans un fort bien caché. Il s'en échappe en tuant son geôlier, puis trouve asile chez une amie obligeante, pour une nuit. Il se rend ensuite dans les Pyrénées, afin de passer la frontière. Un couple de solitaires, Thomas et Julia, l'invite à se reposer chez eux. Peu à peu, Thomas, littéralement envoûté par le comportement de son hôte perpétuellement sur la défensive, ne peut se résoudre à l'abandonner. Il décide de l'aider à passer la frontière. Des barrages sont placés aux endroits-clés afin de récupérer, disent les journaux, un dangereux fou évadé, un paranoïaque. David sait que les tortionnaires le recherchent de cette façon; Julia est tentée de croire au déséquilibre mental de David; elle écrit à son frère journaliste afin d'obtenir des conseils de sa part. Celui-ci met naïvement les inquiétants personnages sur la piste du trio... Pendan t ce temps, Julia crève les pneus de la voiture en espérant que David, pressé par le temps, partira seul. Mais Thomas décide d'aller faire réparer la voiture, et David réussit à séduire pendant son absence Julia, qui ne sait plus où est la vérité. David tue un garde-forestier qu'il prenait pour un espion. Devant ce spectacle, Julia est convaincue de sa folie et l'abat. Les tortionnaires de la police secrète arrivent et tuent peu après le couple, porteur possible du "secret", alors que le frère de Julia est enfermé d'une façon identique à celle de David.

     

    Avec Robert ENRICO c'est tout ou rien : soit c'est le carton avec "Les aventuriers" ou "Les grandes gueules" soit la déception avec "Boulevard du Rhum" ou "Les caïds". Pour "Le secret" il bénéficie d'une artillerie lourde avec le trio d'acteurs JOBERT-TRINTIGNANT-NOIRET. Tous sont dans une très bonne période au box office et nous pouvons attendre un film d'un haut niveau artistique. Pour Marlène JOBERT et Philippe NOIRET se sont de grandes retrouvailles depuis le succès d' "Alexandre le bienheureux". 

    Le ton est assez glauque dès le début du film. Sous des couleurs sépias et des angles de prise de vue angoissants nous découvrons un Jean-Louis TRINTIGNANT prisonnier dans ce qu'il semble être l'aile psychiatrique  d'une prison. David DAGUERRE s'évade après avoir brisé la gorge de son infirmier dans une scène assez violente. Il s'enfuit et va devenir un fugitif. Plutôt calme et séduisant il se rend chez une amie que lui seul connait. David est au aguets et hautement paranoïaque. Il doit fuir, de qui ? Pourquoi ?

    Il se rend vers la frontière dans les pyrénées et quitte son train pour se rendre à pied dans la forêt. Il rencontre par hasard Thomas qui comprend tout de suite qu'il tente de passer la frontière. Par gentillesse il lui propose le gîte et le couvert. Epuisé, David accepte et se rend dans la belle demeure de Thomas, une bâtisse perdue au milieu de la forêt enneigée. Thomas vit avec Julia, c'est un couple paisible d'artistes qui vit un peu retiré de la civilisation. Thomas demande à David s'il trouve sa femme belle, sa démarche est un peu étrange avec David que recherche-t-il ? Julia est fascinée par le charme de David, mais reste un peu sur ses gardes, elle ne sait pas qui est David et son comportement paranoïaque éveille suscite des inquiétudes. ENRICO nous entraîne sur une fausse piste, car les hélicoptères qui surveillent la propriété ne sont en fait que des éléments d'un exercice de l'Armée française qui pense la propriété vide. Il n y aurait donc personne qui surveille David. Celui-ci n'ignore pas les inquiétudes qu'il suscite. Le spectateur sait qu'il est vraiment recherché mais pas le couple, qui doute de sa santé mentale. Malgré ses craintes, Julia entame une relation amoureuse avec David, ce qui ne semble pas pertuber Thomas qui protège David. Au cours d'une soirée arrosée, David avoue qu'il est recherché parcequ'il a entendu quelque chose qu'il ne fallait pas, un secret très grave aux lourdes conséquences s'il était diffusé. David devient incohérent, s'emporte et donne tous les signes de la mythomanie, de la paranoïa. Inquiète, Julia commet l'erreur fatale d'écrire à son frère qui demande conseil à une connaissance qui travaille au gouvernement. La piste de David est réactivée  et l'issue est inéluctable. De plus en plus paranoïaque, David tue un garde forrestier en le prenant pour un espion. Thomas est perturbé ainsi que Julia qui crève les pneus de leur voiture, empêchant David de fuir. Plutôt que se faire reprendre, il se fait tuer par Julia. En larmes, elle se réfugie dans les bras de Thomas qui la console. Il lui cache de fait, les hommes armés qui se rapprochent du couple....Thomas a compris que David ne mentait pas et ce qui va leur arriver.

    Le film est véritablement glauque et l'atmosphère est lourde. Le film baigne dans lumière hivernale qui ajoute à la tristesse du film. On peut reprocher aux auteurs une certaine facilité, après tout on ne saura jamais quel est le secret en question. Bien sûr, dans le cinéma des années 70, les gouvernements sont décrits comme remplis de vieilles badernes qui ne cherchent qu'à forubir des complots contre les peuples innocents. Un mythe bien désuet aujourd'hui...

    Reste l'interprétation tout à fait solide. Jean-Louis TRINTIGNANT oscille entre le charme et l'inquiétant. Cette capacité de jouer les personnages ambivalents est la grande force de l'acteur.

    Marlène JOBERT interprète une femme fragile qui est à la fois fascinée par David mais aussi assez craintive. Persuadée d'avoir les pieds sur terre par rapport à Thomas le rêveur elle ne peut s'empêcher d'être l'élément déclencheur de leur fin. Toujours magnifique, l'actrice éclaire un peu ce film à l'image terne.

    Philippe NOIRET joue un nounours un peu rêveur qui ne désire que le bonheur de sa femme. C'est peut être le personnage le moins bien écrit du film. Il est enlaidi avec ses cheveux filasses afin de rendre david plus attirant aux yeux des spectateurs. On ne croit pas trop à son personnage. C'est le seul qui fasse réellement confiance à David, mais il ne pouvait prévoir le geste de Julia.

    Ennio MORRICONE compose une belle musique mélancolique qui ajoute au climat du film.

    Ce film sombre mais fort bien joué va affronter une concurrence redoutable à sa sortie comme "Vincent François Paul et les autres", "La moutarde me monte au nez" ou "La gifle", rien que ça.

    Après une première semaine correcte à Paris, mais seulement à la quatrième place du box office, il glisse rapidement du classement. Au final même pas un million de spectateurs au compteur. C'est un demi-échec. 

    Mais les voies du box office sont impénétrables. Loin de se décourager Robert ENRICO et Pascal JARDIN vont persévérer. Ils vont conserver le climat glauque, les décors tristes et le principe de la bâtisse perdue dans la forêt et transposer le tout durant la seconde guerre mondiale. Philippe NOIRET est reconduit et va jouer un médecin qui va se venger de la mort de sa famille par l'armée allemande en déroute. Ce sera "Le vieux fusil" et le film va exploser le box office l'année suivante. Comme quoi....  

     

     

    CATEGORIE

    RANG

    NOMBRE

    SALLES

    ENTREES FRANCE

     

    866 952

     

    ENTREES PARIS

     

    184 463

     

    ENTREES BANLIEUE

     

    88 745

     

    TOTAL PARIS BANLIEUE

     

    273 208

     

     

     

     

     

    1ère semaine

    4

    60 649

    18

    2ème semaine

    5

    48 193

     

    3ème semaine

    7

    32 452

     

    4ème semaine

    13

    24 569

     

    Nombre de semaines Paris

     

    10

     

    Moyenne salles Paris 1ère sem

     

    3 369

     

    1er jour Paris

     

     

     

    Budget

     

     

     

    Box office annuel Espagne

     

    242 974

     

    Box office annuel Italie

     

     

     

    Cote du succès

     

    * *

     

     

     

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  • Commentaires

    7
    fabrice ferment
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    fabrice ferment

    Après le tunnel assez indigeste Stallonien, tu nous sers de bien belles fiches sur des joyaux des 70's.

    J'ai enfin pu revoir "Le secret" grâce à Didier Noisy qui l'avait en VHS.

    Philippe Noiret surnomme Marlène Jobert "petit rouquin" tout le long du film et là ça a fait "tilt".

    J'avais vu ce film à la télé et l'avais adoré.

    Nous sommes dans le drame absolu et tu fais bien de ne plus raconter les fins des films.

    A voir et revoir absolument. 

    6
    renaud soyer
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    renaud soyer

    C'est vrai que NOIRET montre toute son affection au petit rouquin. En fait dans le film il la laisse se faire séduire par amour...

    Et bien merci, c'est vrai qu'il faut pas mal de temps pour concocter une fiche et ça fait plaisir de penser que peut être quelques lecteurs iront voir le film par curiosité où par envie.

    Stallone m'a apporté un petit flux de lecteur qui sont repartis vers leurs cieux. C'était surtout parce que j'étais fan de lui dan mon adolescence. Il reste 3 ou 4 fiches STALLONE à faire, mais j'essaierai d'être bref avec lui.

    C'est vrai les 70's sont l'occasion de voir des acteurs au fait de leur carrière, des quarantenaires qui touchaient enfin au vedetariat comme NOIRET, ROCHEFORT, TRINTIGNANT et puis bien sûr DENEUVE  (plutôt la trentaine) GIRARDOT et puis bien sûr la jeunette Marlène JOBERT. Et puis c'étaient des acteurs hors norme...

    Merci!

     

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    5
    fabrice ferment
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    fabrice ferment

    J'espère que tu vas poursuivre tes fiches sur Girardot, Darc, Trintignant.

    Tant de films qui méritent de la lumière.

    Après le fabuleux "Sans mobile apparent" (merci D Noisy), on attend "Dr Françoise Gailland", "La clé sur la porte", "La vieillle fille" (une perle) etc ... 

    4
    Didier Noisy
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    Didier Noisy

    Tu as raison, Fabrice, en ce moment Renaud nous sert que du bon !

    Je suis ravi de l'avoir fait re-découvrir à Fabrice et que le film lui est plu. En fait, "Le secret" est tout simplement l'un de mes films de chevet et je prends un réel plaisir à chaque fois que je le vois. C'est, selon moi, l'un des 4 meilleurs films de Robert Enrico (avec "Les grandes gueules", "Les aventuriers" et "Le vieux fusil").

    C'est aussi l'une des plus belles musiques d'Ennio Morricone (ah, ce générique... et la scène du départ de la ferme - morceau intitulé "dal mare" dans la B.O.F.).

    Effectivement, il y a ce climat très paranoïaque propre aux années 70 que ce soit dans le cinéma américain, français ou Italien où le thème de la théorie du complot nous a valu quelques films d'anthologie.

    Et quels acteurs ! La belle Marlène qui, une fois de plus, nous prouve que c'est l'actrice qui pleure le mieux au cinéma que ce soit dans une comédie ou un drame (une des rares a savoir jouer sur les deux registres, à l'instar d'une Girardot).

    Trintignant, inquiétant à souhait. Pendant tout le film on se pose la même question que les personnages de Noiret et Jobert: dit-il la vérité ou n'est-il qu'un schizophrène échappé d'un asile ?

    Mais celui que je trouve le plus touchant, c'est Noiret. Ce marginal, très amoureux de sa femme, mais qui au fond s'ennui dans sa petite vie isolée. L'arrivée de cet intrus va mettre du piment dans son quotidien où il ne se passe rien. L'histoire de Daguerre, il a envie d'y croire. Il l'a vie par procuration. La scène de beuverie entre les deux hommes est significative...

     

    Donc un grand bravo et un grand merci à toi, Renaud, d'essayer de faire (re)découvrir ce film malheureusement trop méconnu. Du fait de son semi-échec ?

    P.S. clin d'oeil à Fabrice : Dans un autre genre, j'attends ton verdict sur "La 25ème heure" d'Henri Verneuil (là encore, dans le genre méconnu...).

    3
    fabrice ferment
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    fabrice ferment

    On entend en effet plusieurs fois le très beau thème "Del mare" composé par Morricone et interprété en vocalises par la voix du Maître : Edda dell'Orso.

    Cette soprano possédait une voix hors du commun et très émouvante.
    Souvenez-vous "Il était une fois la révolution" (véritable tube en 1972) et "Il était une fois dans l'ouest". 

    Elle est aussi la voix de "Escatsy of gold" dans "Le bon, la brute" et qui sert de musique de pub en ce moment. 

    2
    renaud soyer
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    renaud soyer

    Merci pour ces commentaires instructifs en particulier les détails sur la musique de Morricone, dont Fabrice est un spécialiste

    1
    Bounouara Kevin
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:59
    Bounouara Kevin

    Ce film m'intèresse beaucoup dommage qu'il n'existe pas en DVD

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