• LE SAINT PREND L'AFFUT - BOX OFFICE JEAN MARAIS 1966

     

    LE SAINT PREND L'AFFUT

     

    26 OCTOBRE 1966

     

    SAINT PREND L'AFFUT

    Réalisation

    CHRISTIAN-JAQUE

    Scénario

    Jean FERRY
    Henri JEANSON

    Photographie

    Pierre PETIT

    Musique

    Gérard CALVI

    Production

    S.N.C
    INTERMONDIA FILMS

    Distribution

    S.N.C

    Tournage

    25/04/66 - 02/07/66

    Durée

    95 minutes

    Simon TEMPLAR

    Jean MARAIS

    Sophie

    Danièle EVENOU

    Chartier

    Henri VIRLOJEUX

    Mullerstrasse

    Jean YANNE

    Uniatz

    Jess HAHN

    Slimane

    Dario MORENO

     

    Simon Templar, dit le Saint, séjourne dans son château d'Ecosse, tandis que le fidèle Uniatz veille sur son repos. Mais son vieil ami Oscar lui fait part d'un extraordinaire projet d'escroquerie de documents secrets qu'il doit acheter à un certain Slimane et vendre simultanément aux Allemands et aux Américains. En cas de malchance, le Saint devra veiller sur Sophie, fille d'Oscar : une jeune fille très comme il faut. Las ! La malchance arrive, par la faute de Slimane dont les documents étalent faux. Et le Saint doit se mettre en quête de Sophie, que Slimane ravit à son nez et à sa barbe. La délivrer n'est rien, d'autant que la donzelle s'avère beaucoup plus délurée que prévu. Reste à récupérer le magot, que l'esprit tortueux d'Oscar a caché au bout d'une longue piste qui mène de Sicile en Calabre et de Calabre en Campanie, Simon, Uniatz et Sophie poursuivis par une, puis deux, puis trois équipes de « barbouzes ». Tout cela pour aboutir dans une villa de banlieue. On prend le deuil d'Oscar. qui soudain ressurglt en honnête homme par deux lavages de cerveau successifs. Mais, à la première alerte, Oscar se « reconvertit » et ébauche déjà de nouveaux projets.

     

     

    A ce moment des années 60, les signaux sont au vert pour Jean MARAIS. Certes, la grande période des films de cape et d'épée est révolue, mais l'acteur est parvenu à construire une nouvelle galerie de personnages qui lui permettent de tourner régulièrement. Certes, les deux "Stanislas" n'ont pas rencontré le même succès que "Le Bossu", mais le premier épisode a passé les deux millions d'entrées. Cependant le deuxième a peiné à passer le million d'entrées. Alors l'acteur cherche de nouvelles franchises, tel "Le gentleman de Cocody". Et puis bien sûr, il y a les "Fantômas" qui cartonnent. Le second épisode "Fantômas se déchaîne" a passé les 4 millions d'entrées et a triomphé en Espagne. Tout le monde le sait, c'est bel et bien Louis DE FUNES nouvelle star des spectateurs qui a provoqué le triomphe de la franchise, attirant ainsi, une certaine jalousie de Jean MARAIS. Louis DE FUNES est sollicité par Gérard OURY et a connu un triomphe avec "Le corniaud". Il tourne de nouveau avec OURY et BOURVIL "La grande vadrouille" et délaisse temporairement la série "Fantômas". Jean MARAIS doit donc poursuivre sa carrière en solo et c'est une surprise de le voir incarner le personnage de Simon TEMPLAR, alias "Le Saint".

    Choix curieux mais logique, car si la série anglaise de roman policiers écrite par Leslie CHARTERIS est oubliée aujourd'hui, elle fut populaire par le biais d'un mensuel publié en France de 1955 à 1967. Cette revue reprenait les romans de l'auteur anglais ainsi que d'autres nouvelles. Sur la couverture un petit personnage filiforme qui arbore une auréole devient le célèbre symbole du personnage. Mieux, une série télévisée avec Roger MOORE fait le tour du monde de 1962 à 1969 assurant la célébrité à l'acteur. En France, la série remporte un véritable succès. Le cinéma anglais s'est déjà régulièrement emparé du personnage. La France a déjà réalisé une version en 1960 avec "Le saint mène la danse" réalisé par Charles NAHUM avec Félix MARTEN et Michèle MERCIER (1 308 000 entrées).

    Alors on se dit que c'est une bonne idée, cette nouvelle adaptation avec Jean MARAIS pour profiter de la nouvelle popularité du personnage. Simon Templar alias "Le Saint" est un personnage fort, aventurier dangereux, un brin voleur, qui ne s'attaque qu'aux criminels. Parfois la série télé en fait un justicier, défenseur de la veuve et l'orphelin, mais toujours en franc tireur et en entretenant des relations ambigües avec la police, et vice versa.

    L'autre bonne nouvelle c'est que c'est  Christian Jaque qui réalise le film. Déjà auteur du "Gentleman de Cocody" avec Jean MARAIS, on peut penser qu'il va donner naissance à un film dynamique.

    Le premier doute vient du casting qui accompagne Jean MARAIS. Ici pas de Louis DE FUNES ou de Mylène DEMONGEOT mais Henri VIRLOJEUX, Jess HAHN et Danièle EVENOU et JEAN YANNE. Un casting sympathique mais pas vraiment du haut de gamme.

    A la vision du film on se rend compte rapidement que nous allons avoir affaire à une pantalonnade plutôt qu'à un polar. De fait, il semblerait que Christian-Jaque ait clairement choisi de réaliser une comédie façon Georges LAUTNER. Il semblerait qu'il fut influencé par "Les barbouzes" car Jean YANNE cabotine d'une manière honteuse dans son pastiche de Francis BLANCHE imitant les espions étrangers à fort accent. Nous pouvons également constater une influence de la Bande dessinée "Bob Morane" car Jess HAHN joue une sorte de Bill BALANTINE décérébré qui assomme les intrus et les espions tel un Obélix du pauvre.

    Le ton est donné dès le début du film. Dans son château où trône un vitrail à son image, Simon TEMPLAR discute avec son ami Chartier joué par Henri VIRLOJEUX. Il semble que c'est un décors qui tente d'en mettre plein la vue, à l'instar du repaire souterrain de "Fantômas". 

    Signe indiscutable que le budget du film n'est pas extraordinaire, le réalisateur propose une très longue scène de parlotte entre Simon Templar et son ami qui expose un plan destiné à arnaquer des allemands et des américains. Jean MARAIS compose un Simon Templar un peu surprenant vêtu en kilt qui tente de donner une personnalité un peu mystérieuse à Templar.

    Jess HAHN est un homme de main qui utilise ses biscottos plutôt que son cerveau et en fait trois tonnes. C'est un peu comme tout le monde d'ailleurs. Le cabotinage honteux est de rigueur. Jean YANNE doit bien le ressentir, il est clair qu'il ne croit pas beaucoup au film. Mention nulle à Danièle EVENOU....

    La direction d'acteur laisse à désirer, nous sommes très loin du "Fanfan la tulipe" film étalon du réalisateur. Si les frasques de Fanfan qui évitait les coups d'épées d'une esquive faisaient sourire, dans "Le Saint" les rares bagarres sont des clowneries pures. Roi de l'esquive, Le Saint assène quelques coups bien portés, le sourire au lèvre, mais nous sommes tout à fait dans des bagarres de Guignol, à la Terence Hill.

    Seule une bonne séquence de bagarre dans un camion porte voiture relève un peu le niveau. Mais sans doute le moral de l'équipe est-il plombé par la mort en plein tournage du cascadeur Gil DELAMARE au cours d'une cascade à voiture ratée. On imagine le moral de Christian-Jaque. Quelques petites passages psychédéliques lors de l'interrogatoire d'Henri VIRLOJEUX sont sympathiques.

    Au terme d'une enquête poussive, Henri VIRLOJEUX retrouve le Saint dans son manoir et le film se termine sur une bonne tranche de rigolade avec Jess HAHN qui a retrouvé les espions et a réglé leur compte.

    On le voit, le film est une très grande déception. Peu d'action, des tirades interminables et du cabotinage honteux. Jean MARAIS fait ce qu'il peut mais ne sauve pas le film malgré ses costumes impeccables. EN fait le film est un OVNI par rapport à la série télévisée de très bonne tenue.

    Leslie CHARTERIS a été ulcéré par le film qui est navet selon lui. On peut comprendre qu'il se sente trahi par cette adaptation.             

    Au niveau du box office, le public réagit correctement alors que le film sort dans une période très chargée à Paris. L'érosion des films avec Jean MARAIS se fait sentir mais cependant grâce à l'élan des "Fantômas" le film passe nettement la barre du million d'entrées.

    Mais l'acteur ne va-t-il pas payer la réputation de ce triste film ? La réponse aura lieu quelques mois plus tard avec la sortie du film d'époque "7 hommes et une garce" de Bernard BORDERIE le réalisateur de la saga des "Angelique".

     

     

     

     

    CATEGORIE

    RANG

    NOMBRE

    SALLES

    ENTREES FRANCE

     

    1 329 177

     

    ENTREES PARIS

     

    257 597

     

     

     

     

     

    1ère semaine

    4

    54 787

    3

    2ème semaine

    4

    32 352

     

    3ème semaine

    6

    34 588

     

    4ème semaine

    5

    25 071

     

    Nombre de semaines Paris

     

    7

     

    Moyenne salles Paris 1ère sem

     

    18 262

     

    Budget

     

     

     

    Box office Espagnol

     

     

     

    Cote du succès

     

    * *

     

     

     

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  • Commentaires

    3
    cedric
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:51
    cedric

    Bonjour,

    toujours agréable de lire vos fiches, et très bien documenté.

    J'aime beaucoup la comparaison avec "les barbouzes", car ce saint souffre des mêmes maux. Autant "les tontons flingueurs" ou le premier "fantomas" peuvent se regarder au 1er degré car l'histoire tient le coup, il y a un suspens, là avec ce saint on est dans le burlesque et l'exagération... c'est sans doute dommage. Puis le tout manque un peu de fraicheur, Daniel Evenou n'est pas très charismatique, avec une Michele Mercier, une Mylène Demongeot ou une Mireille Darc l'ensemble aurait peut être eu plus de charme...

    Enfin, ce saint se laisse regarder pour ce côté Bande dessinée, et Christian Jaque, un peu en roule libre, s'offre quelques plans sympathiques. Mais l'ensemble est tout de même moins sympathique que "le gentleman de cocody" ressortie récemment chez Gaumont en dvd...

     

    2
    Renaud
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:51
    Renaud

    Bonjour Cédric

    Tu as raison, la difféence est assez flagrante entre Le gentleman de Cocody et Le Saint. Et cela seulement en l'espace de deux ans. Mais il est évident que le budget du premier est plus conséquent que le deuxième qui sent vraiment le budget fauché. Le gentleman de Cocody surfe sur la vague de L"homme de Rio et surtout d'OSS 117 et il n'est pas si loin d'avoir la même qualité. 

    D'ailleurs ce sera la prochaine fiche Jean Marais.

    J'ai posé la question à Gaumont pour une sortie DVd à la demande de "7 hommes et une garce". Il n'est pas prévu pour le moment, mais pourquoi pas 2013, en tout cas il n y a rien contre à priori.

    1
    cedric
    Mercredi 29 Mai 2013 à 05:51
    cedric

    "7 hommes et une garce" est sorti en dvd dans un coffret Jean Marais en Allemagne, je l'ai donc vu. C'est un film plutôt sympa, j'ai eu un peu de mal avec l'actrice Marilou Tolo un peu agaçante dans son rôle... mais Borderie connaissait son travail et le film se laisse voir en le replaçant dans son époque...

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