• Réalisation, scénario original et adaptation : Alexandre Astruc
• Dialogue : Claude Brulé, Alexandre Astruc
• Images : Marcel Grignon
• Musique : Richard Cornu
• Directeur de production : Léopold Schlosberg
• Production et Distribution : Marceau-Cocinor
• Durée : 90 min
• Pellicule 35 mm, noir et blanc, procédé Dyaliscope

• Annie Girardot : Anna Cremer, la femme d'Eric et maîtresse de Bruno
• Christian Marquand : Bruno, l'amant d'Anna
• Daniel Gélin : Eric Cremer, le mari d'Anna, chef d'entreprise
  

Anna a rencontré Bruno, qu'elle a trouvé séduisant. Ils se sont aimés et, cet intense moment de bonheur passé, des larmes coulent sur le visage de la jeune de la jeune femme. Pourquoi ? Qui est-elle ? Que ressent-elle, épanouie et bouleversée à la fois ?...Mariée depuis cinq ans à un brillant entrepreneur, Éric, avec qui ses relations se sont usées, Anna porte en elle l'irrépressible besoin de se sentir libre, d'exister par son propre travail, ses propres initiatives. Son mari lui a concédé la direction d'une galerie d'art, qu'il a achetée pour qu'elle soit occupée, ne perdant jamais une occasion de lui rappeler qu'elle dépend matériellement de lui : "Tu as des droits, tant que tu n'en abuses pas." Insatisfaite auprès d'Éric qu'elle n'a pourtant jamais trompé, au milieu de mondanités obligées et d'un travail réduit à un passe-temps, elle a donc rencontré Bruno... Il est directeur artistique d'une maison de disques. Il est libre, semble la comprendre, la pousse à quitter Éric. Ce dernier, surpris, choqué même, tente une ultime démarche auprès de sa femme pour la retenir. Mais elle est bien décidée. Pourtant, Bruno ne tarde pas à la traiter en objet, exigeant d'elle une attitude de soumission qu'elle refuse. Éric, obligé de se rendre à l'évidence qu'il a perdu Anna, lui offre la galerie en cadeau de rupture. Touchée par son geste, elle le rejoint à l'aéroport, où il part avec une autre femme. Dans un accès d'orgueil, alors qu'elle prend conscience que tout lui échappe, elle rompt brutalement avec Bruno qui l'a suivie. "Tu n'es pas assez fort pour moi", lui hurle-t-elle dans le bruit des réacteurs de l'avion en partance alors que déjà l'enveloppe la solitude.

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Annie GIRARDOT tourne ce film alors que  « Rocco » n’est pas encore sorti en salles.  Le film reprenait un projet écrit deux ans auparavant par Astruc et Françoise Sagan, "La plaie et le couteau", qui devint, après le désistement de la romancière, LA PROIE POUR L'OMBRE. Christian Marquand, vedette avec Maria Schell du précédent film d'Astruc, UNE VIE (1958), joue le rôle de l’amant d’Annie GIRARDOT, celui du mari est tenu par Daniel GELIN, grande star à l’époque, mais qui sombrera peu à peu dans l’enfer de la « coco ». C’est un film ambitieux, où le talent d’Annie est bien exploité. Habituée à être indépendante avec son mari qu’elle n’aime pas, son personnage sera désormais dépendant de l’homme qu’elle rencontre et qui deviendra son amant. Le film n’est pas bien reçu par la critique et surtout par le public, sans doute le film  heurtait un certain nombre d’idées reçues sur le mariage.

Par la suite, Annie GIRARDOT fait son retour au théâtre avec la pièce de Marcel ACHARD, « l’idiote », elle tient la vedette avec Jean-Pierre CASSEL. La pièce sera jouée 232 fois, un nouveau triomphe pour l’actrice.