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LA MORT A PONDU UN OEUF - BOX OFFICE JEAN LOUIS TRINTIGNANT 1969
LA MORT A PONDU UN OEUF
(La morte ha fatto l'uovo)
9 JANVIER 1968 (IT)
26 NOVEMBRE 1969
Réalisation
Guilio QUESTI
Scénario
Guilio QUESTI
Franco ARCALLI
Photographie
Dario DI PALMA
Musique
Bruno MARDENA
Production
Franco MARRAS
Distribution
INTER-FRANCE
Durée
86 minutes
Tournage
Anna
Gina LOLLOBRIGIDA
Marco
Jean Louis TRINTIGNANT
Gabrielle
Ewa AULIN
Mondaini
Jean SOBIESKI
Un jeune industriel possède un élevage de poules modèle, une femme mûre mais toujours splendide, une jeune maîtresse et du goût pour les jeux sadomasochistes. Il cherche à se débarrasser de sa femme, mais la machination se retournera contre lui et il périra broyé par une machine; La police arrêtera les coupables : sa maîtresse et l'amant de cette dernière.
Si Jean-Louis TRINTIGNANT est devenu très connu avec "Un homme et une femme" il ne va devenir une star incontournable du cinéma français et une tête d'affiche essentielle avec le succès de "Z". Valeur montante et acteur séduisant, il est très apprécié des réalisateurs et il tourne beaucoup. La période 1968/1970 va donc le voir dans un nombre impressionnant de productions et dans tous les genres. Il va se tourner vers l'Italie et va tourner dans tous les genres : le western, la comédie érotique et aussi le "giallo". C'est une des périodes de l'acteur les plus étonnantes et les moins connues en France.
A priori "La mort a pondu un oeuf" n'est disponible qu'en version italienne, et encore faut-il le trouver. Je l'ai regardé en Italien ce qui ne facilite pas la compréhension et il reste à espérer qu'une chaîne française ou qu'un éditeur courageux fasse l'effort de le diffuser en France.
Donc Jean-Louis TRINTIGNANT tourne dans un "giallo". Le "giallo" ("jaune" en Italien soit la couleur d'une collection de romans policiers italiens) est un genre cinématographique typiquement italien qui pourrait se traduire par un mélange de policier, d'horreur, de fantastique et d'érotisme selon Wikipédia.
Les maîtres du genres sont Mario BAVA et Dario ARGENTO. Les budgets de ces films généralement modestes sont compensés par des effets stylisés de photographie ou de mise en scène. Les partitions musicales sont généralement originales ou jazzy. Un genre particulier dont j'ai personnellement bien du mal à appréhender, mais il est intéressant de constater que Jean-Louis TRINTIGNANT a participé à deux "Giallos" dans sa carrière, le second étant " Si douces, si perverses".
Le film est réalisé par Giulio TESTI qui n'a pas tourné beaucoup de films, mais dont le nom reste apprécié des amateurs du genre. Il propose un film déconcertant s'il en est.
Nous découvrons dès la première scène Jean-Louis TRINTIGNANT qui assassine une femme à coup de couteaux dans une chambre d'hôtel. Il est froid, déterminé, sadique. Au cours du film nous observerons un nouveau meurtre perpétré par Marco, qui s'occupe d'une prostituée en la ligotant, avant de l'assassiner sadiquement.
La caméra bouge de manière stylisée, avec des inserts graphiques. Le décors est moderne et représente l'urbanisme et les décors de cette fin des années 60. Dans la vie de tous les jours Marco s'occupe d'un élevage de poules ultra moderne. Le milieu est totalement aseptisé et l'homme n'est pas très présent dans cette entreprise où les seuls êtres vivants sont les poules bruyantes qui sont souvent filmées en gros plan. C'est déjà un film étrange de voir des poules qui occupent une part importante du film. Elles sont vivantes tandis que les hommes semblent être des financiers, des gens sans vie.
L'entreprise n'appartient pas à Marco mais à sa femme, Anna, interprétée par une Gina LOLLOBRIGIDA totalement superbe, mais qui est paradoxalement en bout de course en terme de Box Office. Nous sommes loin de la période dorée de l'actrice (1952/1959) qui était présente dans de nombreux succès au Box Office mondial et un sex-symbol international. Mais a 40 ans seulement elle est encore physiquement sublime. Elle prend d'ailleurs quelque fois la pose en petite tenue pour démontrer qu'elle vaut encore bien de jeunes starlettes du moment.
Anna porte la culotte au sain du couple. Très aisés ils vivent dans un milieu constitué de chefs d'entreprise, de bourgeois, un milieu superficiel qui ennuie Marco qui se passionne pour ses poules, et pour ses meurtres sadiques. Il n'aime plus vraiment sa femme et leur vie sexuelle semble être plus une habitude qu'autre chose, et d'ailleurs ils se tournent le dos lorsqu'ils communiquent dans l'obscurité de leur chambre.
Le couple vit avec Gabriella, la jeune cousine orpheline d'Anna, ce qui en fait la seule héritière. C'est la très jolie Ewa AULIN actrice suédoise connue pour avoir été l'héroïne du film "Candy" qui joue le rôle de la jeune fille. Elle sera séduite par Marco bien sûr mais saura jouer un rôle trouble avec Anna, le tout surveillé par Marco qui n'hésite pas à jouer les voyeurs le cas échéant. Une sorte de ménage à trois qui va compliquer les choses. Marco a été repéré par un homme lors d'un de ses meurtres. Comble de l'ironie cet homme n'est autre que l'homme qui sera choisit par les dirigeants de l'Entreprise pour collaborer avec Marco sur une grande campagne marketing. Mondaini, c'est le nom du témoin et collaborateur de Marco, devient l'amant de Gabrielle. La boucle est bouclée et le film s'achèvera dans le sang et la manipulation. La police arrêtera les survivants de l'histoire, car Marco disparait dans les broyeuses de l'usine et qui sait, peut être termine-t-il dans les oeufs qui viennent d'être pondus par les poules....
Film très court, stylisé, le tout sur une musique déstructurée constitué de sons et de free jazz, c'est une curiosité à découvrir ne serait-ce que pour une expérience visuelle et un apprentissage d'un certain cinéma. Et puis bien sûr pour découvrir un pan de la carrière inconnu de Jean-Louis TRINTIGNANT, sans oublier la bomba Gina Lollobrigida.
Le film n'obtient pas véritablement de succès. En France, le film est à peine exploité. Seuls les amateurs de films bis italien où les admirateurs de Jean-Louis TRINTIGNANT devront faire vite pour voir le film, car seulement 60 000 spectateurs se rendent dans les salles.
Aujourd'hui le film est surtout connu des spécialistes des films bis ou de genre tels les lecteurs de "Mad Movies" ou les auteurs de blogs relatifs aux films fantastiques.
Merci à Fabrice pour le chiffre absolument introuvable du film !
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
62 532
ENTREES PARIS
ENTREES BANLIEUE
TOTAL PARIS BANLIEUE
1ère semaine
25
4 196
2
Nombre de semaines Paris
Moyenne salles Paris 1ère sem
1er jour Paris
Budget
Box office annuel Espagne
17 364
Box office annuel Allemagne
Box office annuel Italie
Cote du succès
0
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Commentaires
4Didier NoisyVendredi 17 Avril 2015 à 14:18... sans oublier la toute fraîche Ewa Aulin, qui connaîtra une petite notoriété avec son film suivant : "Candy"... avant de disparaître définitivement des écrans !!!
3Didier NoisyVendredi 17 Avril 2015 à 14:14Et puis, pour se consoler, on peut se dire que Trintignant n'a pas du aller sur ce film à reculons, quand on lui a annoncé que sa partenaire serait Gina Lolobrigida !... Y a pire comme métier... et comme partenaire !
Bonjour Adda
JL Trintignant le concède lui même, sa période italienne a surtout eté alimentaire. Heureusement "Le voyou" de Lelouch va être un succès commercial et relancer le grand Jean Louis dans le cinéma hexagonal !
1adda chenoufVendredi 17 Avril 2015 à 12:00J'ai téléchargé ce film du site "l'antre de l'horreur" et je l'ai trouvé ridicule et sans intérêt. Un film alimentaire qui n'a pas sa place dans la filmo de Trintignant. "Si douce , si perverse" est plus intéressant bien que ce ne soit pas tout à fait un giallo.
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Je ferai quand même remarquer que " Le conformiste" de Bertolucci est un bon film quoiqu'un peu déroutant. Trintignant y livre une prestation remarquable. Quant qu "Grand silence" de Corbucci c'est (malgré son échec) un des meilleurs westerns italiens. Comme quoi la période transalpine du comédien ne fut pas dépourvue d'oeuvres de qualité.