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FANTASIA CHEZ LES PLOUCS - BOX OFFICE JEAN YANNE 1971
FANTASIA CHEZ LES PLOUCS
15 JANVIER 1971
Réalisation
Gérard PIRES
Scénario et dialogues
Gérard PIRES
Assistant réalisateur
Claude MILLER
Directeur de la photographie
Edmond RICHARD
Musique
EKSEPTION d’après BEETHOVEN
Production
Pierre BRAUNBERGER
Distribution
CFDC / UGC
Durée
95 minutes
Sagamore Noonan
Lino VENTURA
Doc Noonan
Jean YANNE
Caroline Tchou Tchou
Mireille DARC
Oncle Noé
Jacques DUFILHO
Dans un vallon retiré et difficilement accessible de l'Alabama, Sagomar Noonan exploite, soi-disant, une petite ferme. En réalité, il passe son temps à fabriquer du whisky et à neutraliser par les tours les plus pendables la curiosité du shérif et de ses adjoints. Il a fait venir, pour l'aider à écouler son tord-boyaux, son frère Doc, un citadin plein de bagou qui est arrivé flanqué de son fils Billy, un bambin fort déluré d'une huitaine d'années. Il y a aussi l'oncle Noé. Mais on ne peut compter sur lui pour faire fructifier l'affaire familiale : cet ancien prédicant au cerveau dérangé s'épuise, en invectivant contre le monde des mécréants, à construire une hétéroclite embarcation pour survivre au prochain déluge. Les frères Noonan offrent (c'est façon de parler) l'hospitalité un jour à d'étranges campeurs. La radio leur révèle bientôt que l'oncle Simeon et sa nièce Caroline, effeuilleuse soi-disant anémiée, sont les auteurs et les receleurs d'un fabuleux cambriolage de diamants. Billy qui prend des leçons de natation avec la gracieuse donzelle, dévoile que la charmante personne ne voile son académie que d'un bikini couvert de pierres scintillantes. Un échantillon qu'il rapporte confirme à ses père et oncle qu'ils tiennent une intéressante piste. Mais le précieux vêtement attire sans tarder dans les parages de menaçants curieux coiffés de borsalinos qui s'entretuent gaillardement à la mitraillette. Un peu effrayée, la belle, vêtue de son seul bikini, s'enfuit dans les marais voisins. Le shérif ne peut que ramasser les morts et s'étrangle de fureur car les Noonan, ploucs fort avisés, attirent une foule immense en affichant des offres de récompenses à qui retrouvera la fugitive et les routes sont inextricablement embouteillées. Une kermesse monstre installe chez eux ses baraques : revues sexy, hamburgers, feux d'artifice, etc. Les Noonan s'enrichissent sans vergogne. Ils ont aussi, les petits malins, retrouvé Caroline qu'ils mettent, avec son unique vêtement, soigneusement de coté. Enfin le shérif, qui a fait appel à des bull-dozers, découvre, jubilant, et le fameux alambic et l'effeuilleuse séquestrée. Fuite éperdue des Noonan sur l'arche de l'onclé Noé, qui sombre aussitôt. Mais, on l'a vu, les Noonan savent nager !
A priori, on attendait pas vraiment revoir Lino dans une comédie après sa période LAUTNER / AUDIARD. Sur le papier, le film ressemblait plus à une comédie policière américaine, car le film est tiré d'un polar (édité dans la collection "série noire") de Charles WILLIAMS, auteur très estimé dans les années 70, auteur, entre autres, de "calme blanc" , adapté par P.NOYCE avec Nicole KIDMAN et "Vivement dimanche" de François TRUFFAUT. Le résultat est déroutant, mais jouissif. Bien entendu, la critique a éreinté le film, qui vaut pourtant largement le détour. Gérard PIRES est bien plus inspiré que dans les "Taxi" qu'il filme platement. Là, c'est un déluge de kitsch, de rocambolesque, de n'importe quoi. Dans un premier temps, il faut admettre pour le spectateur Français, la difficulté à admettre que les deux frangins sont américains et que le film se déroule dans un bayou d'Alabama. Précurseur, le film l'est surement, et la description d'un shérif et de ses deux acolytes, Smith et Wesson, totalement abruti et dont le rêve est de coincer les deux frères s'est fait littéralement copier par les producteurs de "shérif, fais-moi peur". On peut penser que "Austin power" a emprunté à la chorégraphie de la sublimement sexy Mireille DARC qui danse du jerk sur la musique de EKSEPTION groupe Hollandais, fort connu à l'époque, pour son adaptation de la symphonie n°5 de BEETHOVEN, dont le film utilise très largement le morceau. On ajoutera que l'anatomie de la belle est très largement détaillée dans le film, ce qui ne gâte rien. On soulignera le rôle de Jacques DUFILHO quelque peu plus intéressant que ses galéjades avec SIM. Le film compte également sur le charisme de Jean YANNE qui tient la vedette du film, alors que Lino est plus en retrait, plus sobre. Il faut dire qu'en 1971, Jean YANNE est la vedette du moment, tous ses films sont de grands succès au Box Office. Il est triste de penser que ces deux là ne sont plus là, profitons de pouvoir les revoir dans la fleur de l'âge, beaux, souriants et bronzés.
Modèle de kitscherie post babacoolesque, témoignage de la culture pop, on signalera les chorégraphies et les chansons très 70'S, le film mérite tout à fait d'être réhabilité aujourd'hui.
Après un départ fort honorable à la première place du box office, le film reste dans le trio de tête 3 semaine, avant de s'effondrer au vu d'un bouche à oreille pas vraiment favorable. Au final, les scores Paris et FRANCE sont quelques peu décevant, mais les acteurs s'en remettront vite, et connaîtront quelques beaux trimphes les années suivantes, surtout Jean YANNE avec "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil".ENTREES France TOUTES EXPLOITATIONS
1 409 528
ENTREES Paris
330 924
ENTREES Paris 1ère SEMAINE
2ème semaine
3ème semaine
4ème semaine
5éme semaine
6éme semaine
82 228 (1)
70 351 (2)
50 047 (3)
40 744 (4)
28 509 (5)
31 491 (8)
NOMBRE DE SEMAINES PARIS
9
NOMBRE DE SALLES Paris semaine de sortie
7
Moyenne entrées par salles 1ère semaine
11 747
1er JOUR Paris
COTE DU SUCCES
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