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BOX OFFICE USA 1952 TOP 10
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Commentaires
5LaurentSamedi 12 Mars 2016 à 19:07Voici maintenant une petite démonstration de mon propos. Prenons sous le plus grand chapiteau du monde, et partons du principe que le chiffre de Variety est juste, soit 14 000 000 rentals. En 1952, le pourcentage moyen des rentals étaient donc de 36%. Cela nous donne donc 38 900 000, comme indiqué dans le tableau. S’il n’y avait que l’amusement taxe, en considérant qu’elle était en moyenne de 10%, cela nous donnerait donc un montant de 43 200 000. Mais comme je l’ai dit DeMille co-produisait tous ses films. Donc avant toute chose, je devrais tenir compte de sa part. Disons qu’elle était de 35%, si il reste 14 millions à la Paramount, cela veut dire dans ce cas que les rentals avant déduction étaient en réalité de 21.5 millions. Ensuite nous faisons le même calcul que précédemment ce qui nous amène à 59.8 millions après le prélèvement de la taxe, soit 66.47 millions de recettes brutes. L’écart n’est pas mince ! Et encore j’ai pris un pourcentage de 35% pour DeMille. Mais, si cela avait été 50%, imaginez un peu.
Pour info, les 14 millions annoncés par Variety, étaient une estimation. En réalité les rentals complets furent 15.8 millions. 48.76 millions grosses, si vous préférez.
4LaurentSamedi 12 Mars 2016 à 18:35D’ailleurs, dans ce top 10, le premier fait partie de cette catégorie de film produit par un indépendant et distribué par un studio. En effet, tous le films de Cecil B. DeMille étaient co-produits par sa société depuis 1914 ! Il a donc probablement rapporté plus que ces 38.88 millions.
3LaurentSamedi 12 Mars 2016 à 18:24Bonjour Adda,
Le problème des sites qui traitent le BO US des années précédentes à 1980, c’est les fameux rentals. C’est-à-dire la part que percevait le distributeur (le studio) sur les recettes salles (les Grosses). Or avant 1980, le BO était exprimé uniquement en rentals. Seuls quelques rares chiffres furent disséminés par ci par là dans quelques Variety au fil des ans. Mais même dans les années 80, tous les chiffres n’étaient pas des grosses. Loin de la même, surtout au début de la décennie. Aussi, dans une volonté de comparer avec les chiffres d’aujourd’hui et de classer ces données dans un tableau, Worldwideboxoffice.com convertit les rentals en grosses dès 1995. Le site se basa sur une moyenne théorique de l’époque qui était de 50% des recettes allant aux studios. Les rentals furent donc multipliés par deux. Par la suite d’autres sites, apprenant que les taux étaient plutôt de 40-45% appliquèrent des ratios différent : 2.2 pour 45%, 2.5 pour 40%. Et ceci s’est généralisé au fil des années, et tous les sites font ça ! Par exemple The-Numbers.com multiplie par 2, la majorité des sites utilisent maintenant 2.2 ou 2.25. On en arrive même au point qu’IMDB.com utilise, lui, le ratio de 2.18 pour faire plus « vrai » et se démarquer de la concurrence. Même certains auteurs d’ouvrages sur le cinéma le font (Marc Elliot, célèbre auteur du genre, multiplie les rentals systématiquement par 2.5).
Deux problèmes se posent. Le premier est que de nombreux sites ne savent pas quand ils sont face à des rentals ou des grosses. Ce qui donne des classements farfelus. Mais surtout, toutes ces soi-disant grosses sont FAUSSES ! En effet, les taux des rentals sont définis au cas par cas, il n’y a donc pas de règles universelles. Mais même si on doit faire moyenne, celle-ci varie d’une année sur l’autre. Par exemple, en moyenne les rentals étaient en moyenne de 44% en 1995 (il faudrait alors utiliser un ratio de 2.25), mais de 41% en 1996 (à multiplier par 2.5, donc). En 1964, les rentals ne représentaient que 25% (coefficient de 4, dans ce cas), mais se montaient à 37% l’année suivante (ratio de 3), etc.
Dans le cas des chiffres de Renaud, ils sont faux également (désolé Renaud). Pourtant, en me basant sur les rentals en ma possession, le ratio utilisé est apparemment de 2.75. Or le pourcentage moyen en 1952 était de 36 % ce qui tombe juste (hasard ou est-ce que son correspondant maîtrise le sujet, je ne sais pas). Mais il y a deux autres facteurs dont il faut tenir compte, et que le correspondant de Renaud a ignorés. Le premier, est l’amusement taxe. Il s’agit d’une taxe perçut sur les tickets de cinéma, entre autres. Et bien entendu, elle est perçut avant le partage entre les exploitants, les producteurs et les distributeurs. Cette taxe est variable d’une ville à l’autre, et était même variable en fonction des salles. A l’époque, les grandes salles d’exclusivités payaient le prix fort par exemple (en moyenne 20%). Aujourd’hui elle se situe entre 1 et 10% en général, mais peut être supérieur. Enfin, il y a le cas des producteurs indépendants dont les films étaient distribués par les studios. Les contrats étaient généralement les suivants : Le studio encaissait les rentals, puis reversaient entre 35 et 50% de ceux-ci au producteur. Or quand les studios communiquaient les chiffres aux magazines tel que Variety, il s’agissait en général de ce qu’il leurs restait (donc après déduction des 35-50%). Ce n’est pas un détail. En effet, de nombreux films se sont trouvés dans ce cas de figure. Tous les films de David O’Selznick après 1935 (le prisonnier de Zenda, Autant en emporte le vent, Rebecca, Duel au soleil, entre autres), de Samuel Goldwyn (des centaines, dont les hauts de hurlevent, le cavalier du désert, les plus belles années de notre vie), de Walter Wanger (La chevauchée fantastique, correspondant 17, les mille et une nuit, Jeanne d’Arc etc) de Walt Disney jusqu’en 1950 ! Mais aussi de la majorité des films de John Wayne après 1948 (dont l’homme tranquile, Alamo), de plusieurs films de Burt Lancaster, Kirk Douglas (dont Spartacus) etc.
En conclusion, avant 1980, ne se fier qu’aux rentals. Et se renseigner sur qui était le producteur. S’il s’agissait d’une autre entité que le studio distributeur, donc les rentals ne sont pas ce qu’ils paraissent être.
2adda chentoufVendredi 11 Mars 2016 à 18:35Bonjour Renaud. Je consultais par hasard des sites US sur le BO américain et parmi eux TOP GROSSING FILMS m'a paru intéressant bien qu'incomplet pour les années 50. Et justement pour l'année 1952 leur classement qui se limite au TOP 7 s'établit comme suit:
1-This is cinerama (41,6)
2-Sous le plus grand chapiteau du monde (36)
3- Hans Christian et la danseuse (06)
4- Le train sifflera 3 fois (3,6)
5- Le monde lui appartient (03)
6- Les ensorcelés (2,4)
7- Invasion USA (1,2) film dont je n'ai jamais entendu parler, je ne connais que celui joué par Chuck Norris !
Comment expliquer les différences de titres mais aussi de chiffres avec votre tableau? Ces sites sont-ils fiables? Merci pour vos clarifications.
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Samedi 12 Mars 2016 à 14:50
Bonjour Adda
Invasion USA, qui n'est pas un film avec ce brave Chuck, je vous le confirme^^, est classé 151ème du box office USA 1952... Donc soyez vigilant sur les sites que vous visitez. Traiter le box office USa n'est pas ma priorité, bien que j'ai consulté personnellement chaque numéro de Variety de 1969 a 1981. En général, la vérité "vraie" de l'époque sera difficile a établir avec certitude. Déjà je constate que de nombreux sites dont IMDB, voire Wikipédia (je n'accorde en génaral que très peu de crédits à Wikipédia ) comporte soit des "grosses" soit des "rentals" soit des "rentals monde". Difficile de s'y retrouver. Bien qu'ayant pas mal de chiffres je me suis appuyé sur un correspondant américain (donc pas Laurent) qui s'est abonné a Variety et a accès à toutes la base de données. Il suffit donc d'additionner les recettes des films parfois éclatées en plusieurs années. Et puis n'oublions pas que les chiffres Variety sont les chiffres donnés par des distributeurs avec toutes les marges.
Le correspondant a fait un bon travail sur 1952, un travail qui semble fiable. Pourquoi il n y a pas "This is cinerama". j'ai failli le mettre, mais il est pour moi sorti en 1953 sur IMDB et ce film est en fait une compilation de documentaires diffusés en cinérama ( écran scindé en 3 parties donc peu de cinémas le diffusant dans le Monde). Peut être l'indiquerais-je si je traite 1953.
En attendant je pourrai peut être aller un peu plus en avant pour le box office USA 1952 - à voir donc... Bien sûr contrairement à d'autres je ne m'estime pas être la perfection où la référence, je ne vis pas de flagorneries..;Je glane les informations vers qui me semble le plus crédible.
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Merci chers Renaud et Laurent pour vos clarifications sur le BO américain, décidément bien compliqué avec toutes ses histoire de "gross" et de "rentals"peu évidentes à comprendre. Finalement rien ne vaut le paramètre "spectateurs" pour déterminer le succès ou l'échec d'un film, car il ne risque pas de changer, combien même la population d'un pays change. Donc vivement le BO français et dans une moindre mesure allemand et espagnol même s'ils ne débutent qu'en 1970 et 1965, ils ont au moins le mérite d'être clairs.
PS j'ai découvert hier soir sur Paramount channel un excellent film de SF de 1974 signé Saul Bass intitulé "Phase 4".J'ai vraiment été fasciné par ce bijou inédit qui mérite d'être vu par tout cinéphile qui se respecte. J'attends avec impatience sa prochaine diffusion pour l'enregistrer car il en vaut la peine. Je le recommande à tous les amis du blog.