Impossible d’imaginer plus honnête garçon que Michael. Plus d’une fois, il lui est arrivé d’être victime de sa sincérité. Ainsi, ayant avoué au contremaître une blessure à la jambe reçue au Viêt-nam, il se voit refuser un emploi sur un chantier texan. Il reprend donc son chemin au volant de sa vieille Cadillac et se retrouve au Wyoming, dans la sinistre bourgade de Red Rock. Wayne, le patron d’un bar au bord de la route, remarque sa plaque d’immatriculation et lui dit: “Vous devez être Lyle... Vous venez pour le travail?” À bout de course et sans ressources, Michael commet alors sa première faute: il acquiesce. La suite de la conversation lui apprend que le travail en question consiste à assassiner, pour 5000 dollars, l’épouse volage de Wayne, Suzanne. Il fait mine d’accepter, puis rend visite à la belle pour la mettre au courant des intentions de son mari. Elle lui affirme que le mobile de ce dernier n’est pas la jalousie, mais le désir de mettre la main sur son héritage. Par ailleurs, elle se déclare prête à payer 10000 dollars pour être débarrassée de lui. Atterré, Michael décide de quitter au plus vite ce climat malsain mais, en chemin, il percute un homme: l’amant de Suzanne. N’écoutant que son bon cœur, il le ramène à l’hôpital, où il apprend que sa victime avait déjà deux balles dans le ventre, et que le shérif de Red Rock, chargé de l’enquête, n’est autre que Wayne. Il réussit à s’évader, et se fait prendre en stop par un automobiliste texan, lui aussi ancien du Viêt-nam. Peu après, il se rend compte qu’il s’agit de Lyle, le tueur engagé par Wayne. Il s’échappe une nouvelle fois et se précipite chez Suzanne, l’arrachant à une mort certaine. Elle le convainc de s’enfuir avec lui au Mexique, après avoir récupéré, dans le coffre de son mari, l’argent qui lui appartient. Mais le pauvre Michael n’est pas au bout de ses surprises. La fortune est le produit d’un hold-up commis par Suzanne et Wayne, et il a été enterré par celui-ci dans un cimetière. Lyle y poignarde Wayne avant d’être abattu par Michael, qui réussit à s’enfuir à bord d’un train de marchandises, abandonnant à la police la cupide Suzanne et son magot...moins quelques liasses, qu’il a pris soin de conserver.

Cela ne s’arrange pas vraiment pour Nicolas CAGE qui connaît une année 1993 des plus difficiles, en terme de Box Office s’entend. Pourtant, encore une fois, l’acteur ne cède pas à la facilité. Dans une année cinématographique dominée par « Jurassic Park » et »le fugitif », il préfère tourner avec des réalisateurs peu connus et souvent auteurs de leurs propres scripts. Résultat des courses, ce « Red rock West » est un honnête polar, campé par de solides acteurs. Mais aux USA le film est un flop énorme, ce qui a bien sur des conséquences sur sa distribution Française. Et pourtant, la presse fait remarquer ce petit film sympathique et attire l’attention sur la présence d’un Nicolas CAGE toujours efficace, mais qui semble maudit au Box Office comme le démontre un triste 100 000 entrées en France, et encore pulvérise-t-il les scores de ses films précédents. Pourvu que le prochain soit une réussite !