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    TENDRE VOYOU

     

    21 SEPTEMBRE 1966

     

     

     

     

    TENDRE VOYOU - BOX OFFICE JEAN-PAUL BELMONDO 1966

     

    • Titre : Tendre Voyou
    • Réalisation : Jean Becker
    • Scénario : Albert Simonin
    • Adaptation : Daniel Boulanger
    • Dialogues : Michel Audiard
    • Producteur : Paul-Edmond Decharme
    • Sociétés de production : Sud-Pacifique Films (Papeete) et Fono Roma (Rome)
    • Distribution : PRODIS
    • Musique : Michel Legrand
    • Images : Edmond Séchan, assisté de Guy Delattre
    • Tournage : Studios de Paris-Studios-Cinéma (Boulogne-Billancourt) et à la Sovic de Nice
    • Format : Couleur par Eastmancolor — 2.35:1 Techniscope — Monophonique — 35 mm
    • Genre : Comédie
    • Durée : 95 minutes
    • Jean-Paul Belmondo : Antoine Maréchal
    • Nadja Tiller : la baronne Minna von Strasshofer
    • Mylène Demongeot : Muriel, la maîtresse de Dumonceaux
    • Robert Morley : Lord Edouard Swift
    • Stefania Sandrelli : Véronique
    • Maria Pacôme : Germaine, dite « Mémère »
    • Geneviève Page : Béatrice Dumonceaux, la femme de Gabriel
    • Philippe Noiret : Monsieur Gabriel Dumonceaux, PDG des Filatures du Nord
    • Jean-Pierre Marielle : Bob
    • Micheline Dax : Marjorie, la veuve du Ritz

    Avec son copain et admirateur Bobby, Antoine Maréchal vit de « canulars » monumentaux dont les victimes sont habituellement des femmes fortunées, jeunes ou d'âge moyen et le produit, une subsistance fastueuse pour les temps que dure la farce. Les ennuis du métier, ce sont les attachements sentimentaux que l'on risque de provoquer. Ou d'éprouver. Ainsi de la jolie Muriel, qui, après avoir procuré à Antoine un agréable séjour aux sports d'hiver au nez et à la barbe de son riche amant, est à deux doigts de quitter celui-ci pour aller vivre avec Antoine dans un « cintième ». Antoine prend la fuite au bras d'une riche étrangère. Destination : Tahiti. Mais les appétits féroces de la dame changent le nectar en coupe d'amertume. Et puis, il y a une jolie Véronique sans fortune que - miracle ! - Antoine serait prêt à aimer. Il lui confesse ses noirceurs et démolit à ses yeux le personnage qu'il s'est créé. Mais, pour une fois qu'il dit la vérité, on ne le croit pas. Et Antoine, revenu en France dans les soutes d'un cargo, reprendra, bon gré, mal gré, sa vie de gigolo professionnel. Il vaut mieux en rire. et, cette décision prise, on en rit en effet.

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    Jean- Paul BELMONDO a connu trois belles années cinématographiques couronnées de triomphes au box office en 1964 et une année 1965 qui a alterné films d’auteur et qui s’est achevée sur le beau succès des « Tribulations d’un Chinois en Chine ». L’acteur est au sommet et n’a déjà plus grand-chose à prouver, mis à part sa capacité à rester au sommet. Et puis la question qui demeure : est-il possible de tourner des films à faible potentiel commercial, des films d’auteurs, quand on est devenu une machine à entrées, est-il possible de prendre des risques. Il semble que non au vu de ce « Tendre voyou ». Le film est entièrement construit autour et pour l’acteur. Ce sera l’occasion  de proposer un véritable one man show qui annonce le BELMONDO du milieu des années 70.

    Une belle équipe est mise au service de l’acteur ainsi qu’un casting des plus imposants. Il retrouve pour la troisième fois Jean BECKER après « Un nommé La Rocca » et « Echappement libre ». Un choix sûr pour un réalisateur qui connaît bien l’acteur et qui a tourné avec lui avant qu’il devienne une star. Albert SIMONIN et Michel AUDIARD les duettistes des « Tontons flingueurs » et autre « Barbouzes » concoctent une intrigue bien éloignée des « polars » qui ont fait leur renommée. Il est vrai que nous avons du mal à reconnaître le style acerbe des deux dans cette aimable comédie. Pour sa part, AUDIARD retrouve BELMONDO quelques mois après « Un beau matin d’été ». Sans être dans une verve exceptionnelle le dialoguiste réserve quelques bons mots à l’acteur. Pour ma part je trouve que Michel AUDIARD n’a jamais donné son meilleur avec BELMONDO contrairement à des acteurs comme BLIER, GABIN ou VENTURA. Mais, ici, il reste « amusant ».

    Du coté de la musique, rien de moins que la présence de Michel LEGRAND, un des musiciens les plus côtés du moment. Une musique très « chadabada » qui colle bien avec les passages se déroulant dans une  station d’hiver à la mode.  

    Bien servi du coté de l’équipe technique, BELMONDO va bénéficier d’une distribution des plus classieuses, la plupart étant des connaissances proches de l’acteur. Evidemment, le copain, le poteau du Conservatoire est à ses cotés. Jean-Pierre MARIELLE pas encore grande vedette, retrouve un bon second rôle et sert la soupe à son ami, trois ans après « Peau de banane ». C’est cependant un rôle un peu plus étoffé qu’à l’accoutumée. La production se paie le luxe d’embaucher Philippe NOIRET pour un second rôle, celui du compagnon officiel de la jolie Muriel. L’acteur qu’on a vu entre autre dans « la vie de château » en début d’année, gagne petit à petit ses galons de vedette.

    Du coté du casting féminin, Jean-Paul BELMONDO désirait retrouver sa compagne du moment, la sulfureuse Ursula ANDRESS, rencontrée sur le tournage des « Tribulations d’un Chinois en Chine », mais celle-ci était fort demandée à l’époque dans des productions internationales. Cependant l’acteur ne perd pas au change. La distribution féminine est de haute volée.

    Je le rappelle souvent dès que possible, mais je ne soulignerai jamais assez la beauté de Nadja TILLER, incroyable mélange d’une Angelina JOLIE et d’Ashley JUDD. Au comble de sa beauté, l’actrice confirme qu’elle est fort demandée à cette période, et d’ailleurs elle est présente dans « Du rififi à Paname » avec Jean GABIN qui sort à quelques semaines d’intervalle. Elle joue le rôle d’une riche Baronne qui va jeter son dévolu sur BELMONDO et lui aspirer jusqu’à la moelle sa substantielle jeunesse.

    Entre deux épisodes de « Fantômas » la magnifique Mylène DEMONGEOT est une ingénue qui tombe sous le charme de Bebel qu’elle fait passer pour son cousin aux yeux de Philippe NOIRET. Pas un très grand rôle pour l’actrice qui expose sa plastique et son éternelle blondeur aux spectateurs mais dont la qualité du rôle en fait une potiche, chose qu’elle regrette car c’est souvent le genre de rôle qu’on lui propose.

    BELMONDO a déjà rencontré la jeune et jolie Stéfania SANDRELLI sur les plateaux de « L’aîné des Ferchaux ». L’occasion de retrouver la brune actrice italienne qui joue une jeune musicienne présente sur le bateau qui conduit la Baronne et Tony à Tahiti. Elle incarne une jeune fille pure, dont l’innocence perce la carapace de ce beau parleur de Tony.

    Comme si cela ne suffisait pas le casting est complété par deux courts rôles d’actrices confirmés qui tombent sous le charme de Tony : Maria PACOME toujours très drôle et Micheline DAX qui prouve aux jeunes générations qui découvriraient le film, qu’elle fût une fort belle femme aux yeux de feu.

    Avec une telle distribution et un budget confortable, nous somme en droit d’attendre des étincelles.

    Le tournage du film se déroule à Megève et à Tahiti, cette dernière se révélant dotée d’un  temps fort capricieux durant le tournage ce qui déçoit quelque peu BELMONDO et MARIELLE qui vont en profiter pour faire la fête, chose coutumière sur un tournage de la star.

     En fait le film est entièrement tourné vers le travail en solo de BELMONDO qui campe un vendeur de voitures qui se fait d’ailleurs virer en début de film et présente un physique des plus avantageux et un bagout de haute volée. Il s’invente donc différentes identités, si possible valorisantes afin de profiter des largesses de riches bourgeoises. Pour parvenir à ses fins il peut compter sur l’aide de son ami / chauffeur / complice Bob.

    Ce fidèle ami bénéficie en échange des largesses des conquêtes de Tony mais parfois aussi des ennuis y afférent. Tony doit toutefois contenter toutes ces dames qui possèdent un fort appétit sexuel. Le comble survient lorsqu’il drague à la piscine la riche Baronne Von Strasshoher. Celle-ci l’observe en train de faire le clown et de manquer de se noyer dans la piscine où elle prend le soleil. Elle l’embarque et le conduit à Tahiti pour une croisière où elle l’épuise. Tony croit toucher le gros lot sur l’île  lorsqu’il conquiert le cœur de Véronique la jeune fille riche de son papa…. Décidé à enfin révéler son vrai "moi" et sa profession de petit escroc il se heurte à la paradoxale incrédulité de la belle qui repartira avec son riche papa. Il pense également avoir touché le gros lot en faisant du business. Il a découvert du minerai précieux sur une île qui appartient…à l’armée française. De retour à Paris il reprend ses habitudes de beau parleur, mais devant l’ardeur d’une nouvelle conquête, il s’enfuit à toutes jambes. Finalement devenir un simple ouvrier doit être moins épuisant.    

    Quoique plaisant, le film se révèle finalement assez vain. Le manque d’intrigue et d’enjeux peuvent susciter l’ennui pour ce film assez creux qui est un réceptacle au talent de cabotin de BELMONDO bien qu’il soit encore assez modéré. Le film rappelle le futur « Incorrigible » de 1975, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. BELMONDO n'hésite pas à se moquer de lui même, de se déguiser, de se retrouver en haillons, etc....

    Il n’en reste pas moins que la distribution féminine de haute volée vaut le détour et bien sûr une satisfaction pour les amateurs de l'acteur.

    Le public n’en a cure et réserve un accueil favorable au film qui s’empare de la première place du box office parisien malgré une forte concurrence due à la rentrée cinématographique. Le film reste six semaines dans le top 10 parisien. Au final le film approche les deux millions de spectateurs en France, un très bon résultat qui le positionne au même niveau que « Du rififi à Paname » ou « Le deuxième souffle » soit une belle 15ème place au box office de cette année 1966 dominée par des cadors du box office tels « La grande vadrouille » « Paris brûle-t-il (où il a u petit rôle) » ou « Docteur Jivago », du beau linge.

    L’acteur participe à Casino Royale un pastiche des James BOND et fourmille de projets tels « Les 5 sous de Lavarède » de Claude CHABROL, « La Chamade » avec Brigitte BARDOT finalement tourné par Catherine DENEUVE et Michel PICCOLI ou « La bande à Bonnot » réalisé par Jean-Luc GODARD. Finalement l’acteur va choisir de tourner un  film à costumes réalisé par Louis MALLE : « Le voleur », en espérant cette fois-ci que le film possède un scénario et canalise l’énergie de l’acteur.

    Pour Jean BECKER s’en est fini du grand écran et il va se consacrer à la télévision avec « Les Saintes Chéries » entre autres…. 17ans plus tard, il revient par surprise au cinéma et va connaître un triomphe éclatant avec « L’été meurtrier » qui donne la vedette à Isabelle ADJANI.       

     

    CATEGORIE

    RANG

    NOMBRE

    SALLES

    ENTREES FRANCE

     

    1 970 203

     

    ENTREES PARIS

     

    443 901

     

    1ère semaine

    2

    52 468

    6

    2ème semaine

    1

    55 435

     

    3ème semaine

    2

    43 117

     

    4ème semaine

    2

    35 441

     

    5ème semaine

    5

    27 563

     

    6ème semaine

    6

    30 959

     

    Nombre de semaines Paris

     

    13

     

    Moyenne salles Paris 1ère sem

     

    8 745

     

    Box office annuel Espagne

     

    675 353

     

    Cote du succès

     

    * * *

     

     

     

    TENDRE VOYOU - JEAN PIERRE MARIELLE

     

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    TENDRE VOYOU - PIERRE TORNADE

     

    TENDRE VOYOU - JEAN PAUL BELMONDO

     

    TENDRE VOYOU - MARIA PACOME

     

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    TENDRE VOYOU - PHILIPPE NOIRET

     

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    TENDRE VOYOU - NADJA TILLER

     

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    TENDRE VOYOU - JEAN PAUL BELMONDO ET JEAN PIERRE MARIELLE

     

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    TENDRE VOYOU - MICHELINE DAX

     

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    TENDRE VOYOU AFFICHE ALLEMANDE

     

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