PAR UN BEAU MATIN D'ETE - MICHEL AUDIARD BOX OFFICE 1965

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• Réalisation : Jacques Deray
• Scénario : Jacques Deray, Maurice Fabre,d'après un roman de James Hadley Chase
• Dialogue : Michel Audiard
• Photographie : Jean Charvein
• Producteur : Raymond Borderie
• Distribution : CICC
• Durée: 109 minutes
• Musique : Michel Magne
• Genre : Policier

• Jean-Paul Belmondo : Francis
• Géraldine Chaplin : Zelda
• Sophie Daumier : Monique
• Gabriele Ferzetti : Vic Dermatt
• Adolfo Celi : Van Willie
• Georges Géret : Zegetti
• Jacques Higelin : le motard
• Jacques Monod : Lucas

Quelque part sur la côte d'Azur, Francis et Monique, sa soeur, vivent d'expédients douteux : Monique attire les messieurs dans sa chambre, survient son frère pour les surprendre. L'invité en sera quitte pour payer une réputation sauve. Las de cette vie, les deux associés acceptentde participer, ainsi qu'un truand voisin, à un audacieux kidnapping en Espagne, complicité qui leur procurera des millions. Sous la conduite de Kramer, il s'agit d'enlever la fille d'un richissime Américain, lequel paiera une forte rançon. L'opération réussit, la fille est séquestrée chez un peintre illustre retiré avec sa femme et son fils sur les montagnes d'Andalousie. Ce sera le peintre qui s'en ira lui-même réclamer rançon. Mais dans la montagne, le drame éclate : un ouvrier venu réparer le téléphone est tué ; une bagarre met aux prises les truands ; Francis tue son complice, mais Monique est blessée à mort. Entre temps, l'adolescente enlevée s'est éprise de son ravisseur. Tout s'achève par l'arrestation de Kramer et la mort de Monique. Le frère restera seul désespéré auprès de sa soeur en attendant sa propre arrestation. 

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Jean-Paul BELMONDO vient donc de connaitre une année 1964 exceptionnelle émaillée de nombreux succès. C'est maintenant une des plus grandes stars et il reste à savoir si cette série peut perdurer. Dès le tournage de "Week end à Zuydcoote" achevé le voici sur les plateaux de "Par un beau matin d' été" dirigé par Claude SAUTET qui espère beaucoup de l'acteur. C'est un retour au polar pour BELMONDO genre qui ne lui a pourtant pas franchement réussi, au point de vue des entrées s'entend. DERAY persiste dans un genre qui ne lui a pas franchement réussi au box office, même si "Symphonie pour un massacre" ou "Du rififi à Tokyo" demeurent des films sympathiques. Le réalisateur adapte un roman de James Hadley CHASE auteur qui fonctionne bien en France grâce à ses livres de la collection "Série Noire". De plus l'ami Michel AUDUARD est aux dialogues, alors les conditions sont réunies pour un succès. L'acteur s'implique dans la préparation du film et possède un droit de regard sur le casting Européen. Il partage l'affiche en particulier avec la merveilleuse et pétillante Sophie DAUMIER qu'il connait depuis longtemps et qui est la petite amie de son amie Guy BEDOS. Il retrouve Georges GERET ce qui n'est pas un dépaysement étant donné qu'ils étaient ensemble sur le plateau de "Zuydcoote". Au niveau international la très jeune Géraldine CHAPLIN fait une apparition remarquée. Sans compter quelques bonnes tronches du cinéma.

Pour un policier le film commence pourtant très nettement sur le ton de la comédie, le couple  BELMONDO / DAUMIER s'en donne à cœur joie en incarnant un frère et une sœur arnaqueurs à la petite semaine. Leur numéro est fort bien réussi et BELMONDO est épatant lorsqu'il intervient au dernier moment pour sauver la moralité de sa sœur qui attire les pigeons dans sa chambre. Les dialogues d'AUDIARD n'arrangent pas les choses, avec un tel départ difficile de composer un film réellement dramatique. Le film devient plus dramatique lorsque les deux compères acceptent de tremper dans une affaire délicate d'enlèvement. D'une tournure plus classique, le film devient paradoxalement plus lent, le rythme tombe et on s'ennuie un petit peu dans ce huis clos. Si Georges GERET est impeccable et Géraldine CHAPLIN charmante, le reste du casting habitué aux séries B de tous bords ne donne pas un cachet "français" au film qui ressemble finalement un film de genre italien. BELMONDO fait ce qu'il peut pour insuffler un peu de rythme mais rien y fait. L'idylle qui se développe entre Francis et Zelda est une bonne idée mais qui n'est exploitée qu'en surface. Au final Sophie DAUMIER s'en sort largement avec les honneurs et Georges GERET est toujours excellent. Jean-Paul BELMONDO pas vraiment dirigé ne possède pas son aura habituelle sauf dans la première partie. D'ailleurs BELMONDO et GERET ressentent bien le malaise de DERAY qui n'est pas satisfait par le ton mi-comédie, mi-dramatique du film.

Qui plus est le film est en noir et blanc, ce qui commence à devenir plus rare en 1965, surtout pour un film avec une telle vedette. Ce n'est pas un argument marketing de poids.

La date de sortie parisienne n'est pas des plus heureuses. Le film sort en concurrence avec "Goldfinger", le troisième James BOND qui explose les compteurs et s'empare de la première place des exclusivités parisiennes. BELMONDO doit se contenter de la seconde place de loin. Sans être déshonorant son score parisien sera décevant, non pas au vu de la qualité du film, mais bien au vu des succès passés et de la notoriété de l'acteur. Car en fait 1.5 millions d'entrées en France n'est pas si mal vu que le film est un policier correct, mais au final c'est un score mi figue-mi raisin un peu comme le film qui oscille entre deux genres. On peut aussi se demander si le rythme effrené de tournage de l'acteur ne joue pas en sa défaveur alors que "Week end à Zuydcoote" est encore à l'affiche avec succès.

Ce n'est toujours pas le grand succès critique attendu pour Jacques DERAY qui devra patienter jusqu'à "La piscine" en 1969 pour enfin percer au grand jour. Pour BELMONDO c'est un relatif revers. L'acteur va pourtant tourner avec Jean Luc GODARD "Pierrot le Fou" pas vraiment une assurance de grand succès au Box office - à priori.

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