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Par Renaud SOYER le 9 Avril 2007 à 08:00
LISTE NOIRE
8 AOUT 1984
Réalisation
Alain BONNOT
Scénario
Alain BONNOT
André BRUNELIN
Photographie
Jean-François ROBIN
Musique
Alain WISNIAK
Production
René CLEITMAN
LA FOX
HACHETTE FILMS
Distribution
FOX HACHETTE
Durée
90 minutes
Tournage
Jeanne DUFOUR
Annie GIRADOT
Le commissaire KALINSKY
François MARTHOURET
David
Bernard BRIEUX
Pierre
Paul CROCHET
Le juge
Michel AUMONT
Trois jeunes gens: David, Jacky, et Nathalie. Genre blousons noirs candides. Un hold-up, apparemment facile. C'est une "affaire" qu'on leur a apporté sur un plateau. Pour Jacky, c'est le rêve: Nathalie et lui pourront fuir leur environnement déprimant. Ce hold-up, en fait, - ils ne s'en doutent pas - n'est destiné qu'à créer une diversion pour un coup beaucoup plus important monté par des truands chevronnés. Ainsi les trois jeunes gens, dénoncés au moment où ils pénètrent dans la banque, sont-ils rapidement cernés. Le commissaire Kalinsky appelle leurs parents pour les raisonner. Jeanne Dufour arrive donc sur les lieux. C'est la mère de Nathalie qui l'a quittée six mois plus tôt. Aucun discours ne peut convaincre Jacky; les trois complices prennent un otage et fuient. Plus tard, ils vont s'expliquer avec ceux qui les ont bernés. Une fusillade éclate, Jacky meurt, Nathalie est blessée. David la conduit chez sa mère; elle meurt dans ses bras. Le commissaire Kalinsky entame son enquête et Jeanne la sienne. David, en effet, est revenu la voir pour chercher protection; elle a décidé de l'entraîner avec lui sur la piste des truands et de venger Nathalie. La lutte s'engage alors entre ceux-ci qui veulent faire disparaître les témoins gênants, et Jeanne. Kalinsky a bien compris la démarche de Jeanne. Et il la laisse faire. Trois des truands meurent; Pierre, le fidèle mécano, ami de Jeanne depuis toujours, y laisse sa vie. Après la mort du quatrième gangster, Lucas, Jeanne s'arrange pour aider David à fuir la France. Kalinsky la laisse faire malgré les menaces d'un juge d'instruction. Lorsque tout est fini, Jeanne s'avance vers le policier...
Pendant près de trois ans Annie GIRARDOT va s'absenter des écrans pour se consacrer à des projets personnels avec son nouveau compagnon, Bob DECOUT, pour le meilleur et surtout pour le pire.
Pendant ce temps, le cinéma français est entré dans les années 80 et le ton a quelque peu changé. Désormais, de jeunes réalisateurs proposent des films à l'américaine, axés sur la violence urbaine. Des films tels "Tir Groupé" ou "Rue Barbare" ont reçu les faveurs du public. La violence y est crue, les dialogues ne font pas dans la dentelle. D'ailleurs même Alain DELON se plie à ses nouvelles règles.
Le public est donc surpris de revoir l'actrice en plein été 1984 à une période où les salles proposent soit des séries B américaines dites "fonds de tiroirs" ou des rééditions des classiques américains. Deuxième surprise, l'affiche ne laisse pas place à l'ambiguïté, l'actrice aborde une pétoire à la main, tel un Charles BRONSON, un DELON ou un BELMONDO.
Le film est produit par la FOX et, plus surprenant, par le groupe HACHETTE, ce qui explique sa rareté aujourd'hui, il ne semble ne pas avoir été réédité en vidéo. Du reste, le film est produit pour faire de l'argent et ratisser large.
Parce qu'il est très clair que le réalisateur, Alain BONNOT, livre une sorte de remake français des deux "Justiciers dans la Ville" avec Charles BRONSON.
Les thèmes sont assez simplistes. Jeanne a une jeune fille qu'elle ne voit plus depuis plusieurs mois. Celle ci fait partie d'un petit gang de loubards qui va tenter de passer dans la classe supérieure en effectuant un casse dans une petite banque, le tout sous la supervision de Lucas un chef de bande. Tout le folklore du film de gangsters est présent. Fusils à pompe, gueules patibulaires, vocabulaire "imagé". Le hold-up minable tourne mal. Le commissaire Kalinsky fait appel à la mère de Nathalie pour tenter de raisonner tout ce beau monde qui s'échappe cependant de la banque.
Jeanne est désemparée et se confie à son ami Pierre joué par ce brave Paul CROCHET.
Pendant ce temps les truands s'entretuent et Nathalie est mortellement blessée. Son ami David ne la conduit pas à l'hôpital mais chez Jeanne. L'agonie de Nathalie est longuement filmée et Annie GIRARDOT y va de sa spécialité, la scène lacrymale. On peut dire que le réalisateur appuie son effet.
Avec l'aide de David, plutôt brave gars, Jeanne remonte la filière des meurtriers de sa fille. Vêtue, telle un ange de la mort d'un imperméable noir, elle commence par plomber ce pauvre Jean-Pierre DREYFUSS qui joue un petit rôle (court) dans le film. Evidemment le commissaire KALINSKY la soupçonne, mais laisse faire.
Jeanne tue le deuxième en écrasant sa voiture à l'aide d'un bulldozer, une scène assez sympathique.
Elle manque de peu d'éliminer le chef de la bande, qui comprend au dernier moment qui elle est. Mais la police intervient et survient la classique poursuite en voiture agrémentée de quelques cascades de bon acabit . Accidenté, Lucas tourne son arme vers les policiers mais se fait trouer de balles par Kalinsky.
Celui-ci se fait houspiller par ses supérieurs qui ont compris que c'est un pragmatique qui préfère qu'un "justicier" fasse le sale boulot pour la police.
Il sait depuis longtemps que Jeanne est la "justicière" mais ne l'arrête pas lors de l'enterrement de sa fille.
Elle viendra d'elle même se rendre à Kalinsky.
C'est évidemment une petite série B filmé façon téléfilm par le réalisateur qu'on aurait pu nommer pour l'occasion, Jean BONNOT. De plus la musique du film est une insupportable soupe synthétique du plus mauvais goût. Il est possible d'apprécier cet ersatz du célèbre film de Michael WINNER si on est amateur de la série des "Justiciers". Les admirateurs de l'actrice conviendront qu'elle se débrouille pas mal dans ce rôle, le rendant (un peu) crédible. Il est évident qu'elle a choisit ce film pour des raisons commerciales et peut être également, parce qu'on ne lui avait pas proposé autre chose....
Ceci étant le public étant en manque de nouveauté dans cet été dominé par l'écrasante supériorité de "A la poursuite du diamant vert" réserve un très bon accueil. le film se classe en tête du box office parisien à sa sortie avec près de 85 000 entrées. Un nouveau numéro un pour l'actrice qui signe son retour de très belle manière. Le film se maintient très correctement les semaines suivantes. Au final, un peu moins d'un million de spectateurs se sont rendus dans les salles, un beau résultat pour un film de genre qui plus est dans une période peu favorable au box office.
Du reste, les fans d'Annie GIRARDOT attendent sans doute des films de meilleure qualité que ce rôle à la Charles BRONSON...
CATEGORIE
RANG
NOMBRE
SALLES
ENTREES FRANCE
955 398
ENTREES PARIS
144 271
ENTREES BANLIEUE
116 781
ENTREES PARIS BANLIEUE
261 052
1ère semaine
1
84 668
41
2ème semaine
3
54 049
3ème semaine
5
40 847
Nombre de semaines Paris
13
Moyenne salles Paris 1ère sem
1er jour Paris
13 170
Cote du succès
* *
...
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