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    DOCTEUR FRANCOISE GAILLAND

     

    14 JANVIER 1976

     

     

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    Réalisation

    Jean-Louis BERTUCELLI

    Scénario

    André BRUNELIN

    Photographie

    Claude RENOIR

    Musique

    Catherine LARA

    Production

    Yves GASSER

    Yves PEYROT

    Distribution

    C.C.F.C

    Durée

    100 minutes

    Tournage

    23/06/75 - 08/08/75

    Dr Françoise GAILLAND

    Annie GIRARDOT

    Gérard GAILLAND

    François PERIER

    Daniel LETESSIER

    Jean-Pierre CASSEL

    Elisabeth GAILLAND

    Isabelle HUPPERT

    Julien GAILLAND

    William CORYN

    Geneviève LIENARD

    Suzanne FLON

     

     

    Dans le service qu'elle dirige à l'hôpital, le docteur Françoise Gailland n'a pas la réputation de mâcher ses mots, encore moins celle de perdre son temps. Efficace et précise, elle parcourt les salles suivie de sa cohorte d'assistants et d'étudiants, rassurant les malades pessimistes, plaisantant avec ceux-ci ou rudoyant ceux-là. En dehors de ses activités professionnelles, Françoise n'a plus la même assurance. Depuis longtemps elle fait chambre à part et ne rencontre qu'épisodiquement son mari, haut fonctionnaire dans un ministère. Gérard a une liaison et Françoise des amants de passage. Leurs deux enfants, Elisabeth et Julien, souffrent de cette situation et manifestent fréquemment leur désaccord. Françoise et Gérard prennent enfin conscience de leur singulière attitude lorsqu'Elisabeth vient annoncer qu'elle est enceinte et "paumée" et quand, un peu plus tard, Julien, qui a commis un larcin, pour que l'on s'occupe de lui, rentre à la maison entre deux policiers. Mais un drame bien plus profond va secouer la famille. Incidemment, lors d'une simple visite de contrôle, Françoise apprend qu'elle a un cancer. Effondrée, elle se précipite chez Daniel, son amant, avec lequel elle part quelques jours. Puis, se ravisant, après une longue nuit de veille, Françoise rentre chez elle, se réconcilie avec Gérard, réagit et décide de vivre et de lutter coûte que coûte contre la maladie.

     

     

    Sans aller jusqu'à dire que la carrière d'Annie GIRARDOT bat un peu de l'aile, force est de constater que sa facilité à accepter tous les projets qui lui sont proposés ne donnent pas toujours des résultats probants au Box Office. Depuis "Il n y a pas de fumée sans feu", nous l'avons vue dans "Juliette et Juliette" et "Ursule et Grelu" qui n'ont pas marché au Box Office, "La gifle" qui,lui, a bien fonctionné mais où elle a clairement un second rôle honorifique, "Il faut vivre dangereusement" un fort mauvais film, "Il pleut sur Santiago" un bide énorme et un petit rôle sympathique dans "Le Gitan".... Bref, il convient de remettre un coup de fouet à sa carrière.

    Elle décide de monter l'adaptation d'un roman de Noëlle LORIOT "Un cri", l'histoire d'une femme qui se bat contre le cancer. Elle choisit Jean-Louis BERTUCELLI comme réalisateur, ce qui est une surprise étant donné que celui-ci n'a obtenu que des bides avec des films comme "remparts d'argile" avec Jean-Louis TRINTIGNANT, "Paulina 1880" et "On s'est trompé d'histoire d'amour". Contre toute attente, Annie GIRARDOT a la mauvaise surprise de constater que le réalisateur va tout faire pour réaliser un film purement commercial afin d'obtenir le maximum d'argent pour payer ses dettes. L'actrice déclarait " Il y a des gens qui ont pris leur calepin et raisonné ensuite : "voyons Girardot a fait tant d'entrées dans "Mourir d'aimer" et tant dans "La gifle". En accommodant à cette double sauce on doit avoir tant...Et ils ont fait un scénario selon cette recette. Quand j'ai eu connaissance de cette adaptation, j'étais catastrophée, c'était insipide, crétinisant et la femme du film était contraire au personnage du roman.

    Le réalisateur qui ne cache pas avoir fait le film pour rembourser ses dettes déclare dans la revue "Le Film Français" de l'époque: "Annie Girardot est une grande comédienne, mais le film qu'elle voulait faire n'était pas celui que je voulais faire. Sa conception du film était, disons, mélodramatique. Dès le début, j'ai tout changé ( si le mari par exemple était un imbécile, pourquoi est-elle restée avec lui dupant 20 ans ?). Le livre ne m'intéressait pas, cette histoire ne m' intéressait pas. Mon but était de mettre le maximum d'atouts de notre côté pour essayer que le film soit un succès.

    Dont acte. Et une fameuse foire d'empoigne en perspective. Mais Annie Girardot va tenir bon de toutes ses forces pour maintenir ses décisions.

    Le film va observer des commentaires contrastés à sa sortie. Mais certains seront d'une rare violence, en particulier celle qui figure dans "La saison cinématographique 1976". Le rédacteur, haineux, décrit un film qui accumule tous les poncifs, un sous "Love story", où le cancer de l'héroïne est finalement une solution pour aider ses problèmes sentimentaux.

    Ce qui prouve que beaucoup de critiques sont parfois des crétins. Avec 35 ans de recul, le film n'est pas la catastrophe annoncée, ni un chef d'œuvre d'ailleurs.

    Pour avoir travaillé dans le milieu de la santé, la situation décrite, ainsi que le milieu hospitalier sont justes, encore faut-il faire l'effort de comprendre l'impact de cette maladie sur un patient, de la difficulté de son acceptation.

    En 1976, le cancer était LA maladie, dont on osait à peine prononcer le nom. D'ailleurs dans le film, il est très juste de constater que le mot "cancer" n'est jamais prononcé une seule fois. L'héroïne est "malade" c'est tout... A cette époque également la médecine n'en était encore qu'à ses balbutiements dans le traitement du cancer, et pour beaucoup, avoir un cancer, c'était un peu la fin de vie à plus ou moins moyen terme. Bien sûr, il y a autant de cancers aujourd'hui, mais les traitements permettent une durée de survie plus longue qu'il y a 35 ans....

    Le film souffre également de traiter d'une histoire de femme, ce dont le réalisateur semble extrêmement éloigné. De plus, le phénomène GIRARDOT commence à agacer la profession, on se fait toujours critiquer quand on est au sommet.

    Si le film tient la route et a plutôt gagné de la qualité avec le temps, c'est bien sûr grâce à une interprétation sans faille des acteurs qui compensent le manque de motivation artistique du réalisateur, bien sûr Annie GIRARDOT se révèle totalement magistrale.

    Françoise GAILLAND est une femme qui a réussi professionnellement. Médecin respectée, elle évolue dans un milieu d'hommes, voire macho. A l'assistance public, les "barons" mènent le bal. Si elle a réussit à s'imposer c'est grâce à sa force, sa solidité morale. Elle vit avec un homme public et habite un appartement très bourgeois. Ses enfants traversent les problèmes liés à la post adolescence. Sa fille, jouée par une Isabelle HUPPERT encore habitée aux seconds rôles, est une jeune femme qui va tomber enceinte et l'annoncer tardivement à sa mère. Le fils est un étudiant qui se cherche, que ce soit son identité ou son orientation sexuelle. Elle est libre, et entretien des rapports cordiaux avec son mari, joué sobrement mais fort justement par un bon François PERIER, mais ils font chambre à part. Elle a un amant qu'elle voit parfois entre 5 et 7. Elle est toute entière dévouée à son travail. Elle soigne des jeunes gens dépressifs (Pascal Gregory avec des cheveux !), des vieux qui meurent parfois, et doit affronter une patiente particulièrement coriace. Geneviève a été opérée d'un cancer, enfin, officiellement d'un "abcès"... Elle cherche à tirer les vers du nez du Docteur GAILLAND, mais celle-ci est trop rompue à ce genre de méthode pour se faire avoir, et continue de mentir à Geneviève jouée par cette chère Suzanne FLON épatante clope au bec. Françoise est une fumeuse invétérée et traîne une mauvaise toux depuis quelques temps. Elle est victime d'un léger malaise. Sous la pression de la hiérarchie elle passe une radio des poumons de contrôle. La manip radio absente elle recueille son cliché et le regarde machinalement. Un collègue qui passe lui déclare, sans rien savoir, que la radio de ses poumons que est "moche".... Il lui conseille de dire à "la patiente" qu'il s'agit d'un abcès, la routine quoi... Françoise marque salement le coup.... Annie GIRARDOT est énorme dans cette scène. Sans effets, uniquement sur son regard ou les contractions de son visage, nous devinons l'impact de cette nouvelle. Du grand art....

    Françoise se dit qu'il faut en profiter et part en vacances avec son amant joué par un Jean-Pierre CASSEL toujours fringuant et classe. Hélas, le Week end en bateau commence mal, le bateau en question est en panne, Françoise reste confinée à l'hôtel et son amant s'avère peu fougueux le soir...Elle s'en va. Contrairement aux critiques de l'époque, Françoise s'en va parce que son amant est fadasse et non pas grâce à son cancer. D'ailleurs, son amant s'avèrera bien absent durant sa maladie. Heureusement, son mari s'avère plus fort que prévu et va la soutenir, sans doute par amour. La famille se regroupe autour d'elle, malgré les petits pépins éprouvés par son fils et sa fille enceinte. Tout ceci n'est pas si grave. Au moment de se faire opérer Geneviève va venir voir Françoise et l'encourager. Françoise prend conscience de beaucoup de choses avant d'entrer au bloc.

    Avec une telle ambiance de tournage, le film reste assez sobre et équilibré, et ce n'est pas une mince performance . Bien sûr, Annie GIRARDOT est sublime.

    La promotion insiste bien sur le retour d'Annie GIRARDOT (on parle de "La" GIRARDOT dans les pages du "Pariscope" de l'époque) dans un grand rôle, le meilleur depuis "Mourir d'aimer. Première grosse sortie de l'année 1976, le film prend un départ en boulet de canon, le public n'en a que faire des critiques mitigées. Le film devient un des grands succès de l'année avec pas moins de 2.6 millions d'entrées en France. Annie GIRARDOT est repartie de plus belle et prouve qu'elle reste la reine du box office français. La profession ne s'y trompe guère et l'actrice obtient le César de la meilleure actrice 1977, ce qui est tout à fait méritée.

    Elle va rester très demandée par les réalisateurs. Quand à Jean-Louis BERTUCELLI, il va retrouver son vrai niveau avec le fort médiocre "Imprécateur" sorti l'année suivante.               

     

    CATEGORIE

    RANG

    NOMBRE

    SALLES

    ENTREES FRANCE

    10

    2 635 800

     

    ENTREES PARIS

     

    376 193

     

    ENTREES BANLIEUE

     

     

     

    ENTREES PARIS BANLIEUE
    (Film Français)

     

    527 204

     

     

     

     

     

    1ère semaine

    1

    132 957

    27

    2ème semaine

    2

    106 316

     

    3ème semaine

    4

    69 258

     

    4ème semaine

    4

    57 295

     

    5ème semaine

    9

    41 008

     

    6ème semaine

    8

    36 013

     

    7ème semaine

    8

    28 577

     

    8ème semaine

    13

    17 576

     

    Nombre de semaines Paris

     

    15

     

    Moyenne salles Paris 1ère sem

     

    4 924

     

    Budget

     

     

     

    Box office annuel Italie

     

     

     

    Box office annuel Espagne

     

    346 482

     

    Box office annuel allemand

     

     

     

    Cote du succès

     

    * * *

     

     

     

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