• A BOUT DE SOUFFLE - JEAN PAUL BELMONDO BOX OFFICE 1960

     

    A BOUT DE SOUFFLE

     

     16 MARS 1960

     

     

    A BOUT DE SOUFFLE - BOX OFFICE JEAN-PAUL BELMONDO 1960

       

     

    • Réalisation : Jean-Luc Godard
    • Scénario : Jean-Luc Godard, d’après une idée de François Truffaut
    • Musique : Martial Solal
    • Photographie : Raoul Coutard
    • Producteur : Georges de Beauregard
    • Direction de production : Georges de Beauregard
    • Production : SNC (Société nouvelle de cinématographie, France), Imperia Films (France)
    • Distribution : SNC (distributeur d'origine), Imperia Films, Carlotta Films
    • Tournage :
      • Période : 17 août au 19 septembre 1959
    • Format : noir et blanc — 35 mm — 1.37:1 — son monophonique
    • Genre : drame
    • Durée : 89 minutes
    • Jean-Paul Belmondo : Michel Poiccard/Laszlo Kovacs
    • Jean Seberg : Patricia Franchini
    • Daniel Boulanger : l'inspecteur Vital
    • Michel Fabre : l'adjoint de Vital
    • Henri-Jacques Huet : Antonio Berutti
    • Van Doude : le journaliste américain, copain de Patricia
    • Claude Mansard : Claudius Mansard

     

    Un blouson noir, type de révolté et d'asocial, vient de voler une voiture sur la Côte-d'Azur. Arrogant et fier de sa prouesse, il s'enfuit à toute allure, le pied à fond sur l'accélérateur. Poursuivi par des policiers, il s'enfonce dans un bois longeant la route et tue le policier qui allait l'appréhender. Revenu à Paris, il traîne sa révolte et son insolence sur les Champs-Elysées où il retrouve une jeune étudiante américaine qui vend chaque soir le « New York Herald Tribune » pour vivre. La fille se laisse entraîner par cet assassin séducteur et, gardant le souvenir de nuits antérieures, le retrouve dans sa chambre. Dans un dialogue bavard et très grossier, ces jeunes expriment leur dégoût de la vie, leur angoisse et leur seul souci de jouissance physique. L'un et l'autre veulent savoir s'ils s'aiment. Pour le garçon, il faut « coucher » pour s'aimer. Pour la fille, il faut aimer pour « coucher ». Tandis que la radio suggère de « travailler en musique », les ébats amoureux du jeune couple se cachent sous un drap symbolique. Le matin se lève ; par un chaud soleil d'été, les jeunes amants se promènent dans Paris. La jeune étudiante va s'acheter une jolie robe. Le partenaire, traqué par la police dont les mailles du filet se resserrent, sait qu'il va vers la fin de cette liberté provisoire, et vers cette mort et ce néant qu'il aime et redoute. Menacée dans sa sécurité d'étrangère résidant à Paris, l'étudiante américaine livrera à la police cet être grossier et déconcertant qu'elle commence à aimer. Cerné par la police, il meurt sur la voie publique, atteint par une balle au moment ou il tentait de fuir. Son dernier mot sera « dégueulasse » en regardant celle qui l'a trahi.

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    Ah...Voici le temps d' évoquer "A bout de souffle". Comme d'habitude avec les films du grand patrimoine français, voire mondial, je me sens totalement incapable de donner une critique d'un monument qui a constitué à lui seul des centaines d'études, d'articles, de livres. Alors ici, pas question de rédiger 50 pages autour du film, mais plutôt d'expliquer pourquoi le film est un évènement dans la cinématographie française et l'impact qu'il a eu sur la carrière de Jean-Paul BELMONDO.

    Revenons à la genèse de ce mouvement appelé "nouvelle vague". La revue cinématographique "Les cahiers du cinéma" compte dans ses rangs dans les années 50 une troupe de rédacteurs très cinéphiles tels Eric ROHMER, François TRUFFAUT, Jacques RIVETTE, Claude CHABROL et bien sûr Jean-Luc GODARD qui militent la fin du cinéma "de papa", c'est à dire un cinéma académique, commercial et interprété par de vieilles badernes comme Jean GABIN par exemple. A ce titre, un auteur comme Michel AUDIARD est vulgaire et franchouillard. Souvent, le magazine tire à boulets rouges sur les grands succès du cinéma français. Evidemment ces journalistes passionnés sont en fait des cinéastes refoulés qui ne vont pas tarder à réaliser leur propre film afin de révolutionner le genre. Les premiers à tourner seront Claude CHABROL et François TRUFFAUT, Jean-Luc GODARD se contentant de réaliser des courts métrages. Se basant sur un scénario de François TRUFFAUT le réalisateur va mettre en scène son premier long métrage produit par Georges de BEAUREGARD pour un budget modeste de 450 000 francs. GODARD rappelle BELMONDO et lui propose le rôle principal du film. Un peu intrigué par la description du film faite par GODARD l'acteur accepte néanmoins n'ayant pas d'autres projets sur le coude, mis à part une éventuelle pièce de théâtre. Cette fois, il négocie son cachet avec le producteur, et obtient un cachet de 40 000 francs supérieur à celui de "A double tour". Il partagera l'affiche avec une jeune actrice Jean SEBERG connue pour avoir tourné avec Otto PREMINGER "Bonjour tristesse".

    Reste maintenant le film lui-même. A franchement parler, l'acteur ne comprends pas tout ce que GODARD a en tête. Celui possède une idée précise à priori de son film qui vise à exploser les codes cinématographiques existants. Il va donc oser de nouvelles méthodes de réalisation en se permettant tout, selon ses dires. Maintenant quelle est la part de légende dans tout ce qui a été raconté sur le film ? Ce nouveau style ne serait-il pas uniquement dû à un tournage dans l'urgence au vu des faibles moyens mis sur la table ? Evidemment GODARD s'en défend argumentant que tout le processus du film est une démarche volontaire.

    Le film possède une base dramatique assez sommaire mais c'est bel et bien le contenu et la forme qui sont le plus important. Il est évident que découvrir "A bout de souffle" aujourd'hui peut sans doute être un handicap pour appréhender ce qu'il a révolutionné dans le cinéma, mais certainement pour les cinéphiles trentenaires de l'époque, la vision du film a du susciter une vive émotion et le sentiment qu' une rupture s'amorçait. En effet on peut le dire qu'il y a énormément de différence entre "Le baron de l'écluse" et " bout de souffle".

    GODARD tourne très vite sans travellings, caméra sur l'épaule. Des plans de foules en particulier sur les Champs Elysées sont des plans "volés". Les décors sont naturels et le film capte l'essences des quartiers parisiens de cette année 1959 : Le quartier latin, les champs Elysées. Ici, pas de décors reconstituées en studio, mais des décors réels. A l'instar du cinéma italien, il n y aucune prise de son directe tout est retravaillé en post synchronisation, ce qui permet à GODARD de retravailler cette bande son. Elle est remixée et intègre des sons réels et accompagnée de thèmes de jazz.

    Dans le film de GODARD, les personnages parlent souvent pour ne rien dire, ce qui peut perturber le spectateur de l'époque le plus aguerri. Le personnage de BELMONDO est incroyablement bavard, mais souvent pour évoquer des choses sans rapport avec l'intrigue. Il y a dans le film un passage où Jean-Pierre MELVILLE lui même est interviewé et répond à des questions sans queue ni tête. Un plan séquence qui peut décontenancer le spectateur. Je me rappelle le film "One + one" qui décrit l'enregistrement d'un fameux titre des Rolling Stones. Le documentaire est entrecoupé de séquences où une jeune fille répond à des dizaines de question assez ridicules par oui ou par non, ce qui m'avait plombé la vision du film (fin de la parenthèse).

    GODARD travaille énormément son montage qui alterne de longs plans séquence et des plans très courts. Bref, le film innove, étonne, déconcerte.

    Le réalisateur va bien sûr bénéficier de l'apport de ses deux acteurs. Même si GODARD possède une idée précise de son film, il laisse une certaine liberté aux acteurs pour réciter leurs dialogues, une sorte de faux laxisme en quelque sorte. Si BELMONDO est un peu étonné, il se laisse aller et participe énormément à la construction de ce film légendaire. Car, il apporte une décontraction totalement nouvelle à l'époque. Il ne cabotine pas, il est, tout simplement. Superbe outil de travail pour GODARD qui bénéficie d'une nouvelle manière de jouer, tout en naturel. La manière de s'habiller du personnage, l'influence des Etats-Unis sur sa façon d'agir, mais aussi sa manière très française de s'exprimer sont un apport fondamental pour le film.

    Jean SEBERG n'en est pas moins fondamentale. Avec son délicieux accent américain et sa coupe très "à la garçonne" elle éclate d'une beauté naturelle, sans fard. Elle est habillée très simplement et incarne une nouvelle femme, très sportive. C'est la femme qui annonce les années 60. Son indécision amoureuse apporte aussi un souffle nouveau dans l'incarnation traditionnelle de la femme au cinéma.

    En l'absence d'un scénario conventionnel, on peut rester de marbre devant ce film 50 ans après ou considérer le film comme une pierre fondatrice d'un nouveau cinéma.

    Evidemment le film va bénéficier de l'appui d'une critique et d'une presse tout acquis à sa cause. Dans une année 1960 qui s'ouvre et très favorable à tous les styles de cinéma, le film prend la première place des exclusivités parisiennes, chose qui n'arrivera plus dans la carrière de GODARD. Le film va bien se maintenir dans le top durant les semaines suivantes. Le film est ce qu'on peut qualifier de succès parisien, car il sera naturellement régulièrement diffusé dans les salles d'art et d'essai. Cependant avec 2 millions d'entrées en 50 ans sur toute la France, le film est néanmoins un beau succès pour un GODARD. Même si le film n'est pas un triomphe du box office français, le film qui a obtenu quelques belles récompenses fera le tour du monde cinéphile. Il obtiendra un succès d'estime aux USA où il va influencer bon nombre de réalisateurs qui vont faire du cinéma français une référence mondiale. Rien que pour cela "A bout de souffle" mérite le respect, qu'on l'apprécie ou non.

    Reste aussi quelques images légendaire comme les photos montrant Jean SEBERG et Jean-Paul BELMONDO sur les Champs Elysées qui ont fait le tour du monde.

    Alors que BELMONDO a pas mal tourné avant la sortie du film, l'impact du film va bouleverser sa vie professionnelle. Désormais recherché par les réalisateurs les plus importants, il voit les projets s'accumuler sur son bureau et son téléphone exploser. Le cap sur la notoriété est en route et le jeune acteur va s'y engouffrer avec bonheur. Pour lui, il y a un avant et après "A bout de souffle" et son nom reste indissociable du film qui reste sa référence pour une majorité de cinéphiles.   

         

     

    ENTREES France

     

    2 082 760

     

     

    Total ENTREES Paris

     

     

    810 821

     

    ENTREES Paris

     

    1ère semaine  n°1

    2ème semaine n°3

    3ème semaine n°3

    4ème semaine n°4

    5ème semaine n°5

    6ème semaine n°5

    7ème semaine n°6

     

     

     

    50 531

    40 630

    35 913

    30 966

    29 958

    22 507

    23 103

     

    NOMBRE DE SEMAINES PARIS

    7

    NOMBRE DE SALLES  Paris semaine de sortie

    4

    Moyenne entrées par salles 1ère semaine

    12 633

    1er JOUR Paris

     

    BUDGET

    450 000 ffs 

    COTE DU SUCCES

    * * *

    .

    A BOUT DE SOUFFLE BANDE ANNONCE

     

    vlcsnap-2012-03-30-22h55m51s34 JEAN PAUL BELMONDO - A BOUT DE SOUFFLE A BOUT DE SOUFFLE - JEAN PAUL BELMONDO vlcsnap-2012-03-30-23h00m41s119.png vlcsnap-2012-03-30-23h01m19s241.png JEAN SEBERG - A BOUT DE SOUFFLE vlcsnap-2012-03-30-23h03m10s72.png vlcsnap-2012-03-30-23h04m14s202.png JEAN PAUL BELMONDO - JEAN SEBERG - A BOUT DE SOUFFLE vlcsnap-2012-03-30-23h06m32s43.png vlcsnap-2012-03-30-23h06m50s227.png vlcsnap-2012-03-30-23h06m58s49.png JEAN SEBERG - A BOUT DE SOUFFLE ...

     


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