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    UN NOMME LA ROCCA

     

    17 NOVEMBRE 1961 

     

     

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    Réalisation

    Jean BECKER

    Scénario

    Jean BECKER
    José GIOVANNI

    Photographie

    Ghislain CLOQUET

    Musique

    Claude NORMAND

    Production

    Adry DE CARBUCCIA
    Roland GIRARD

    Distribution

    OMNIA

    Tournage

     

    Durée

    102 minutes

    Roberto LA ROCCA

    Jean-Paul BELMONDO

    Geneviève Adé

    Christine KAUFMAN

    Xavier Adé

    Pierre VANECK

    Ficelle

    Henri VIRLOJEUX

    Charlot l'Elegant

    Mario DAVID

    Nevada

    Jean-Pierre DARRAS

    L'américain

    Michel CONSTANTIN

     Roberto La Rocca dont le passé, vraisemblablement agité, reste mystérieux, s'est retiré à la campagne où il continue pourtant à s'exercer au tir instinctif au pistolet. Un jour, « Le Mexicain » vient lui apprendre que son ami Xavier Adé a été condamné à plusieurs années de prison pour un meurtre dont il est innocent. Aussitôt il part pour Marseille et prend contact avec Villanova, l'associé de Xavier, qu'il soupçonne d'avoir fait croire à la culpabilité de son ami pour détourner de lui-même l'attention. Il lui enlève sa maîtresse et, au cours de la première entrevue, doit l'abattre pour se protéger. Aidé des deux hommes de main de Vil-lanova, respectueux de la force, il fait disparaître le corps et dirige le tripot de sa victime.Il retrouve la soeur de Xavier, l'innocente et douce Geneviève, et essaie de reprendre contact avec le prisonnier. Résistant un jour les armes à la main à un racket opéré par quatre déserteurs américains, il est grièvement blessé ; condamné à son tour, il retrouve Xavier qu'il arrive soustraire à la haine tenace du détenu chargé des cellules. Ils échaffaudent des projets lorsqu'on leur propose leur libération anticipée s'ils vont déminer un terrain au bord de la mer. Pour sauver la vie de Rober-to, Xavier laisse un bras dans l'opération. Roberto et Geneviève songent à l'avenir. Le trio visite une propriété qu'il faut acheter rapidement. Xavier n'hésite pas à soutirer la somme à un riche truand devenu infirme, Nevada. Mais tandis que le jeune homme signe l'acte d'achat de la ferme, les hommes de main de Nevada se présentent chez Xavier où ils trouvent Roberto et Geneviève ; au cours de l'altercation qui s'ensuit, Geneviève est tuée par accident en se jettant devant Roberto. Lorsque Xavier revient, l'acte en main, La Rocca le rend responsable de la mort de la jeune fille, et dès l'enterrement achevé, Adé et La Rocca se quittent par deux allées différentes. Cette fois-ci, leur solide amitié est bien morte.

     

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    Voici un film qui représente une certaine curiosité. En effet, son remake a été réalisé en 1972 sous le titre "La scoumoune" toujours avec Jean-Paul BELMONDO dans le rôle principal et réalisé par José GIOVANNI scénariste du film. Comme beaucoup je pense, j'ai d'abord découvert la "Scoumoune" à la télévision qui le diffusait largement et bien plus tard, ce " Un nommé La Rocca". Force est de constater que ce film est bien moins spectaculaire que "La scoumoune" et cependant la base est le même roman "L'excommunié" écrit par José GIOVANNI. L'auteur connait une seconde vie exceptionnelle après avoir passé 10 ans en prison. A sa sortie il écrit des romans policiers rapidement édités dans la collection "Fleuve noir" et le milieu du cinéma l'appelle rapidement. On citera ses propres adaptations pour "Le trou" où "Classes tous risques" et aussi ses travaux sur "Du rififi à Tokyo" et "Du rififi chez les femmes". A la mort de Jacques BECKER réalisateur du "Trou", GIOVANNI très peiné va tourner avec Jean BECKER  l'adaptation de son dernier roman alors que l'auteur aurait préféré utiliser du matériel neuf, comme une histoire qu'il a en tête sur une scierie....bref ce sera pour plus tard.

    Jean Paul BELMONDO apprécie le roman et tombe d'accord avec Jean BECKER pour le tourner. L'acteur retrouve donc GIOVANNI avec qui il a tourné "Classes tous risques". Pour produire le film, BECKER sollicite Madame De CARBUCCIA qui a produit entre autres le célèbre "Ali Baba" de Jacques BECKER avec FERNANDEL. Dans ses premiers romans, GIOVANNI s'inspire de figures du banditisme connues du milieu mais aussi de ses souvenirs des enceintes des prisons, un univers carcéral difficile et glauque. "L'excommunié" décrit des passages en prison réalistes et crus, un témoignage de l'auteur envers un univers carcéral parfois inhumain.

    GIOVANNI et BECKER comptent bien réaliser un film réaliste, mais ils doivent tenir compte d'un élément important. BELMONDO est un peu jeune pour interpréter  un tueur buriné et redouté du milieu. Il convient de rajeunir l'intrigue et le passé des personnages. Xavier, le meilleur ami de Roberto est joué par le jeune Pierre VANECK, les deux campant un duo plutôt romantique. Mais GIOVANNI n'est pas au bout de ses peines, en effet la productrice désire que le film obtienne la côte Catholique ( les anciens lecteurs de télé 7 jours comprendront). Bref, le film doit être "tout public" et respecter la moralité. L'auteur ronge son frein car la productrice insiste pour édulcorer le film au maximum, le héros ne devrait-il pas rentrer dans le bon chemin à la fin, et pourquoi pas apprendre un métier ? De plus le titre "L'excommunié" doit être transformé en "Un nommé la Rocca" pour ne pas choquer l'Eglise.  

    Bref, GIOVANNI n'est pas aux anges et de plus, l'équipe devra affronter le spectre du service militaire obligatoire pour BELMONDO qui a bien failli partir à l'armée en plein milieu du tournage.

    Comme d'habitude GIOVANNI est très présent sur le tournage, ne se contentant pas d'être le scénariste. L'ambiance avec BELMONDO est très joyeuse, comme d'habitude.

    Malgré un thème fort, le film se déroule sur un rythme assez lent. On ira pas jusqu'à dire que c'est un film "nouvelle vague", mais il n y a pas véritablement de tension. Il est évident que l'œil bienveillant de la productrice explique que le "frein à main" est de rigueur. Les deux tiers du film sont semblable à "La scoumoune". Roberto se rend chez l'associé de son ami Xavier qui a bien des ennuis par sa faute. BELMONDO qui interprète Roberto a plutôt une apparence romantique qu'autre chose et semble bien inoffensif, d'ailleurs ces rapports avec sa petite amie nous conforte dans cette optique, difficile de croire que c'est un gros dur. La rencontre avec les truands dans la pièce qui sert de salle de jeux clandestine n'est pas très impressionnante. Sans préjuger de leur talent, Henri VIRLOJEUX et Mario DAVID ne sont pas des foudres de guerre. Peu de scènes spectaculaires mis à part Roberto qui colle une balle dans la tête d'un truand, mais c'est très chaste. Reprenant le business à Marseille, il devra affronter une bande américaine bien décidée de racketter tous les claques de la ville. C'est une surprise de découvrir Michel CONSTANTIN en chef de bande américain au fort accent. Mais BECKER tient à donner un rôle à l'acteur du "trou". Il a presque l'air d'un minet dans les rues de la cité phocéenne en trimbalant de gros blacks derrière lui. Question crédibilité le film en prend un coup, tout comme CONSTANTIN qui en prend un coup (de feu) dans le ventre de la part de Roberto. Une courte rencontre entre les deux acteurs mais ils auront l'occasion de se retrouver plus tard. Pour cet exploit, Roberto est mis en prison où il va pourvoir aider Xavier, torturé par un maton des plus abrutis. C'est un bon passage du film qui retranscrit d'une manière dépouillée la tristesse de cet univers carcéral. Il y aussi le passage classique du déminage de la plage qui coûte le bras à Xavier, dont on voit le moignon très abîmé, image rare à l'époque.

    La troisième partie du film est bien différente de celle du remake. La sœur de Xavier va mourir par la faute de son frère, tandis que dans "La scoumoune", c'est Xavier qui protège Geneviève. Xavier, pour obtenir l'argent nécessaire à l'achat d'une demeure pour lui, sa sœur et Roberto part "voler" Nevada, un truand classieux joué par un Jean-Pierre DARRAS qu'on attendait pas là. Ce dernier va se venger et entraîner la mort de Geneviève  dans les bras de Roberto.

    Roberto ne pardonnera jamais à son ami, et lui demande à l'enterrement de Geneviève, de ne plus jamais le revoir.

    Nous sommes plus dans une fin romantique qu'autre chose. Le film se déroule sur un rythme assez lent finalement avec peu de scènes spectaculaires. Jean BECKER manque encore un peu de métier, en tout cas dans le genre policier. En tout cas le climat de l'univers carcéral est bien retranscrit. Jean-Paul BELMONDO ne possède pas le background nécessaire pour incarner le personnage, c'est une erreur de casting ce qui n'enlève rien à son talent. On ne peut pas lui reprocher d'être trop jeune pour le rôle. Pierre VANECK s'en sort mieux car il possède une personnalité plus subtile et torturée. D'ailleurs GIOVANNI le dit lui même "On ne peut pas reprocher grand chose au film", sauf qu'il apportera sa propre vision du film, dix ans après.

    Le film sort à Paris et prend la première place du box office des exclusivités les deux semaines de son exploitation. On peut s'étonner de la brièveté de son exclusivité. Bien sûr le film poursuivra son exploitation en continuation ou dans les salles de quartiers, et il cumulera près de 500 000 entrées ce qui est satisfaisant. Par contre son exploitation en Province fut plus confidentielle et au final le film passe la barre du millions d'entrées sans plus, ce qui ne lui permet pas de se hisser au delà de la 50ème place de l'année, ce qui est décevant.

    BELMONDO est toujours autant demandé au cinéma, mais il lui manque toujours un beau succès populaire massif qui confirmerait son succès de "A bout de souffle".             

     

    CRITIQUES DU FILM A SA SORTIE ( Merci à Didier NOISY)

     

    "A l'image du film, l'interprétation est inégale. Belmondo se débrouille comme il peut avec son personnage. Il a suffisamment de talent pour le rendre pittoresque, sinon émouvant" (Jean de Baroncelli pour "Le Monde", nov. 61).

     

    "Le film de Jean Becker n'est pas exempt de qualités et de défauts. On remarquera, dans certaines séquences, une habileté a créer une atmosphère. Ces séquences réussies (le déminage, la prison,...) n'effacent pas entièrement les défauts de ce premier film qui proviennent, en fin de compte, de la faiblesse des dialogues et du manque d'originalité a nous plonger, une fois encore, dans un "milieu" déjà tant vu au cinéma. C'est plutôt sur le plan humain que le film trouvera surtout sa valeur : l'histoire d'une amitié" ("Revue du cinéma").

     

     

    CATEGORIE

    RANG

    NOMBRE

    SALLES

    ENTREES FRANCE

     

    1 193 387

     

    ENTREES PARIS BANLIEUE

     

    490 449

     

     

     

     

     

    Exclusivités

     

     

     

    1ère semaine

    1

    50 167

    4

    2ème semaine

    1

    45 847

     

    Nombre de semaines Paris

     

    2

     

    Moyenne salles Paris 1ère sem

     

    12 542

     

    Cote du succès

     

    * *

     

     

     

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    UN NOMME LA ROCCA - AFFICHE ESPAGNOLE

     

     

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