•  

     

     

    LES DEUX CROCODILES

     

    14 OCTOBRE 1987

     

     

    les-deux-crocodiles.jpg

     

    Réalisation

    Joë SERIA

    Scénario

    Joël SERIA

    Photographie

    Jean Yves LE MENER

    Musique

    Philippe SARDE

    Production

    Alain SARDE

    SARA FILMS

    Distribution

    CDF FILMS

    Durée

    90 minutes

    Tournage

     

    René Boutancard

    Jean-Pierre MARIELLE

    Emile Riverau

    Jean CARMET

    Dorothée 

    Marie Christine ADAM

    Greta

    Catherine LACHENS

    Félicité

    Dora DOLL

    Julien DURUINEAU

    Julien GUIOMAR

     

     

    Au milieu de la nuit, le taxi de René Boutancard conduit une riche voyageuse, Dorothée, au château dont elle vient prendre possession, près de Quimper. Cinq ans plus tard, René fait la connaissance, dans le train de Quimper, d'Emile Rivereau. Dans ce paisible marchand de couleurs qui rend une petite visite à sa mère, René voit le pigeon rêvé. Il n'y a plus une chambre libre dans les hôtels de Quimper : Boutancard l'hébergera dans la sordide boîte de strip-tease dont il est le videur et gestionnaire. René prend en charge Emile, lui fait visiter la région et espère bien le plumer peu à peu. Première visite, une ferme crasseuse où Emile échappe de peu aux assauts de la plantureuse patronne. Mais pour René, les choses se compliquent : ancien truand, le voilà poursuivi par Charlot et sa bande qui les menacent, lui et Emile, et vont jusqu'à enlever la mère d'Emile. Bientôt, les gangsters abandonnent la vieille femme en piteux état, et René et Emile s'enfuient à grand'peine de la maison d'un vétérinaire fou où ils pensaient la faire soigner ! Visite chez Dorouineau, "alchimiste" et truand un peu dingue, qui peut multiplier l'or sans qu'on se rende compte de la supercherie : Emile propose alors à René son magot - des lingots, des Louis - et René, pris de remords, lui offre sincèrement son amitié. Emile part chercher son trésor et, pour le récupérer, doit satisfaire les appétits de sa cousine Suzanne qui attend depuis trente ans qu'il l'épouse, la bande de Charlot est éliminée... et, face à l'océan, Emile et René sont irrésistiblement attirés l'un par l'autre.

     

     

    Il faut attendre six ans pour revoir Joël SERIA à la réalisation après un médiocre « San Antonio ne pense qu’à ça ». Entretemps, le cinéma traverse une période grise. Au niveau des comédies, c’est le no man’s land. Certes, la troupe du Splendid a révélé quelques perles, mais cette période dorée n’aura duré que de 1978 à 1982. La force de cette troupe étant justement l’esprit d’équipe, cette qualité s’est étiolée lors des efforts solos des divers protagonistes ceux-ci se révélant des acteurs assez catastrophiques mis à part Michel BLANC. Petit à petit le niveau des comédies s’effondre et ce n’est pas la mise en scène poussive de mauvais réalisateurs accouplés à de mauvais Directeurs de la photographie et à des compositeurs fainéants qui vont remonter tout cela. Pire, les anciens spécialistes du genre commettent leurs pires productions bien loin de la qualité des années 70 tels Georges LAUTNER ou Bertrand BLIER et nous n’évoquerons  pas le stupéfiant Jean-Marie POIRE le fossoyeur du genre. Les thèmes récurrents évoquent des paumés, des marginaux qu’ils fument ou pas, des prolos, des nouveaux riches stars de la télé, des filles complexées ou très décomplexées, des cadres trentenaires etc.…

    Joël SERIA va tenter de retrouver son fameux esprit comique des années 70 tout en ne pouvant éviter les écueils de ce foutu cinéma des années 80. Il retrouve pour l’occasion son acteur fétiche, Jean-Pierre MARIELLE et l’excellent et expérimenté Jean CARMET. Hélas avec une telle distribution, le budget s’en ressentira. En effet les producteurs et les télés ne libèrent les cordons de la bourse que si une des stars du Splendid fait partie de la distribution et dans le cas présent, la photographie du film fait peine à voir, le film ressemble à une fiction télé.

    Le film débute plutôt bien. Dans un Finistère familier aux habitués de SERIA, Jean-Pierre MARIELLE incarne un ancien danseur reconverti en chauffeur de taxi. Un soir, il conduit une riche veuve dans son taxi, puis cinq ans s’écoulent. Le temps de retrouver Jean CARMET, un marchand de couleur candide, mais plein aux as qui prend deux mois de vacances dans le Finistère afin de rendre visite entre autres à sa maman qui vit en maison de retraite. Dans le train les deux personnages se rencontrent. René va tenter de pigeonner Emile. Celui-ci va retrouver sa mère une vieille folle qui lance des excréments de son lit en rigolant très fort….Ca commence bien.

    Emile va être hébergé par René. Celui-ci s’est marié avec sa cliente du taxi d’il y a cinq ans et a claqué sa fortune. Celle-ci est devenue une alcoolique droguée de télévision. Elle est devenue téléphage, une tare pour le réalisateur qui délivre un message subversif à l’occasion. René est gérant d’une boite de gogos dancers. Il est ruiné et tente de faire perdre la tête à Emile grâce à ses danseuses plutôt dénudées.

    Le film s’enfonce rapidement. Emile tente de retrouver sa famille et sa jeunesse et rend visite à une famille de paysans. Le trait est sordide. Débiles légers, ringards, Emile surprend une femme qui pisse à même le sol en lui parlant. Il retrouve son amour de jeunesse qui lui propose de manger le cochon avec eux, et qui tente de le faire passer à la casserole pendant que le mari est aux champs… L’occasion de retrouver une Dora DOLL, soixante piges au compteur et qui n’hésite pas à montrer une sacré paire de doudounes à la caméra. Un rôle courageux, mais pas très valorisant…

    Pendant ce temps, René doit se démener avec le gang du coin, un assemblage de débiles profonds joués par des acteurs en manque de talent…

    D’autres séquences s’enchaineront avec plus ou moins de bonheur. Les deux compères devront retrouver la mère d’Emile enlevé par le gang de malfaiteurs. Le spectateur doit affronter les dialogues pénibles du gang en voiture qui doit affronter l’odeur de la vieille dame qui s’est fait dessus. Ils décident de la jeter par la portière. C’est de l’humour affligeant…Les deux amis iront faire soigner la vieille mère chez un vétérinaire ( !!) qui expérimente sur elle divers traitements. Le temps d’apercevoir une Catherine LACHENS paranoïaque, mais drôle et sensuelle et de voir son fessier couvert de morsures ce qui panique Emile. Les deux amis feront aussi connaissance d’un pseudo alchimiste qui aurait découvert le secret de la pierre philosophale, joué par un Julien GUIOMAR correct. Cerise sur le gâteau, Emile doit supporter les assauts de sa cousine au physique ingrat adepte du mariage consanguin. Elle va le draguer en portant une robe de mariage qui ne met pas en valeur ses formes rondelettes. Le supplice du spectateur s’achève sur une note pourtant sympathique. Sur une plage, les deux amis s’avouent leur amour, l’occasion pour MARIELLE et CARMET de nous offrir des sourires taquins et autres œillades savoureuses…Le film s’achève donc sur un bon bol d’air frais.

    L’ensemble est cependant poussif et pas spécialement drôle. Pire le réalisateur semble avoir perdu sa verve de dialoguiste formidable et frôle la vulgarité alors qu’il avait su éviter ses travers dans « Les galettes de Pont Aven » ou « Comme la lune ». La légèreté a disparu, on ne reconnaît le réalisateur qu’à de courts moments. Reste que MARIELLE et CARMET font ce qu’ils peuvent pour éviter le naufrage et y réussissent quelquefois.

    Le film va sortir dans une bonne combinaison de 30 salles sur Paris Banlieue. Hélas l’affiche du film est assez consternante, c’est un pastiche de celle des « spécialistes » et la mention « caïman délirant » n’est pas fait pour rassurer le spectateur qui reste potentiel tant le film est ignoré par la critique. Résultat après une première semaine famélique, le film dégringole et finit à un terrible 80 000 spectateurs France, condamnant Joël SERIA à travailler pour la télévision. Il mettra 20 ans avant de pouvoir réaliser un nouveau film pour le cinéma avec « Mumu » en 2010.    

     

    Merci à Fabrice

     

    CATEGORIE

    RANG

    NOMBRE

    SALLES

    ENTREES FRANCE

     

    79 731

     

    ENTREES PARIS

     

     

     

    ENTREES BANLIEUE

     

     

     

    ENTREES PARIS BANLIEUE

     

    33 133

     

     

     

     

     

    1ère semaine

    11

    24 456

    30

    2ème semaine

    14

    7 356

    16

    Nombre de semaines Paris

     

    3

     

    Moyenne salles Paris 1ère sem

     

    815

     

    Budget

     

     

     

    Box office annuel Espagne

     

     

     

    Cote du succès

     

    0

     

     

     

    vlcsnap-00003.png

     

    vlcsnap-00004.png

     

    vlcsnap-00007.png

     

    vlcsnap-00013.png

     

    vlcsnap-00014.png

     

    vlcsnap-00016.png

     

    vlcsnap-00020.png

     

    vlcsnap-00025.png

     

    vlcsnap-00030.png

     

    vlcsnap-00039.png

     

    vlcsnap-00044.png

     

    vlcsnap-00049.png

     

    vlcsnap-00053.png

     

    vlcsnap-00055.png

     

    vlcsnap-00061.png

     

    vlcsnap-00068.png

     

    vlcsnap-00078.png

     

    vlcsnap-00083.png

     

    vlcsnap-00087.png

     

    vlcsnap-00095.png

     

    vlcsnap-00096

     

    vlcsnap-00101.png

     

     

     

     

     

     

    .


    votre commentaire