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    LE VIEUX FUSIL


    20 AOUT 1975

     

     LE VIEUX FUSIL BOX OFFICE 1975

     

     

    • Réalisation : Robert Enrico
    • Assistants à la réalisation : Claire Denis, Jacques Santi, Jean Achache
    • Scénario : Pascal Jardin, Robert Enrico et Claude Veillot
    • Dialogues : Pascal Jardin
    • Photographie : Étienne Becker
    • Musique : François de Roubaix
    • Producteur : Pierre Caro
    • Directeur de production : Alain Belmondo
    • Sociétés de production : Artistes Associés, Mercure Productions (Paris), TIT Filmproduktion (Munich)
    • Pays de production : Drapeau de la France France ; Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest
    • Langue de tournage: français
    • Société de Distribution: Artistes associés
    • Format : couleur Eastmancolor — 35 mm — 1.66:1 — Son monophonique

     

    • Philippe Noiret : Julien Dandieu
    • Romy Schneider : Clara Dandieu
    • Jean Bouise : François
    • Joachim Hansen : l'officier SS
    • Robert Hoffmann : le lieutenant
    • Karl Michael Vogler : Dr Müller

     

     

     

    En 1944, partout en France, les Allemands refluent dans le désordre sous la pression des troupes alliées. Seule la milice semble croire à un renversement de la situation. A l'hôpital de Montauban, le chirurgien Julien Dandieu, son confrère et ami François et toute l'équipe opèrent du matin au soir les blessés des deux camps. Après ces heures de tension, Julien aime à se retrouver au calme, en famille, entre sa mère, Florence sa fille et Clara qu'il a épousée en secondes noces et qu'il aime passionnément. Devant la proximité des combats et sa crainte des représailles, Julien décide d'éloigner rapidement ses proches de la ville. François, qui n'est pas de garde, conduit tout le monde dans le vieux château familial, véritable forteresse médiévale qui surplombe toute une vallée. Cinq jours plus tard, Julien, qui ne peut supporter l'absence des siens, se rend auprès d'eux. Dans le hameau accolé au château règne un inquiétant silence; toutes les maisons sont vides. Mû par un pressentiment, Julien pénètre dans la petite chapelle et découvre les cadavres de tous les habitants du lieu. Par des souterrains secrets, il gagne, en hâte, le château que les Allemands occupent encore. Là, Florence gît par terre, et plus loin, contre un mur, Julien aperçoit le corps de Clara entièrement calciné. Ivre de douleur, il se reprend peu à peu et, armé d'un fusil à chevrotines, il commence une chasse à l'homme ponctuée par de longs moments d'attente où les souvenirs viennent l'assaillir. Un à un les bourreaux nazis disparaissent violemment et, malgré une blessure, Julien peut accomplir seul et jusqu'au bout sa vengeance. Ultime survivant, le chef du groupe périra par le feu comme Clara.

     

    Si le sujet de la vengeance a été maintes et maintes fois traité au cinéma en particulier par le biais du western, c'est la première fois que la manière est filmé aussi crument dans un cinéma français qui ose aborder la seconde guerre mondiale sur des sujets tabous comme l'a fait quelques temps auparavant Louis Malle avec "Lacombe Lucien" alors qu'en général c'est par le biais de comédies que cette guerre est traitée.  

    Le film prend un départ somme toute classique. Julien Dandieu médecin chirurgien reconnu, fait ce qu'il peut pour résister aux miliciens ou à l'armée allemande. Que faire pour protéger les blessés résistants ? Peu de choses sinon montrer son courage. La description du climat ambiant a déjà été évoquée dans le passé, mais la manière où  Julien va bousculer dans l'horreur est inédite. Sur une musique écrite par François de Roubaix qui se fait d'un seul coup menaçante, angoissante, Julien découvre une horreur brute, une barbarie venue du fond des âges en rentrant dans sa propriété. Les soldats allemands en déroute se sont réfugiés chez lui et sa petite fille gît morte, tuée par une balle et un corps est calciné contre un mur: celui de sa femme tant aimée. Dans son cerveau paniqué il reconstitue le film des évènements. Après avoir décimé le hameau, les allemands ont envahi sa propriété. Ils ont violé sa femme et l'on froidement carbonnisée vivante au lance flamme. Le son terrible du jet de gaz brûlant déchire le silence de la campagne. 

    Avant de sombrer dans la folie, Julien va se venger et une bête surgit en lui. Le bon médecin va faire place à un prédateur ultime qui va éliminer un à un les occupants de la propriété. Prenant des risques énormes, il ne craint plus pour sa vie et ne possède plus qu'un but: tuer sans l'ombre d'une pitié ou d'une quelconque compassion. Le médecin qui a passé des années à sauver des vies ôte celles des barbares qui ont envahit son domaine.

    Utilisant les passages secrets de sa propriété il va tendre une souricière aux soldats allemands. Il va tour à tour utiliser les armes, emprisonner ses victimes dans un puits envahit par l'eau et enfin brûler l'officier allemand à travers un miroir sans tain. Sans aucune concession Robert Enrico réalise un film bien loin des films d'aventure comme "Les grandes gueules" ou "les aventuriers". 

    Le film est encore plus crédible grâce au  casting de deux acteurs hors norme:

    Romy Schneider a prouvé maintes fois que les défis cinématographiques ne lui font pas peur. "L'important c'est d'aimer" l'a démontré récemment et qui d'autre qu'elle peut accepter d'interpréter une femme qui se fait violer par un groupe de soldats allemands, voit sa fille mourir devant elle et désespérée, se fait brûler vive par un lance flamme dans une image où elle reçoit la flamme de plein fouet. Une image non censurée qui renforce l'impact du film et qui n'a pas manqué de traumatiser l'adolescent que je fus. Totalement dans son rôle, elle est impressionnante de détresse, haletante, acculée contre un mur devant ses bourreaux qui vont la brûler vive. Un dernier regard vers le ciel et elle meurt dans un cri de douleur impressionnant. Un rôle qui marque malheureusement oublié aux César, mais l'actrice l'obtient pour "l'important c'est d'aimer" où elle a le premier rôle.

    Philippe Noiret n'est pas en reste. Faut-il posséder une palette de sentiments très large afin de retranscrire tous les états qui envahissent l'acteur. Personnage bon et fort, il incarne la force tranquille, l'homme qui rassure, mais qui n'a rien d'un héros avec son physique banal. Au fur et à mesure du film il devient un loup, une bête désespérée, un sérial killer, transpirant, haineux...après sa vengeance, il redevient un homme affable, doux, mais qui a sombré dans la folie pour survivre à la douleur.

    Robert Enrico joue habilement sur le contraste entre les scènes de bonheur et d'horreur; La frontière est mince entre les deux, et le bonheur peut être éphémère. Le couple Noiret/Schenider est un couple heureux . L'horreur est crue et montrée telle qu'elle est. Le film choque le spectateur et est fait pour cela. 

    Le film sort pour la rentrée 1975 et fonctionne sans excès pour sa première semaine, le sujet est grave et le public sent bien qu'il ne va pas aller voir un nouvel épisode de "la 7ème compagnie". Le bouche-à-oreille fait son oeuvre et le film progresse en entrées chaque semaine et est proche d'obtenir la première place hebdomadaire su box office France mais à chaque fois est barré par un film tel "Histoire d'O" ce qui est un peu dommage. Cependant il passe la barre des 2 millions de spectateurs au bout de la 12ème semaine et reste 16 semaines dans le top 10. Au final il figure en 5ème position du classement des films sortis en France en 1975.

    Le film obtient logiquement le César du meilleur film et Philippe Noiret celui du meilleur acteur, ce qui est totalement légitime. Les deux acteurs principaux renforcent leur position et gagnent encore le respect du public et sont des incontournables du cinéma français lorsqu'il convient de monter des projets surtout pour Romy Schneider dont cette année 1975 est celle du triomphe.

    Le film obtiendra le César des César lors d'un vote spécial, signe que 35 ans après il garde un impact  certain et n'a pas été détrôné dans le genre. Peu avant sa mort, Philippe Noiret a été très ému en revoyant le film en public, il n'avait pas oublié l'émotion du tournage et sa formidable partenaire.

    Un film que n'aurait pas renié un Sam Pexkinpah et qui a influencé bon nombre de cinéastes du monde entier. Robert ENRICO a réalisé son chef d’œuvre et n'a malheureusement jamais pu renouveler cet exploit par la suite. 

     

     

    CATEGORIE

    RANG

    NOMBRE

    SALLES

    ENTREES FRANCE

     5

    3 365 0000

     

    1ère semaine

    7

    72 256

     

    2ème semaine

    3

    128 557

     

    3ème semaine

    3

    145 798

     

    4ème semaine

    2

    199 630

     

    5ème semaine

    2

    223 522

     

    6ème semaine

    2

    222 690

     

    7ème semaine

    3

    199 267

     

    8ème semaine

    2

    172 349

     

    9ème semaine

    4

    160 059

     

    TOTAL ENTREES PARIS BANLIEUE

     

    958 178

     

    1ère semaine

    2

    59 125

    18

    2ème semaine

    2

    86 244

     

    3ème semaine

    1

    79 605

     

    4ème semaine

    1

    75 840

     

    5ème semaine

    2

    59 652

     

    6ème semaine

    1

    64 114

     

    7ème semaine

    4

    48 923

     

    Nombre de semaines Paris

     

    25

     

    Moyenne salles Paris 1ère sem

     

    3 285

     

    Box office annuel Espagne

     

    677 563 

     

    Cote du succès

     

    * * * *

     

     

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    LE VIEUX FUSIL - PHILIPPE NOIRET 1975

     

    ROMY SCHNEIDER ET PHILIPPE NOIRET - LE VIEUX FUSIL 1975

     

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    LE VIEUX FUSIL BOX OFFICE 1975

     

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    ROMY SCHNEIDER - LE VIEUX FUSIL 1975

     

    ROMY SCHNEIDER NUE - LE VIEUX FUSIL 1975

     

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    JEAN BOUISE ET PHILIPPE NOIRET - LE VIEUX FUSIL 1975

     

     

     

    LE VIEUX FUSIL -  BOX OFFICE 1975

     

     

     

    LE VIEUX FUSIL -  ROMY SCHNEIDER BOX OFFICE 1975

     

     

    LE VIEUX FUSIL -BOX OFFICE FRANCE 1975

     


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